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Nous sommes loin des châteaux élevés
au XIXe siècle par les familles bourgeoises qui cherchaient en Sologne un
lieu d'agrément, mais sur un site dont le rôle fut déterminant, déclare
l’actuelle propriétaire des lieux. En effet, le château a été construit sur
l'emplacement d’une probable motte castrale gauloise avant de devenir une
forteresse militaire dont les occupants assuraient la surveillance des gués
installés sur la petite Sauldre, à la frontière entre les fiefs des Carnutes
(Orléans) et des Bituriges (Bourges). Des gravures anciennes attestent
d’ailleurs de l’existence d’une guette, aujourd’hui disparue, au pinacle de
l’édifice. Les douves s’étendent sur une superficie de deux hectares, ce qui
incite la propriétaire à rire sous cape: "Nous ne sommes pas en Sologne !
Aucun résineux visible à proximité, pas de bruyères, pas de sable, mais le
lit de la rivière et ses richesses qui donnent force et beauté aux arbres
qui jalonnent le parc". La partie centrale, la plus ancienne, est d’origine
médiévale, elle fut remaniée au fil des siècles. L'aspect actuel a pris
forme avec l’adjonction au logis central de deux ailes de style néo-Louis
XIII. L’une est dotée d’arcades et l’autre abrite un vaste salon qui devait
être utilisé pour les réceptions et qui donne directement sur les douves.
Une tour carrée s’élève à leur extrémité ouest. À l'extérieur, règne une
harmonie particulière grâce à l’assemblage de tons rosés issus des crépis
délavés par le temps ou de la texture des briques. De chaque côté de la
façade arrière du corps central se dresse une tour couronnée de mâchicoulis,
les ailes sont reliées à celui-ci par un pavillon. Malgré quelques
remaniements, le château de Souesmes conserve les caractéristiques
architecturales du début du XVIIe siècle et l’ensemble de briques s’intègre
parfaitement au bâti traditionnel solognot. Les constructions actuelles
occupent une plate-forme de 8000 mètres carrés toujours entourée par ses
douves et du lacis des bras de la petite Sauldre. À noter que la propriété
comprend également un pigeonnier construit dans la deuxième moitié du XIXe
siècle, ainsi que de vastes caves.
En 1448, la seigneurie de Souesmes appartient à Jean de Chaumont et Pépin de
Vendôme, en raison de Constance et Marie de Bonnay, leurs femmes. On trouve
donc, grâce à la mention de cette date, une description de la forteresse de
Soësme: "le château est enclos de fossés et de palis fermant à deux porteaux
et à deux portes et à deux ponts-levis: c’est assavoir l’un au château et
l’autre à la basse-cour". Au début du XVIIe siècle, le seigneur de Souesmes
est Louis Buisson, conseiller du roi au parlement de Paris. Son épitaphe,
dans l’église, indique qu’il mourut le 5 juin 1621. C’est durant cette
période que furent ajoutés les grands pavillons latéraux en maçonnerie de
briques rehaussés de chaînes et de claveaux de pierre. Buisson fait
également élargir et régulariser les douves. C’est en faveur de son gendre,
Guillaume Perrochel, maître des Comptes et conseiller du roi, que le 27 mars
1646, la terre de Souesmes est érigée en châtellenie par ordonnance de Louis
XIV. Au XVIIIe siècle, la propriété passe entre les de Bragelonne, chevalier
et seigneur de Saussays, vend le château à Alexandre-Antoine Moreau, écuyer,
scieur de Chassy, ancien major commandant les milices de l’Île de Cayenne,
en Guyane. Acheté par Pierre Chatard en 1854 dans un état moyen, celui-ci le
fait restaurer et percer des arcades dans les dépendances. Ernest de La
Ronde, acquéreur du domaine en 1863 est l’aïeul de l’actuelle propriétaire.
Connaît-elle la légende qui dit qu’au château de Souesmes, il y aurait un
trésor caché "à une volée de chapon de la fenêtre rouge..., mais où est la
fenêtre rouge ?". (1)
Éléments protégés MH : les façades, les toitures et les douves : inscription
par arrêté du 20 décembre 1985.
château de Souesmes
41300 Souesmes, propriété privée, ne se visite pas, visible de la D125.
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