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Une forteresse s’élevait dès l’époque
des premiers comtes de Vendôme. On sait qu’en 1579, elle ressemblait à un
château fortifié avec son corps de logis, ses tours et ses tourelles, des
fossés en eau, un colombier et des communs: grange, étables, bergeries. Les
familles de Meslay, de Lespine, de Fromentières, Bodineau se succèdent en ce
lieu jusqu’en 1719. D'ailleurs, René de Fromentières logea au château de
Meslay, en novembre 1589, le jeune roi de France Henri IV fit pendant quatre
jours durant le siège de Vendôme alors aux mains de la Ligue Catholique. La
description dans l’acte de vente à François de La Porte de Féraucourt,
fermier général et directeur de la Compagnie des Indes, montre que l’antique
forteresse est toujours debout. Son frère et héritier, Jean-François fait
construire le château actuel de 1732 à 1735 sur les plans de Jules-Michel
Hardouin, neveu du grand Hardouin-Mansart. Jean François de La Porte en
profite pour déplacer le village (situé alors dans des endroits marécageux
contre le Loir) en reconstruisant à ses frais l’église et le presbytère. La
demeure qu’il se fait construire, à l'emplacement de la forteresse, par sa
sobriété et son élégance est caractéristique du style Régence. Sur un plan
massé, le château compte un rez-de-chaussée surélevé, deux étages dont un
sous les combles. Pour tout décor, un léger avant-corps en saillie, des
mascarons au-dessus des fenêtres de l’étage noble et des chaînages d’angles.
Jean-François de La Porte, en économiste éclairé et bienveillant, a le souci
du bien-être de ses villageois. C’est pourquoi, il crée une manufacture de
cotonnades qui emploie 45 métiers à tisser et qui produit des textiles
appelés "siamoises de La Porte" ou "Siamoises de Meslay". Elles auront un
grand succès puisqu'elles étaient distribuées dès 1750 dans quatre magasins
parisiens dont un rue de Buci et faisaient partie des commandes de la Cour à
Versailles. Cette entreprise permettra au village de voir sa population
doubler dès les premières années de sa création. Le fils de Jean-François,
Pierre Jean-François, marquis de Presle, seigneur de Sarzay, La Ferté-Aurain,
Le Magnet devient avocat du roi au Châtelet, conseiller au Parlement, maître
des requêtes, intendant du Bourbonnais, puis du Dauphiné et finira
Conseiller d’État, une des plus hautes fonctions de l’administration
monarchique. Il effectuera de nombreux aménagements extérieurs, créera des
jardins pour parachever l’œuvre de son père. Il meurt au château de Meslay
en 1793 et laisse un fils, Jean-Baptiste François de La Porte qui suivra la
même carrière que son père. À la suppression des intendances en 1790, il
rentre à Meslay et abandonne son poste d’intendant de Lorraine et du
Barrois. Sa fille Anne Louise Félicité (1775-1809) réussit à faire évader
ses parents emprisonnés pendant la Terreur à l’abbaye de La Trinité à
Vendôme et épouse Charles-Marie de Salaberry, (1766-1847), député ultra de
Loir-et-Cher de 1815 à 1830, polémiste ardent, provocateur et conteur
inoubliable. Leur fille Anne Louise Charlotte de Salaberry, héritière du
château de Meslay, a épousé Guy de Lavau, Préfet de Police sous Charles X
qui viendra vivre définitivement à Meslay à la destitution du roi en 1830.
Le domaine appartient à la famille de Lavau aux XIXe et XXe siècles. C’est
la onzième génération qui vit toujours à Meslay... (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité, la cour d’honneur du château
avec sa grille et ses murs de clôture, la terrasse, les façades et les
toitures des bâtiments de la basse-cour du pigeonnier, le pigeonnier en
totalité, les façades et les toitures des bâtiments de la cour des
jardiniers, le potager avec ses murs de clôture et ses deux grilles, le parc
paysager avec ses murs de clôture, une fabrique dans le parc paysager et la
glacière : classement par arrêté du 22 mai 2017.
château de Meslay 41100 Meslay, propriété privée, ne se visite pas, visible
de l'extérieur.
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