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En lisière de la forêt domaniale
de Blois, le site est original sur le haut du coteau de Chouzy, au fond
d’une allée d'arbres, loin du bourg de Chouzy. Le lieu est mentionné dès
1465, dans un registre de cens. Jacques I Chicoyneau, receveur des
consignations au bailliage de Blois assigne une rente sur cette closerie le
5 mai 1604. Il est dit seigneur de L’Isle-Vert. Son fils Jacques II,
procureur au siège présidial de Blois, meurt de la peste en 1631. Il est
inhumé sous son banc dans l’église de Chouzy. Louis II hérite du domaine,
épouse Marie de Boismartin et meurt en 1662. Ses deux filles, Marie et
Marguerite (appelées dames de l’Isle Vert) après le décès de leur mère en
1670, vendent le château à Didier-François II Mesnard, seigneur de Clesles,
de La Buscanderie et de La Poterie, président au présidial de Blois, époux
de Marie-Françoise Scot, le 6 juin 1684. Son fils, François-Didier,
conseiller du roi, lieutenant particulier au bailliage, épouse
Marie-Françoise Scot. C’est peut-être lui qui reconstruit un logis à L’Isle-Vert.
C’est un bâtiment rectangulaire, très sobre, un étage, couvert d’un toit à
quatre pans (la charpente à chevrons portant ferme, en forme de coque de
vaisseau est remarquable) et d’un petit campanile de bois pour l’horloge.
Les Mesnard profitent de leurs relations à la Cour, pour se hisser sur les
marches du trône, devenir intimes de la famille royale et déserter leur
humble manoir champêtre pour Versailles. François-Didier devient maître
ordinaire en la Chambre des Comptes de Paris, le 12 mars 1738, procureur
général du conseil de la reine en 1742, secrétaire des commandements du duc
de Berry, du comte de Provence et enfants de France, procureur général des
Ordres royaux militaires et hospitaliers de Saint-Lazare et de Notre-dame du
Mont-Carmel. Il n’oublie pas totalement L’Isle-Vert et transige avec le
prieur de l’abbaye de Marmoutier pour se faire adjuger la haute-justice du
fief de Chouzy. Son fils Didier-François-René, seigneur de Clesle, Montigny,
Chouzy, L’Isle-Vert, hérite des fonctions de son père à la Cour. Il est
nommé ministre plénipotentiaire du roi près le cercle de Franconie à partir
de 1774, membre de l’assemblée provinciale de l’Orléanais, de l’Académie
royale des sciences. Il profite des faveurs royales pour réaliser un échange
fructueux.
À partir du 1er novembre 1774, des commissaires parisiens viennent faire
l’arpentage très précis et très difficile des biens de l’échange jusqu’en
1776. En effet, le roi voulant agrandir le parc de Versailles pour la
chasse, reçoit le domaine de Villepreux, tout proche. En contrepartie, le
parc de L’Isle-Vert s’agrandit énormément au détriment de la forêt de Blois.
Soit 250 hectares autour du Vaujagot, la haute, moyenne et basse justice de
Chouzy et des Groix (aujourd’hui les Grouëts). Par lettres patentes de
novembre 1784, la terre de Chouzy est érigée en comté. Malheureusement trop
proche de la famille royale, il est guillotiné avec son fils Jean-Didier, le
18 avril 1794. Le château et les biens sont vendus et rachetés par la
famille: Charles-Jules-René, maire de Chouzy de 1812 à 1818, puis Alfred
François-Didier, son neveu, chambellan de Louis XVIII et Charles X. Le
dernier Mesnard vend en 1857 et treize familles se succèdent jusqu’à la fin
du siècle. En 1890, Paul d’Estreux de Beaugrenier, sa femme Marie de
Pechpeyrou Comminges de Guitaut et leurs enfants qui habitent un grand hôtel
particulier, construit par le comte de Marsay, rue du Foix, à Blois,
choisissent L’Isle-Vert comme maison de campagne. Le nouveau maître double
la surface habitable en faisant construire, un nouveau bâtiment en équerre,
sur les plans de l’architecte blésois Paul Robert-Houdin. Il enserre en le
transformant, un petit logis ancien qu’il encadre de deux pavillons non
symétriques, à la manière d’un château du XVIIe siècle. À cette époque, il
aménage des boxes modernes pour les chevaux, agrandit les écuries et crée un
système d’éclairage à l’acétylène. Le baron Paul donne un vitrail du Christ
enseignant à l’église de Chouzy. (1)
château de l'Isle Vert, chemin du Vau Renard, 41150 Valloire-sur-Cisse,
propriété privée, ne se visite pas.
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