|
Le château de La Morinière est l’une des
rares demeures aristocratiques datant de la fin du règne de François 1er en
Sologne. Elle doit être située dans le contexte de l’émulation constructive
qui caractérise le milieu bourgeois et aristocratique qui gravite autour de
la cour de Blois dans la première moitié du XVIe siècle. Elle est formée
d’un logis de plan massé à trois niveaux et d’une aile en retour d’équerre.
Le logis est construit en briques bichromes prolongeant ainsi le goût du
règne de Louis XII (le four ayant servi à leur production est conservé),
alors que la modénature des pignons des lucarnes, les pilastres les
accostant et l’utilisation d’ardoises dans le décor des linteaux utilisent
la grammaire décorative du début du règne de François 1er. Ce logis est
desservi par un escalier en vis central en œuvre surmonté d’une chambre
haute inspiré de Villesavin, tout comme l’est le remplacement des tours
d’angle par des pavillons. Les bâtiments d'habitation sont construits à
l’ouest d’un terre-plein quadrangulaire entouré de larges douves, précédé à
l’est d’une basse-cour ouvrant par un portail sur deux corps de bâtiments en
rez-de-chaussée disposés de part et d’autre, ponctués de pavillons et
accompagnés au sud-ouest d’un colombier hexagonal. La cour était à l’origine
fermée sur ses quatre côtés, l’angle sud-est abritant le pavillon de la
chapelle, et l’on y accédait par un pont sur les douves, défendu par un
châtelet d’entrée incendié avant 1616.
Une étude dendrochronologique de la charpente du logis, commandée au cabinet
Cèdre par Patrick Ponsot, architecte en chef des monuments historiques, dans
le cadre de l’étude préalable à la restauration rendue en 2016, a permis de
vérifier la cohérence de la date de 1548 portée sur une entrée de serrure de
porte. La charpente à chevrons formant ferme du logis est en effet levée
sous une toiture à croupe, au plus tôt en 1546, à partir d’un stock de bois
constitué au moins sur cinq années, de l’automne-hiver 1541-1542 à
l’automne-hiver 1545-1546. L’ensemble des bois est mis en œuvre en une seule
fois, en 1546 ou dans les années qui suivent. Le millésime 1548 pourrait
donc correspondre à la fin des travaux. Les charpentes à fermes et à pannes
des communs sont plus récentes. Une grande phase d’abattage des bois se
situe en automne-hiver 1633-1634. Si l’existence de la seigneurie de La
Morinière est attestée dès le début du XVe siècle, c’est René des Roches,
seigneur de La Morinière, époux de Renée Chaudrier, orpheline élevée à la
cour de Louis XII et tante de Ronsard, qui font construire le logis actuel.
Après un bref passage aux mains de la famille Gaillard entre 1617 et 1628;
Marie Gaillard épouse Henri Hurault de Cheverny, La Morinière revient aux
mains de ses bâtisseurs en 1628 à l’occasion de son rachat par Pierre des
Roches-Herpin, dont les descendants la conservent jusqu’à la fin du XVIIIe
siècle. En 1811, elle est acquise par Vincent Martinet, dont le petit-neveu
Paul Besnard est le chantre bien connu de la Sologne. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures du château et de la
chapelle ; les douves avec leur pont ; les façades et les toitures des
communs (y compris la porte d'entrée) et du pigeonnier : inscription par
arrêté du 19 février 1971.
château de la Morinière
41230 Mur-de-Sologne, propriété privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
du Loir-et-Cher" tous les châteaux répertoriés à ce
jour dans ce département. |
|