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Aux confins du Perche, à la frontière sud,
dans la partie portant le nom du Seigneur Gouet et dans le canton de Droué,
s'élève un manoir, sur une hauteur en face de Courtalain, appelé Chaussepot
et situé sur la commune de le Poislay (Poléfum). C’est une ancienne
seigneurie existant au Moyen Âge rasée par son seigneur à la guerre de Cent
ans pour éviter qu’elle soit prise par les Anglais,puis reconstruite à la
fin du XVe siècle. Au XVIIe siècle, Chaussepot étant retombé en ruine, son
propriétaire, le comte de Boisguyon, reconstruisait un manoir du style de
son époque. Au XIe siècle, Eude de Cormeray est le premier seigneur de
Chaussepot connu. Ayant maltraité les moines de Marmoutier qui venaient
prendre leur dîme sur ses terres, il fut condamné à partir en croisade. À la
guerre de Cent ans, en 1436, Guillaume de Malfède, seigneur de Chaussepot,
est fait prisonnier des Anglais à Dreux. Il fut libéré en échange de "huit
tasses d'argent martelées, lesquelles sont verrées; deux gobelets d’argent
verrez alentour, où est inscrit alentour de chaque gobelets buvez bon vin et
cinq signez d’or". Au XVIe siècle, la seigneurie appartient à la famille de
Blères. En 1575, Chaussepot échoit à Louis de Pris. Il était seigneur de
Bois-Besnard par héritage de sa mère. Il se maria avec Antoinette Fauville,
veuve de Jacques des Personnes, seigneur de Villemesle qu’il vendit pour 460
livres de ferme et à condition de payer la messe anniversaire fondée par
défunte demoiselle Jehane de Mongevin. Son fils, Jacques, est cité dans un
hommage rendu en 1595 par la dame de Courtalain, Jacqueline d’Avaugour, au
duc de Longueville, comte de Dûnois.
Puis se succèdent Guy de Beaumont époux de Pierrette de Felnies, Thibault et
Loys Méan, Léonard de Félines, puis Jacques des Pierres, écuyer et seigneur
de Chaussepot époux de Madeleine Drouin. En mai 1702, Madeleine des Pierres
épouse Nicolas de Boisguyon, écuyer, seigneur de La Rosaie et de Santeuil,
de 1682 à 1685 il est cadet dans la compagnie des cadets Gentilshommes à
Marsal, puis jusqu’en 1691 lieutenant au régiment de Grancey puis aide-major
dans ce même régiment jusqu'en 1699. Chaussepot fut vendu par le comte de
Boisguyon, officier de la garde royale, en 1833 à messire Anne-Charles duc
de Monmorency. Chaussepot fut habité par le duc de Rohan, puis le baron de
Maussion ancien consul à Edimbourg et préfet du palais de sa majesté
l'Empereur, puis par M. Buisson intendant des biens de la famille d'Orléans
qu il quitta après l’acquisition de Bois-Méan, enfin par M. Lelon notaire
des Montmorency. C’est en 1920 que le colonel Miklos de Kiss de Nemesker,
écuyer à Saumur, se rend acquéreur de cette propriété. Son père avait
participé à la révolution hongroise de 1848 contre l’Autriche. Réfugié en
France et ami de Napoléon III, il avait réuni des volontaires hongrois pour
participer à la campagne d'Italie. Il épousa la fille du marquis le Charron.
Chaussepot est entouré de douves en eau. Ses proportions lui donnent un
charme particulier. Le corps de bâtiment, orienté sud-est, est flanqué d’une
tour en coin, au nord, et d’une petite tourelle octogonale sur cour. On
accède au rez-de-chaussée par un escalier de pierre et un petit perron. La
pierre en silex rose lui donne des couleurs qui varient en fonction des
éclairages de la journée. Les communs, séparés de la demeure principale par
un muret ont été transformés en deux gîtes, construits en pisé sur les
ruines d’une partie de l’ancien bâtiment. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château ; le bâtiment
des communs à pans de bois ; le terre-plein, les douves, les murs de
soutènement et la tour : inscription par arrêté du 28 octobre 1991.
château de Chaussepot 41270 Boursay, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la route.
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