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Bien situé sur l’arête du coteau de Loire, le château de
Menars, qui commande une vue plongeante sur le val, la Loire et la forêt de
Boulogne, en face, a été acheté par Madame de Pompadour. La route partage le
domaine en deux parties entourées de murs: d’un côté le petit parc, le
château et l’église, de l’autre le grand parc. Son frère, le marquis de
Marigny, ministre de Louis XV, en hérite. On voit l’orangerie (de Soufflot),
un petit parc descendant en pente douce par des terrasses vers la pièce
d’eau et la Loire. Le domaine vit une deuxième grande période faste avec le
prince de Chimay. S’y succèdent en 1506, Jean de Tallemant; en 1523, Jean d’Illiers;
en 1547-1597, Jean de Thier; puis Simon Testu; en 1598-1609, Hercule de
Bedoux; puis de 1624 à 1630, Françoise Barentin. Guillaume Charron achète
les fiefs des Barentin le 8 septembre 1633. Il construit un château
classique: corps de logis central et deux pavillons. Il meurt en 1669.
Jean-Jacques Charron, son neveu (beau-frère de Colbert), dit "le président
de Menars" (président à mortier au Parlement de Paris) lui succède et ajoute
deux ailes inégales. André Félibien, dans ses Mémoires pour servir à
l’histoire des maisons royales et bâtiments de France écrivait ceci: "Il y a
environ 35 ans, Guillaume Charron fit construire le château qui consistait
seulement en un corps de logis et deux pavillons... Jacques Charron, son
neveu, l’a beaucoup augmenté et, se servant de son heureuse situation, en a
fait une des plus belles maisons de la province. Il y a ajouté deux corps de
logis et une orangerie. Il a embelli tous les dedans de la maison qui
étaient déjà ornés de plusieurs peintures dont certaines de Jean Monier; il
y a fait deux longues avenues de quatre rangs d’ormes qui sont d'autant plus
agréables qu’en s'y promenant on découvre au-delà de la rivière qui est au
bas une vue de paysages dont l'étendue et la différente quantité d’objets
fait un aspect admirable. Le château qui est sur la côte, élevé au dessus de
deux différentes terrasses qui vont jusque sur le bord de la rivière, jouit
de la même vue, et l’on peut dire qu’en quelque temps qu'il fasse, l’on peut
des fenêtres du château promener son esprit et ses yeux sur l’eau et dans la
campagne dans une grande étendue de pays où il y a toujours sujet de se
divertir".
Le 30 juin 1760, Madame de Pompadour achète le château et le domaine et fait
construire par Ange-Jacques Gabriel, deux nouveaux pavillons qui remplacent
les deux ailes du XVIIe siècle. D’autres travaux importants changent la
physionomie du château: du côté de la cour d’honneur, le pavillon de
l’Horloge et celui du Méridien se font face. Elle meurt quatre ans plus
tard. Abel Poisson, marquis de Marigny, son frère, lui succède. Il est
directeur des bâtiments du roi. Jacques-Germain Souflot double le
rez-de-chaussée couvert en terrasses côté cour d’honneur. À l’intérieur, on
trouve de nombreux lambris (lambris d’acajou de la bibliothèque du marquis
de Marigny), cheminées du XVIIIe siècle, de grande qualité. On trouve, de
1811 à 1827, Claude Victor Perrin, duc de Bellune et maréchal d’Empire. En
août 1827, le comte de Brigode et sa femme Émilie Pellapra, achètent Menars.
Veuve, elle se remarie en 1830 à Joseph de Caraman, prince de Chimay. Ce
dernier crée un établissement scolaire d’avant-garde appelé le Prytanée.
Émilie Pellapra meurt à Menars, le 22 mai 1871. Sa fille Henriette
Valentine, princesse de Chimay épouse le prince de Bauffrémont puis le
prince Bibesco en 1875. Ses démêlés avec la justice conduisent à des ventes
désastreuses: juillet 1879 vente du domaine, en août vente des meubles et en
juin 1881 vente des statues. Viennent ensuite Louis-Joseph Watel, Félix
Allard et la Cie Saint-Gobain de 1939 à 1981, puis par achat le propriétaire
actuel. Les jardins de Menars (tels qu’ils auraient pu être et tels qu’ils
sont actuellement) marquent un exemple important dans l’histoire des
jardins, surtout grâce au marquis de Marigny. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et des
dépendances, le parc avec les jardins, ses rampes d'accès, les terrasses, la
rotonde, le nymphée, le bassin, soit toute la partie du domaine comprise
entre la R.N. 152 et la Loire : classement par arrêté du 15 février 1949.
Les dispositions et décors intérieurs du pavillon de l'Horloge, les
dispositions et décors intérieurs du rez-de-chaussée et du premier étage du
château : classement par arrêté du 21 août 1986.
château de Menars 41500 Menars, propriété privée, visite des extérieurs
uniquement.
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source
des photos par satellite :
https://www.google.fr/maps. Nous
remercions chaleureusement Monsieur J-P Sauvage pour les photos qu'il nous a
adressées afin d'illustrer cet historique.
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jour dans ce département. |
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