|
L'habitation primitive (qui
portait le nom d’Aiguison) est située à la place des actuels communs où
figurent des vestiges de cette époque. Ce que l’on sait de cette demeure
c’est que jusqu’en 1493 elle fut la propriété de Bernard Chefdeville qui la
cède à cette date au tailleur Hervé Ricion. Ce domaine passe ensuite à Jehan
Cadiou, seigneur de La Goudronière et à son épouse Madame Rougemont puis à
leur fille Marie, femme d’un orfèvre blésois, Robert Mangot. Devenue veuve,
celle-ci vendra le château à sa proche voisine, Françoise du Puy qui
l’achetait en fait pour sa fille Marguerite épouse de Jacques de Villebremme.
Par héritages successifs, il passe entre les mains des familles de Pouligny,
puis de Huchepot, des Fromentaux... C’est le 31 août 1635, que la demeure
est acquise par Nicolas Carré de Chambon, chevau-léger de la garde du roi et
chef du gobelet de sa maison. C’est à cette époque qu’il fit construire
l’actuel château, ce qu’atteste la date de 1643 gravée sur un pilier. La
nouvelle bâtisse aux larges et hautes fenêtres donne sur une terrasse aux
angles ponctués par deux pavillons. L'accès, de côté, se faisant par une
double arcade et la cour d’honneur est fermée de murs percés de meurtrières.
À l'arrière existent deux tourelles rondes et un fossé mis en eau. Au décès
de Carré de Chambon, La Pigeonnière devint propriété des familles
Deschandeliers, Mahy du Breuil et Larau de Gayon (ou Guyon), ces derniers la
cédant le 3 novembre 1779 au peintre Claude Robin. Pour la petite histoire,
le peintre, absent lors de la signature, fut remplacé par Mgr de Lauzières
de Thémines, évêque de Blois, l’acte étant signé au palais épiscopal
(actuelle mairie de Blois).
Robin avait épousé la veuve du célèbre pastelliste, Jean-Baptiste
Perronneau, qui, par donation-partage deviendra, le 6 août 1793, la
nu-propriétaire de La Pigeonnière qu’elle vendra dès la mort de C. Robin, à
la famille de Beaumont propriétaires de Villelouet et ce le 18 juin 1819. En
achetant Villelouet en 1840, la famille de Froberville acheta de fait La
Pigeonnière dont l’état était catastrophique, servant de ferme, le salon
abritant même des ânes. Ce n’est qu’en 1850 qu’Eugène Huet de Froberville
entreprenait de gros travaux de rénovation et construisait ce qui a la
réputation d’être l’une des plus grandes bibliothèques privée de France (en
surface et en volumes), avec son ami l’architecte Jules de La Morandière,
les murs bénéficiant des décorations du peintre orléanais Chenu et celles
d'Ulysse Besnard. Cette bibliothèque construite sur deux étages dans l’aile
droite du bâtiment, en lieu et place de ce qui était devenu une bergerie,
eut la visite de célébrités en particulier celle d’Offenbach. Il est
historiquement intéressant de préciser que le 11 décembre 1870, le général
Blumenthal, officier d’État-major du Prince de Hesse, occupa La Pigeonnière,
écrasant le village de réquisitions pour ses orgies. De cette époque à nos
jours, la demeure est restée propriété des familles Huet de Froberville et
Férault de Falandre. François et Brigitte de Falandre ont laissé place à
leur gendre Hubert et à leur fille Alexandrine Lasseron. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures de la bibliothèque avec
son décor intérieur ; les trois cheminées de style Louis XIII situées dans
le corps principal du château : inscription par arrêté du 20 avril 1989.
château de la Pigeonnière 41120 Chailles, propriété privée, ne se visite
pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Loir-et-Cher" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|