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Ce site stratégique sur un éperon
formé par la Cisse d’un côté et d’un vallon parallèle de l’autre a été
choisi, vers 1044-1080, par les comtes de Blois, pour y établir une
forteresse. En effet, c’est le moment des guerres décisives entre comtes de
Blois et comtes d’Anjou à l’époque de Foulques Nerra. Les Bourreau, vassaux
des comtes de Blois assurent la garde de ce château jusqu’en 1332. Le 7 juin
1196, Geoffroi Bourreau de Bury, jure, comme témoin, la grande charte de
libertés de la ville de Blois. Un bourg castral s’accroche à la forteresse
et s’entoure d’une muraille (dont il subsiste une porte fortifiée). La
forteresse est conquise par les Anglais de 1362 à 1365 puis de 1413 à 1435.
Il ne reste que des ruines qui ne sont pas reconstruites. Florimond Robertet
qui tient les finances de Louis XII et son principal conseiller achète la
terre de Bury, le 19 mars 1510. Le château est très avancé à la mort du roi.
En bien des aspects, le château de Bury a montré la voie pour toutes les
demeures du Val de Loire du début du règne de François 1er. Le plan est
tracé à partir de quatre figures géométriques jointives: un carré, un
rectangle irrégulier, deux rectangles de jardins situés derrière la cour
d’honneur et la basse-cour. Le décor aussi montre le côté novateur de cette
architecture notamment dans le quadrillage des façades par les moulures
horizontales entrecroisées de pilastres superposés séparant les étages.
L'entrée principale par-dessus les douves donne accès à la cour d’honneur
encadrée de quatre tours, au milieu de laquelle se trouve la statue du David
de Michel-Ange (de 1515 à 1610). Sur le côté sud, une grande galerie qui est
un phénomène nouveau, promis à un bel avenir, mesurant 46,80 mètres de long.
Dans le bâtiment central, à l’est, les appartements du roi, de la reine et
l’escalier central. Dans la basse-cour, les étables, les écuries, le
pressoir, la bergerie etc...
Florimond meurt en 1527, puis en 1549 sa veuve Michelle Gaillard. François
Robertet y meurt criblé de dettes, en 1602. Nicolas Neufville de Villeroy
achète Bury. En 1633, Charles de Rostaing (arrière-petit-fils de Florimond,
par sa mère Françoise Robertet), entreprend des travaux pour s’y installer,
construit une chapelle Saint-Charles, puis obtient l’érection en comté de
ses terres d’Onzain, de Bury et de la châtellenie de Blémars, en 1642.
Malheureusement Charles de Rostaing choisit le petit château d’Onzain pour
vivre et délaisse Bury qui se dégrade. Les ennuis financiers des héritiers
expliquent que vers 1682, la galerie est ruinée, on commence à trouver des
preuves de la vente de matériaux: planchers, charpentes, tout au long de la
fin du XVIIe siècle et du siècle suivant. En 1738, deux tours ont disparu.
En 1785, Fournier écrit: "château magnifique, dont il ne reste plus que des
masures". Les ruines passent de main en main: Alexandre-Louis de Perachon de
Varax puis Ambroise Julien Clément de Feuillet, puis Jean Michel Hughes de
Péan, major-général au Québec, époux d’Angélique Renaud d’Avesnes des
Méloizes (maîtresse de l’intendant de la Nouvelle France Michel Bigot), puis
Joseph Stanislas Foullon d’Écottier, intendant de la Martinique, puis
Étienne Crignon-Bonvallet, vers 1820. En 1894, Paul Jousselin fait
construire la grande maison néo-gothique, accolée à une tour occidentale. Le
panorama d’aujourd’hui, de la cour d’honneur, avec les vestiges de la
galerie, deux des quatre tours cerclées de bandeaux de pierre, bordée de
douves en eau demeure un spectacle magique. Une légende y voyait le lieu où
la chasse infernale du comte Thibaud, avec chiens, cors et chasseurs venant
de Montfrault-Chambord faisait halte. (1)
Éléments protégés MH : les vestiges du château de Bury : inscription par
arrêté du 27 mars 1926.
château de Bury 41190
Molineuf, propriété privée, ne se visite pas.
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