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Le plus ancien propriétaire connu serait un Geoffroy de
Vauliard connu au début du XIIIe siècle comme seigneur de L’Alleu. Une des
plus importantes familles de Vendée et du Poitou, les La Trémoille en fait
l’acquisition au XVe siècle. Comme son nom l'indique, un "alleu" n’est pas
un fief, mais au contraire une terre importante en droit féodal, ne
dépendant d’aucune seigneurie foncière. Cette noble et ancienne famille du
Poitou, ducale et princière, a toujours été en recherche de titres et
d’honneurs grâce à une politique d’acquisitions de terres et droits
nobiliaires soit par achats, soit par mariages. La grande féodalité
commençant à être affaiblie par Richelieu, les La Trémoille vendent L’Alleu
en 1623, par contrat devant Me Ferrand, notaire à Montrichard, à Pierre Pot,
seigneur de La Motte, avocat. Marié avec Renée du Mont, fille de Blaise et
de Madeleine de La Haye, il meurt en 1647 et sa veuve se remarie le 28
novembre 1648 avec Guillaume Belot. C’est ainsi que l’Alleu entre dans la
famille de Belot et y restera trois siècles, jusqu’à sa vente en 1925 à M.
Desbaines. Ce dernier le revend en 1939 à Pierre Lebesgue fils naturel de
Pierre d'Orléans, duc de Penthièvre, lui-même petit-fils de Louis Philippe.
Après avoir appartenu quelques années à M. Huet, L’Alleu a été acheté en
1991 par la famille Michaud. La famille de Belot a possédé aussi l’hôtel du
Puits-Chatel à Blois de 1622 à 1921, les châteaux des Bordes à Pontlevoy, de
Bousseuil, et Pesay en Beauce blésoise. D'origine blésoise, cette famille
anoblie en 1545 et confirmée dans sa noblesse en 1691 et 1699, a donné deux
abbés de l’abbaye de Fontaine les Blanches aux XVIe et XVIIe siècles, un
chevalier de Saint-Lazare en 1700, un page de la Grande Ecurie en 1740, un
cadet des Écoles Militaires en 1778, un page de la Reine en 1784 et
Guillaume-Valentin de Belot député de la noblesse pour la Touraine en 1789.
La Révolution épargne le château, les officiers municipaux et le maire, (qui
déclare ne pas savoir signer) se contentant le 20 octobre 1793 de venir
constater que les écus et armoiries ont bien été grattés et que les taques
de cheminées sont unies (c’est-à-dire qu’elles ont été retournées).
Domaine important, situé sur le plateau de Pontlevoy, L’Alleu fut très tôt
habité comme l’indiquent les objets néolithiques trouvés sur place. Un plan
très précis des dépendances, du cimetière, de l’église et du logis de
L’Alleu, dessiné le 14 juin 1760 par François Boisseau, géomètre arpenteur
des Eaux et Forêts, nous donne de précieuses indications sur le bâti
existant encore au XVIIIe siècle. Le logement primitif présentait deux
bâtiments en angle droit. L’un à l’ouest, le plus ancien, semble dater du
XIVe ou début XVe siècle, comprenant les anciennes cuisines, avec cheminée
monumentale à trois âtres, cave et une tour de défense peut-être plus
ancienne. L'autre au sud est un gros logis de la fin du XVe siècle, la
façade sud, aveugle, ne comportant qu’une petite porte, celle du nord
présentant cinq travées, et une tourelle d’escalier à pans coupés, une autre
tourelle carrée dans l’angle nord-ouest du logis, semble renfermer elle
aussi un escalier en vis. Les très grandes dépendances indiquent
l’importance de ce domaine. Autour d’une basse-cour, s’articulent la remise,
une belle écurie à six stalles pour les chevaux du maître, le logis du
jardinier, une imposante grange en retour d’équerre, de nouveau des écuries
et les logis des fermiers. Un fossé et un mur entourent le logis seigneurial
et le séparent de la basse-cour. Plus remarquables encore sont l’église et
le cimetière à l’ouest. Sur la carte de Cassini L’Alleu est une paroisse.
Elle dépendait du doyenné de Montrichard. Réunie ensuite à la paroisse de
Pontlevoy, elle formait un fief ecclésiastique, donc totalement séparée de
L’Alleu, qui n’était pas un fief comme nous l’avons vu. En 1845, le vicomte
Valentin de Belot fait appel à MM. Chateigner et Lapladec, architectes à
Amboise, et à l’entreprise Lesourd, pour uniformiser la façade sud par la
construction d’un pavillon et d’une tour jumelle, ainsi qu’un autre pavillon
accolé à la vieille tour. Le château actuel conserve les éléments anciens,
si bien décrits dans le relevé de 1760, mais offre maintenant une façade sud
régulière avec un corps central de trois travées, deux pavillons symétriques
en légère saillie accolées chacun d’une tour à poivrière. L’escalier en vis
hors œuvre a disparu, ainsi que celui de la tourelle carrée, pour faire
place à un escalier intérieur moderne. L'ancienne église, qui n’était pas la
chapelle du château, fait maintenant partie du domaine. Elle avait été
transformée en porcherie et en bûcher au début du XIXe siècle. La nef,
tronquée au XIXe siècle, possède une ouverture du XIIe siècle. En cours de
restauration, l’église retrouvera sa nef du XIIe siècle et son chœur de XVe
siècle à la belle fenêtre flamboyante au sud-est. (1)
château de L’Alleu 41400 Pontlevoy, propriété privée, ne se visite pas,
visible de la D62.
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