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Viévy-le-Rayé, ou plus exactement le Rahier, du nom des premiers seigneurs
apparus en ce lieu dès le XIIe siècle, marque étymologiquement son
ancienneté: "viévy" étant un vertus vicus ou vieux village. Rahier 1er est
mentionné dès 989 à Montigny (aujourd’hui Montigny-le-Gannelon en
Eure-et-Loir). Il possède alors un vaste domaine qui s’étendait de
Courtalain à l’ouest jusqu’à Conan et Villeberfol sur la vallée de la Cisse
au sud. Rahier II, premier seigneur de Viévy, est mentionné dès 1142. Il est
le fils d’Agnès, elle-même fille de Ganelon II de Montigny et de son second
mari Eude. Rahier a deux fils dont Eude de Veteri-Vico. Viennent ensuite
Jean Rufus, puis Hugue. À partir de celui-ci le château va se transmettre
tantôt par les hommes, tantôt par les femmes, restant ainsi, jusqu’à nos
jours, dans la même mouvance familiale. L’habitude veut que pour chaque
transmission par les femmes, on parle de "race" nouvelle. Après les de
Melun, les de Husson, les de Brilhac, les de Lucas, les de Beauxoncles, les
de Wissel et les de Mainville, le château appartient à la neuvième race les
de Jouffroy d’Abbans. Il s’agit là d’une transmission familiale tout à fait
exceptionnelle depuis les premiers seigneurs de Rahier il y a dix siècles.
L’érection de la forteresse se situe au XIIe siècle avec la construction
d’un donjon sur motte de forme dodécagonale, entouré d’une chemise basse
située à une dizaine de mètres avec un premier fossé le protégeant. Vers
l’ouest et le sud-ouest se développait la basse-cour enclose dans une
muraille cantonnée de sept tourelles, auxquelles s’ajoutaient les deux
autres entourant le châtelet ouvert au nord-est et débouchant sur le "chemin
chaussé" qui se raccordait à la voie de Blois à Chartres, dite "voie de
César" ou "chemin du Comte".
Le donjon construit en silex et calcaire de Beauce, avait un diamètre hors
œuvre de 12,50 mètres et possédait trois niveaux dont une belle salle basse
voûtée, bien conservée, par laquelle on accédait par un tour d’homme à
partir de l’étage supérieur. Le donjon de Châteaudun possède une salle basse
également voûtée. Une deuxième phase de construction qui se situe à la fin
du XVe siècle va transformer la forteresse médiévale. L’entrée principale
est reportée vers le sud-est avec édification d’un pont-levis. Vers l’ouest
la muraille de la basse-cour est détruite pour permettre la construction
d’un grand bâtiment de briques, avec des salles spacieuses qui ne sont pas
sans rappeler le début de la Renaissance. Cet édifice est connu sous
l’appellation de "Château rouge". La dernière étape de transformation date
du XIXe siècle. La première forteresse ne semble avoir subi aucun assaut,
aucune exaction pendant toute la période troublée de la guerre de Cent Ans.
On expliquerait cette "clémence" par le fait que Geoffroy de Husson, onzième
seigneur de Viévy, "avait fait la guerre en Prusse avec les chevaliers
teutons et des chevaliers anglais". Au milieu des constructions plus
récentes, il subsiste des vestiges de la forteresse primitive: les traces de
l'ancien pont-levis et de l'ancien donjon ainsi que deux grosses tours
circulaires massives encadrant un corps de logis où subsiste une fenêtre à
croisillons sur la façade extérieure. La façade intérieure est en brique
losangée, une tourelle polygonale conserve également une porte Renaissance.
(1)
Éléments protégés MH : les vestiges de la tour : inscription par arrêté du
29 décembre 1927.
château de Vievy le Rayé 41290 Vievy-le-Rayé, propriété privée, ne se
visite pas.
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