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Château d'Herbault à Neuvy
 
 

  Herbault est un petit château situé à "quatre lieues de Blois, proche de la forêt de Boulogne, bâti de pierres de taille et de briques, et environné de fossez pleins d’eau, admirablement beaux. On y arrive par une avant-cour très grande et très belle; mais les avenues, les bois et les jardins l’emportent encore par leur propreté et par leur disposition sur les bâtimens, quoy que le dessein en soit joly et les appartemens bien étendus...". Au milieu du XVIIe siècle, époque à laquelle Bernier écrivait ces lignes, le château d’Herbault n’avait encore subi aucune mutilation: c’était le corps de logis considérable auquel venaient, à angle droit, se rattacher deux ailes. Au centre de ce corps de logis s’élevait extérieurement l’escalier, renfermé, comme celui du château de Blois, dans une tour à pans coupés surmontée d’une flèche: des fossés, alimentés par la petite rivière la Bonne-Heure, séparent le château de l’avant-cour, sur les côtés de laquelle s’élèvent les communs reconstruits plus tard par Raymond Philippeaux; les deux colombiers qui les terminent se rejoignaient alors par une suite de bâtiments, détruits vers 1820 par M. Bourguignon. C’est ainsi, nous avons tout droit de le supposer, que cette demeure fut construite en 1525 environ par Nicolas de Foyal, dont les ancêtres possédaient la seigneurie depuis plus de cent ans. On voit, en effet, dans la Chesnaye-Desbois, Guyot de Foyal "fils de Jean, baron d’Ivry près d’Anet et de Notre-Dame d’Herbault en Sologne, qualifié écuyer, seigneur d’Allonnes et dudit Herbault". Il épousa Marie Boyau, dont il eut plusieurs enfants: l’aîné, Nicolas, seigneur d’Herbault, et le second, Jean, seigneur d’Allonnes et de Donnery; le troisième entra dans les ordres, et fut chanoine des églises de Sainte-Croix et de Saint-Aignan d’Orléans. Nicolas de Foyal, écuyer, fut maître d’hôtel du roi et de madame la Régente, fit "la foy le 5 juillet 1525", et obtint, un an plus tard, du roi François 1er, l’usage "de boys mort et mort boys dans la forêt de Boulogne, pour beaucoup de considérations".

De son mariage avec Marguerite de Lodières, naquit François de Foyal, premier écuyer tranchant de Madame, mère du roi; marié à Françoise de la Roche, en mai 1526, celui-ci eut pour fils François, deuxième du nom, maître d’hôtel ordinaire du roi, et chevalier de son ordre, qui, en juin 1579, échangea avec le roi le censif de Mons lui appartenant, contre le censif du bourg et village de Bracieux; puis à qui le roi, en mars 1582, céda pour toujours la justice haute, moyenne et basse de Bracieux, Neuvy, etc. De son mariage avec Françoise Lhuillier, François deuxième du nom eut un fils, Annibal, mort sans alliance en 1591. La terre d’Herbault fut alors achetée par Raymond Phelypeaux, et resta plus de deux cents ans dans cette illustre maison, dont la branche aînée, la moins connue peut-être, a pris le nom de Phelypeaux d’Herbault: les autres se sont illustrées sous les noms de la Vrillière, Saint-Florentin, Ghateauneuf, Pontchartrain et Maurepas, depuis le règne de Louis XIII jusqu’à la fin du XVIIIe siècle. Cette famille, très ancienne dans le Blaisois, n’avait pas d’armoirie: au commencement du XVe siècle, Jean le Picard dit Phelypeaux, seigneur de la Brosse-Gastée, trésorier de France, marié à Marguerite Thierry, fille de Jean Thierry, capitaine de la ville de Blois, adopta celles de son beau-père; et plus tard sa descendance les a écartelées de Gottereau, après le mariage de Guillaume Phelypeaux avec Perrette Gottereau. Raymond Phelypeaux, arrière-petit-fils de Guillaume, est qualifié seigneur d’Herbault, de la Vrillière, du Verger et de la Cour Saint Lubin. Né en 1560, il fut d’abord secrétaire de la chambre du roi, puis, en 1586, secrétaire des finances et secrétaire du roi; en 1591 trésorier de l’épargne par la démission de Balthazar Gobelin, son beau-père; et enfin, en 1621, au camp devant Montauban, Louis XIII le fit secrétaire d’État en remplacement de Paul Phelypeaux de Pontchartrain, son frère puîné, mort à Castel-Sarrazin le 20 octobre de cette même année.

Ne pouvant rapporter ici la vie complète de ces illustres hommes d’État dont Bernier et tant d’autres auteurs ont fait la biographie détaillée, nous nous bornerons à dire que l’estime générale les suivit dans les différentes fonctions qu’ils eurent à remplir. Raymond Phelypeaux accompagna le roi au siège de Suse, en Piémont, et y mourut le 22 mai 1629, laissant de son mariage avec Claude Gobelin (11 juillet 1594) sept enfants, dont l’aîné, Balthazar, fut seigneur d’Herbault, et fit foi le 22 avril 1632. Chevalier, conseiller au parlement de Paris reçu le 18 février 1618, puis trésorier de l’épargne et conseiller d’État ordinaire, Balthazar Phelypeaux ne démentit pas la confiance que Louis XIII et Louis XIV avaient mise en lui. Après s’être distingué dans les charges qu’il avait occupées, il mourut le 25 février 1663, ayant épousé Marie le Féron, dont il eut trois enfants: l’aîné, François, fut seigneur d’Herbault, et fit foi le 3 mai 1666. Conseiller au parlement, il épousa Anne Loysel, qui mourut en 1685, et eut quatre enfants: Antoine-François, Louis-Balthazar, Henri et une fille. Antoine-François Phelypeaux, conseiller au parlement de Metz, intendant général de la marine, accompagna le comte de Toulouse, amiral de France, dans son expédition contre les Anglais: il mourut, le 17 octobre 1704, des suites d’une blessure qu’il avait reçue sur le vaisseau amiral, au combat naval livré devant Malaga, où périt aussi son frère puîné Henri, capitaine de vaisseau (24 août 1704). De son mariage avec Jeanne Gallon (5 mai 1695), Antoine Phelypeaux laissait un fils, Georges, et une fille, Marie-Anne, mariée le 17 juillet 1725 à Gabriel du Guesclin. Georges Phelypeaux, seigneur d’Herbault, fut reçu conseiller au parlement de Paris le 31 mars 1719; en 1727, il fut pourvu de la charge de lieutenant du roi du gouvernement de l’Orléanais au département de Blois, et prêta serment en cette qualité entre les mains du roi le 2 mars. Il résida dès lors presque toujours à Her-bault, où il mourut le 30 octobre 1744, et fut enterré en l’église de Neuvy-sur-Beuvron, sa paroisse.

Georges Phelypeaux avait épousé, le 26 janvier 1729, Marie-Anne-Louise de Kérouartz, et eut trois fils et une fille; nous nous occuperons seulement ici de l’aîné, Georges-Louis, et du troisième, Jean-Frédéric. Le second, chevalier de Malte, mourut sans postérité en 1749; et leur sœur, Rosalie-Félicité, épousa Pierre-Armand-Claude de Vigier, procureur général en survivance au parlement de Bordeaux. Georges-Louis Phelypeaux naquit à Herbault le 25 décembre 1729. Après la mort de son père, ce fut lui qui, comme aîné, fit la "foy tant en son nom que comme garantissant en paraige ses frères et sœur", le 18 août 1746. Successivement abbé commendataire de l’abbaye royale de Thoronet, archevêque de Bourges en 1757, puis abbé commendataire de Saint-Lucien de Beauvais et de Saint-Benoît-sur-Loire, conseiller du roi, et enfin chancelier de ses ordres en 1770, cet éminent prélat venait chaque année faire un long séjour à Herbault, et se plaisait à y accueillir magnifiquement la noblesse du voisinage, toujours empressée à venir l’y saluer. Lorsque son frère Jean-Frédéric revint d’Allemagne après la guerre de Sept ans, il lui donna à Herbault l’hospitalité la plus complète, et il semble dès lors lui en avoir abandonné la jouissance absolue. On voit, en effet, depuis cette époque (1765, 1767, etc.) figurer dans un grand nombre d’actes paroissiaux de Neuvy, de Bracieux et des environs, "Jean-Frédéric Phelypeaux et sa femme Marie-Adélaïde-Félicité de Sturm" en qualité de seigneur et dame d’Herbault. Nous ne savons pas si alors Jean-Frédéric était véritablement marié, et si dans ce cas cette union était valable en France; nous constatons seulement que, cédant vraisemblablement aux instances de son frère, il tint à régulariser cette situation. "Le 7 août 1780, à huit heures du soir, en vertu de la dispense de Mgr l’évêque d’Orléans, ont été mariés messire Jean Phelypeaux d’Herbault, mestre de camp de cavalerie, chevalier de l’ordre royal et militaire de Saint-Louis, et Marie-Adélaïde Sturm, demeurant tous deux en cette paroisse. Devenu lieutenant pour le roi de l’Orléanais, Dunois et Vendômois, et gouverneur du château royal de Blois, Jean-Frédéric Phelypeaux mourut à Orléans le 25 décembre 1784, précédant de trois ans dans la tombe son frère l’archevêque de Bourges, dernier représentant de la maison de Phelypeaux d’Herbault, qui mourut à Paris le 23 septembre 1787.

La succession de Georges-Louis Phelypeaux fut alors recueillie par ses deux nièces, l’une fille unique de son frère, l’autre fille unique de sa sœur; et la terre d’Herbault, qui en faisait partie, fut rachetée le 23 mars 1793, suivant jugement des criées du jugement de Paris, par Madame de Phelypeaux d’Herbault, au nom de sa fille mineure Eugénie-Adélaïde-Louise-Frédérique. Quelques années plus tard, le 5 mai 1800, Mademoiselle de Phelypeaux d’Herbault mourut, laissant sa mère pour unique héritière. En 1805, celle-ci, âgée de soixante et un ans, se remaria à Claude-François-Jacques de Montarcher, ancien conseiller au parlement de Dijon, dont la prodigalité et l’inconduite dissipèrent promptement les débris de la fortune des Phelypeaux. Le divorce fut demandé en 1812 par Madame de Montarcher, qui gagna sa cause devant les différentes juridictions où elle fut portée; et la terre d’Herbault, saisie alors pour payer les dettes de ces époux malassortis, fut achetée le 28 septembre 1814 par le comte Charles-Jean-Innocent de Courcy, au nom et comme mandataire de Jacques-François le Cousturier de Courcy, demeurant en sa terre d’Andé, près Louviers, au prix de 302,400 livres. Deux ans plus tard, le 6 novembre 1816, suivant acte reçu par Maître Pardessus, notaire à Blois, la terre d’Herbault fut revendue par M. le Cousturier de Courcy et Victoire Ciret, sa femme, à M. Denis-Simon Bourguignon, moyennant la somme de 360,000 francs. Marié à Mademoiselle Marie Bergevin, M. Bourguignon mourut sans enfants au château d’Herbault le 20 mars 1824, après l’avoir mutilé en grande partie, nous privant ainsi d’admirer l’œuvre de Nicolas Foyal dans son intégralité. Par acte du 30 octobre 1827, les héritiers de M. Bourguignon vendirent l’ancienne seigneurie des Phelypeaux à M. Henri-Aimé-Alphonse Laurent, ancien négociant à Blois, président du tribunal de commerce, et à sa femme, Élisabeth-Françoise Couteau, moyennant la somme de 130,000 francs; l’importante terre du Verger et le château construit avec les matériaux provenant de la démolition d’Herbault en avaient alors été séparés. M. et Mme Laurent sont demeurés propriétaires de la terre d’Herbault jusqu’en 1838, époque à laquelle ils la vendirent à M. Marie-Philippe-Édouard Labbe de Champgrand, marié, par contrat du 12 février 1835, à Marie-Élisabeth Herry de Maupas. M. de Champgrand mourut à Herbault à l’âge de soixante-cinq ans, le 9 mai 1871, laissant trois enfants, dont l’aîné, Marie-Georges, marié à Mademoiselle Marie Le Normand de Flaghac, étaient à la fin du XIXe siècle propriétaires du château d’Herbault. (1)

Éléments protégés MH: le château d'Herbault avec ses communs et ses douves: inscription par arrêté du 12 octobre 1942 (2)

château d'Herbault 41250 Neuvy, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)       Notice historique et chronologique sur le château d'Herbault en Sologne par André Storelli. Éditeur: L. Baschet, Paris (1883)
(2)  
     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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