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La mention la plus ancienne des Avrays remonte à 1183
dans un acte de Raoul de Melun dans lequel Raymond d’Enche-Avray tenait la
dîme du château d’Avray. Ensuite il faut sauter au XIVe siècle pour voir
cité un seigneur d’Avray en la personne de Guillaume de Misery qui rendit
hommage au seigneur de Luçay-le-Mâle en 1389 et 1395. Ainsi, contrairement à
bien des terres des environs immédiats de Selles, Les Avrays ne dépendaient
pas de l’abbaye royale, ni des comtes de Selles, mais des seigneurs de Luçay
qui étaient vassaux du seigneur de Saint-Aignan, lui-même vassal du comte de
Blois. On sait en effet que le comté de Blois était très étendu et
descendait au sud jusqu’aux portes de Châteauroux. À partir du milieu du
XVIe siècle, c’est la famille de La Thuille qui est seigneur du Grand-Avray.
La branche aînée des La Thuille était installée au château de La Beaupinière,
sur la paroisse de Reboursin. La branche des Avrays était une branche
cadette, alliée à plusieurs familles nobles du voisinage. Antoine de La
Thuille, seigneur d’Avray, était en 1582 homme d’armes de la compagnie de
Villequier. Jean de La Thuille fut inhumé à Selles en 1645 après une messe
basse en la chapelle d’Avray, et son fils Hyppolyte vendit Les Avrays vers
1655 à la famille Gourdon, famille bourgeoise de Selles. Il est probable que
les La Thuille et les Gourdon possédaient à la fois Le Grand-Avray, Les
Avrays-Mézery et Le Petit-Avray: ce dernier hameau était d’ailleurs dénommé
"la seigneurie" ou "la noblesse", ce qui incline à penser qu’il était le
siège de la seigneurie.
Au XVIIIe siècle, le domaine appartenait à la famille Duffaux: le grenetier
au grenier à sel de ce nom avait deux filles qui épousèrent successivement
Marcou Brisson et lui apportèrent Les Avrays. Ce dernier était issu d’une
famille de bouchers de Saint-Aignan; il était un véritable Marcou,
c’est-à-dire qu’il était le septième garçon consécutif d’une famille, et
l’on sait que les marcou étaient censés posséder des dons de guérison, en
particulier celui de "lever les brûlures". Marcou Brisson devint bailli de
Selles, subdélégué de l’intendant et dernier lieutenant général du comté de
Selles. À la Révolution il fut élu à l’Assemblée Législative et à la
Convention où il vota la mort du roi. Après Thermidor, il devint juge au
tribunal de la Seine puis à celui de Blois. C’est là qu’il mourut
neurasthénique en 1803. Son fils, Marcou-Hyacinthe Brisson, n’eut que deux
filles entre lesquelles furent partagés Les Avrays en 1846: l’aînée, Madame
Mathivet reçut Le Grand-Avray, la cadette, Madame Bigot, eut Les
Avrays-Mézery. Marie-Joséphine Mathivet, née Brisson, vendit Le Grand-Avray
par deux actes de 1863 et 1865 au lieutenant-colonel Cury, qui fit
vraisemblablement construire le corps central de l’aile de droite, couvert
en ardoises. En 1903 sa veuve fit donation de cette propriété à sa nièce,
Madame veuve de Marchéville, qui ne la conserva pas longtemps puisqu'elle la
revendit en 1911 à la famille Huet de Froberville, dont les descendants en
sont encore propriétaires de nos jours. Ce fut aussi le lieu de résidence du
peintre Jules de Froberville (qui signait Frob). Le Grand-Avray possède une
maison en équerre, dont l’aile droite, couverte de tuiles, date du XVIIIe
siècle. L’aile gauche, à angle droit, remonte du début du XIXe siècle. En
face, de l’autre côté de la cour, se trouvent des communs qui eux remontent
au XVIIe siècle. (1)
château des Avrays, rue du Grand Avray, 41130 Selles-sur-Cher, propriété
privée, ne se visite pas.
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