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Avant de commencer
cette petite synthèse de la très riche histoire de Villelouet, il convient
de préciser que les avant-derniers propriétaires, M. et Mme Roland Petit
Girard, ont découvert, caché dans un coffret camouflé dans un entre-las de
poutres, des archives qui n’ont pu à ce jour être étudiées de manière
satisfaisante. Ce que l’on sait cependant c’est qu’il fut ruiné lors de la
chevauchée du prince noir. C’est en 1389 que le bailly du comte de Blois,
Guy de Chatillon, donnait commission au seigneur de Villelouet, non pas
d’édifier mais de réédifier les fourches patibulaires, mais ce n’est qu’en
1414 (et dans les limites de ce que nous avons précisé) qu’apparaît le nom
du seigneur de Villelouet, Jehan le Bugle, qui figure dans un acte où il
donnait procuration à son gendre, Phelipot Mauvoisin, pour vendre Villelouet
qui fut acquise par Bernard Vilot pour 300 livres-tournois. Blésois
d’origine modeste, Vilot accédera à la charge de procureur général et
conseiller du duc d'Orléans. Il était également chef d’artillerie au château
de Blois. À son décès en 1462, les conflits familiaux amenèrent à la mise en
vente du château acquis le 5 janvier 1509 par Maître Albert Dupuy,
conseiller et médecin de Louis XII. C’est en 1530 que le propriétaire
mariait sa fille unique, Françoise, à Jacques Moulins, seigneur de
Rochefort, qui, de haute noblesse poitevine, avait des attaches familiales
en Blésois dès le XVe siècle (Cheverny, Villeromain). La famille de Moulins
allait conserver la dite propriété de 1530 à 1761, soit plus de deux
siècles; cette famille était dans les allées du pouvoir (citons Louis qui
était conseiller et maître d’hôtel de la reine Louise de Lorraine puis
secrétaire du roi Henri II en 1566).
Villelouet fut vendu en 1761, acquis par Louis Barré qui entreprit de forts
travaux en 1763 (façade et boiseries du grand salon.) Sa fille (épouse de
Jacques Louis Le Boulanger) lui succéda en 1766 mais décéda en 1769, date à
laquelle sa fille âgée de deux ans lui succède puis après son émancipation
se marie avec Christophe Marie, comte de Beaumont, baron de Beynac. A cette
époque l'architecte Jean-Baptiste Collet reprend les façades du corps
central, perce le comble de lucarnes et aménage les intérieurs. Il dissimule
les tourelles médiévales et perce de larges baies la façade sur parc. En
1825, à nouveau mis en vente, Villelouet est acheté par Antoine Charles de
Chaumont, Comte de Mareil, qui marie sa fille au comte Adrien de Beaumont,
collatéral des anciens propriétaires. C’est du temps des Beaumont que le
château de La Pigeonnière est rattaché à Villelouet. En 1840, le château est
de nouveau en vente et acheté par Eugénie Bon, veuve de Pierre-Prosper Huet
de Froberville, parisienne originaire de l’île Maurice. Le peintre Maurice
de Vaines, Madame de Frobervile et leur entourage donnèrent un éclat
particulier au château du Plessis-Villelouet où l’on vit à de nombreuses
occasions Offenbach, Halle, Stephen Heller pour ne citer qu’eux, sans
oublier Louis de La Saussaye, Lelysse Besnard ou M. de Pétigny, membres de
l’Institut historien du Vendômois. C’est à cette époque que se place un
récit célèbre et pénible qui voit Madame de Vaines brûlée vive au retour
d’une réception à Chaumont et qu’Offenbach, présent lors de l'incident,
tentât en vain de sauver. Cette scène inspira à son époux, le peintre
Maurice de Vaines, beau-frère de Guizot, un tableau qui figure toujours près
des fonds baptismaux de l’église de Chailles.
La famille de Froberville aménagea et restaura le château de façon
conséquente où se fit sentir l'influence des îles, en particulier dans la
cour d’honneur où une corniche et une varangue (sorte d’auvent) depuis
disparue. En l’absence de traces de l’ancienne chapelle, les Froberville en
construisirent une en 1847 de style néo-gothique flamboyant. C’est aussi à
la même période que furent trouvés d’importants restes gallo-romains. Une
des initiatives les plus intéressantes des Froberville fut peut-être la
construction d’une ferme d’inspiration suisse (le fermier suisse étant
installé le temps de la construction à La Pigeonnière). Cette ferme
comprenait étable, ressources d’eau en sous-sol, mais surtout laiterie en
sous-sol avec d’intéressants éléments de fabriques très en cours au XIXe
siècle finissant. Après la mort d’Eugène de Froberville en 1904, la
propriété reste indivise, puis louée au président du conseil de Paris pour
deux étés 1909 et 1910 (président Mithouard). Fin 1910, la propriété est
acquise par M. Goulette dont le gendre Ephren Tillier deviendra maire de
Chailles (comme M. de Beaumont et M. de Froberville avant lui). En 1935, Mme
Le Pin achète Villelouet en compagnie de son époux l’ambassadeur Gilbert. À
leur suite, leurs trois filles et leurs époux reprirent Villelouet, après
eux Florence de Bueil recevait Villelouet en héritage et décédant
rapidement, ses enfants (descendants des Moulins-Rochefort, anciens
propriétaires) mirent en vente la propriété qui fut rachetée par M. Roland
Petit-Girard qui garda environ cinq ans la propriété dans laquelle il fit de
forts travaux. À leur suite, Madame de Clermont, conjointement à M. et Mme
Alain Brouillot, reprirent la propriété où ils exécutèrent eux aussi des
travaux d’importance sur la tour gauche mais plus encore en restaurant la
splendide ferme construite par les Froberville. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; la chapelle
en totalité ; les quatre bâtiments de la ferme modèle; la laiterie de
propreté et sa grotte rustique en totalité : inscription par arrêté du 9
janvier 2006.
château du Plessis-Villelouet, 38 rue
Plessis, 41120 Chailles, tél. 06 07 83 06 86, visite libre et gratuite des
abords du château, de la chapelle et de la ferme, ouvert du 15/07 au 20/09
tous les jours de 10h à 12h et 14h à 18h.
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