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Au premier regard, il n’est pas
facile de dénommer ce lieu "Les Anges". L'aspect massif de l’édifice figure
un roc, certes, élégant, mais compact. Les cartes postales anciennes
montrent que la façade principale était pourvue d’une véranda végétalisée,
aujourd’hui disparue. Aucune autre modification n’est visible. Ce toponyme
est également difficile à porter à cause de la célèbre affaire "Thomas" qui
a eu pour cadre l’une des locatures du domaine, au lieu-dit Luneau. En 1886,
Georgette Thomas a brûlé vive sa mère, dans l’âtre, car elle la jugeait
possédée. Un fait divers teinté de sorcellerie qui se solda par la dernière
exécution publique d’une femme en France. Les hauts murs de la bâtisse se
souviennent-ils de cet effroyable récit ? L’on accède au premier niveau de
la demeure par plusieurs escaliers de pierre. De part et d’autre de
l’avant-corps, à la toiture en croupe faite de tuiles plates, l’on compte
deux travées à droite et trois à gauche. Remarquons l’élévation latérale
droite du corps de bâtiment en forme de tour polygonale couronnée par un
charmant lanternon sur un toit d’ardoise. Le château date du XIXe siècle,
tout comme le pigeonnier. Après l’abolition des privilèges, il s’en
construit un grand nombre dans nos campagnes. Celui des Anges est circulaire
avec un toit conique terminé par un épi de faîtage en métal. Au Moyen Âge,
les pigeons étaient élevés pour leur chair tendre. La colombine était
également recherchée comme engrais pour les cultures. Cependant, au XIXe
siècle, un pigeonnier représentait davantage un faire-valoir du rang social
du propriétaire. Par la suite, Émile Julien, député et avocat, a été
propriétaire des Anges. Puis, en 1899, l’ingénieur C. Champenois reconstruit
le château avec des drainages de briques. Au XIXe siècle, la propriété, qui
s’étend de part et d’autre de la départementale 724, a été restructurée par
un important maillage de chemins. La propriété conserve cependant un
étonnant ravissement. (1)
château des Anges 41300 Selles-Saint-Denis, propriété privée, ne se visite
pas.
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