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Les Rochères ne sont pas un fief, mais une closerie comme beaucoup d’autres
dans la région. Ces "closeries" recevaient les bourgeois de Blois, venant y
passer une ou deux journées pour encaisser les fermages et redevances, et
aussi visiter leurs terres. Peu à peu, elles se sont, comme c’est le cas
ici, transformées en maison des champs, petites propriétés foncières plus ou
moins closes de murs ou de haies vives, entourées de vignes et de champs. À
l’origine, les inventaires nous précisent que Les Rochères ne présentaient
que deux pièces au rez-de-chaussée et trois à l’étage, une cuisine et des
bâtiments d’exploitation attenants. La décoration, intérieure, propre au
confort bourgeois, était réduite mais agréable: simples boiseries, mobilier
de tapisserie ou de paille, rideaux, vaisselles d’étain et même un miroir.
La première mention date de 1650, dans l’acte de mariage de "noble homme"
(ce qui n’indique absolument pas la noblesse) Louis Pelluys dont la
descendance va conserver Les Rochères jusqu’en 1807. La closerie passe à sa
fille Marie Héry, puis à sa petite fille Anne Héry qui épouse son cousin
germain Charles Heritte, autre petit-fils de Louis. Charles Heritte est
conseiller du Roy, juge magistral au baillage et siège présidial de Blois
(1661-1729). La famille Heritte a donné dans la région des contrôleurs de
greniers à sel, aides échanson du Roy, marchands, échevins, avocats au
parlement, lieutenants particuliers au baillage de Blois, toutes charges
lucratives mais qui ne donnaient pas accès à la noblesse. En 1746, Anne
Héry, épouse Héritte, fait don du château des Rochères à sa petite fille
Marie-Anne-Catherine Héritte, ce qui donne lieu à un inventaire important
montrant admirablement les décors et l’ameublement de riches bourgeois au
milieu du XVIIIe siècle. Elle vend en 1807 à Jacques Chéron, administrateur
des hôpitaux de Blois, qui cède la closerie en 1838 à M. de La Rochebrochard
lequel la vend à Joseph Verdier en 1847, botaniste parisien qui crée un vrai
parc avec rivière, pont, essences variées et plantes rares. En 1872,
succèdent les familles Chibourg, Lenoir en 1928, Frotier de Bagneux en 1953,
et de Kerveguen en 1959. Madame de Kerveguen, née Gisèle Boulanger, est
l’auteur du livre L'art d'installer une maison de campagne qui reprend les
transformations des Rochères. Enfin, en 1972, deux brillants avocats
chartrains, M. et Mme Vinsot, achètent Les Rochères. Reconstruite vers 1700,
la partie principale s’appuie sur des murs du XVe siècle dont certaines
ouvertures viennent encore d'être découvertes lors du ravalement de la
façade ouest. C’est un gros pavillon de cinq travées et quatre à l’étage,
sous un grand toit d’ardoise de la même hauteur que les murs. Une aile
basse, ancienne aussi, rejoint les bâtiments des communs qui enserrent le
jardin potager, lequel devait rester sous l’œil du maître. Le parc conserve
des allées bien entretenues par la propriétaire actuelle. (1)
château des Rochères 41120 Cellettes, propriété privée, ne se visite pas.
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