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Au XVIIe siècle, La Droitière appartient à la
famille Barbot. Ces négociants nantais bâtissent une maison noble en 1669
qui serait la base du château actuel. Par la suite, La Droitière devient la
propriété de la famille Bazille, eux aussi négociants nantais et
transformateurs. En 1732, Marie Bazille épouse Louis Thiercelin, également
issu d'une famille de négociants originaire d'Orléans. En 1783, Marie-Flore
Thiercelin épouse François Guillet de la Brosse, capitaine aide-major des
milices de Saint-Domingue, issu d'une famille de négociants installée à
Nantes depuis 1730. En 1786, François achète une charge de
conseiller-secrétaire du roi à la Chancellerie de Bretagne et dans le même
temps rachète le château de La Droitière à la famille de sa femme. Suite à
cet anoblissement, il engage des travaux sur le château et le parc de La
Droitière. On observe la date de 1788 au milieu du fronton brisée de la
lucarne axiale sur la façade est du château. Il remanie les intérieurs,
embellie les façades et construit deux pavillons à l'ouest du château dont
le plus au nord était la chapelle. Cette dernière est bénie le 21 juillet
1789. Ces travaux sont attribués à l'architecte nantais Mathurin Crucy.
Cette affiliation peut s'avérer correcte puisque le fronton soutenu par
quatre colonnes sur la façade ouest du château présente des caractéristiques
similaires à celui de la Chambre des Comptes de Bretagne à Nantes, dont le
gros œuvre est attribué à Crucy. En 1805, Julien Guillet de La Brosse se
marie et habite au château de La Droitière où il organise de nombreuses
réceptions mondaines. Ensuite, Victoire Guillet de La Brosse, épouse M.
Montsorbier en 1842. Leur fille, Victoire-Marie, se marie à Arthur de
Cornulier-Lucinière en 1861.
Celui-ci vend rapidement la propriété de sa femme aux frères Fleury (Jules
et Victor) en 1867. Les frères Fleury sont originaires du Nord et
travaillent dans le domaine de la finance à Paris : Victor est banquier et
Jules est agent de change. Victor Fleury est marié à Mathilde Verne, sœur du
célèbre écrivain Jules Verne. A partir de 1872, Victor entreprend plusieurs
travaux sur le château. Il ajoute deux pavillons et remplace les armoiries
de la famille Thiercelin par un "F". L'architecte en charge de ces
modifications est Jourdan Blondel. De même, le parc est agrandi et
restructuré dans la mode "anglaise". De nouvelles essences, récemment
importées, sont plantées dans le parc. Victor Fleury était membre de la
société d'acclimatation de Nantes. Il devient également maire de la commune
de Mauves-sur-Loire en 1870. A son décès, en 1886, son frère aîné Jules
continue d'habiter le château de La Droitière où il y décède en 1907. C'est
la nièce de Jules Fleury, épouse de Maurice Douault, qui récupère La
Droitière. Cependant, vers 1930, un diplomate anglais, M. Gosling achète La
Droitière et réalise quelques aménagements comme les écuries pour ses
chevaux de course. De même, entre 1932 et 1936 il essaye de faire du château
de La Droitière une "maison de cure". Dès 1937, La Droitière devient un
sanatorium pour femmes. Quelques constructions sont ajoutées pour les
besoins de l'activité. En 1963, le CHU de Nantes devient propriétaire des
lieux et restructure complètement les intérieurs du château en 1964. De
plus, l'Unité de Soins Normalisés est construit et inaugurée en 1974. Depuis
2018, l'association des amis du Parc et du Château de la Droitière s'attache
à restaurer le château et valoriser l'ensemble du site, notamment par
l'ouverture au public du parc.
Le domaine de La Droitière se situe tout à l'est de la commune de
Mauves-sur-Loire et domine l'ensemble de celle-ci ainsi que la vallée de la
Loire au sud. Le château possède un plan rectangulaire sur quinze travées.
Il y a trois niveaux dont un sous combles. Le rez-de-chaussée est légèrement
surélevé, on y accède par trois marches. A l'origine le château du XVIIIe
siècle était composé de seulement neuf travées dont les deux travées aux
extrémités de la façade est, sur cour, sont légèrement en ressaut par
rapport à la partie centrale, formant ainsi des avant-corps. Les trois
travées supplémentaires sont rajoutées au cours du XIXe siècle: une tourelle
carrée en retrait d'un pavillon sur deux travées qui, lui, fait saillie par
rapport au reste de la façade. Les chaînages d'angles et les encadrements
des ouvertures sont en pierre de taille de tuffeau. La toiture est soulignée
par des bandes horizontales et une corniche à denticules. Le château du
XVIIIe siècle, sur sa façade est, est surmonté par cinq lucarnes dont deux
se trouvent sur les avant-corps. La lucarne axée à l'entrée est une
lucarne-fronton. A sa gauche on trouve une souche de cheminée. La porte
d'entrée possède une imposte arrondie, le tout encadré par deux colonnes à
chapiteau dorique soutenant une frise et un balcon. La façade ouest, sur
jardin, est la plus travaillée. La partie centrale est rythmée par quatre
colonnes à chapiteau ionique qui supportent une frise et un fronton droit
exposant auparavant les armoiries des Thiercelin et arbore depuis la
deuxième moitié du XIXe siècle un "F" pour la famille Fleury.
Entre ces colonnes, on trouve trois portes au rez-de-chaussée dont l'axiale
est coiffée d'une imposte arrondie. Au deuxième niveau il y a trois
portes-fenêtres avec un garde-corps de balcon en ferronnerie. Les pavillons
ont deux portes donnant sur le jardin. La toiture de la façade ouest est
percée de six lucarnes. Le faîtage des toitures est décoré par des crêtes en
zinc et des épis aux sommets des arêtes. Les pavillons du XIXe siècle
possèdent deux travées aux deux premiers niveaux. Les portes-fenêtres du
deuxième niveau ont un garde-corps de balcon en ferronnerie. Au troisième,
seule une travée subsiste et se situe au centre du pavillon. Cette lucarne
pendante rompt un grand fronton et elle est elle-même surmontée d'un fronton
en plein-cintre. Le château est encadré côté est par deux ailes en retour
d'équerre en forme de L qui étaient auparavant les communs. L'espace entre
les deux retours d'aile est fermé par une grille et un portail en
ferronnerie. A l'ouest du château, il ne subsiste qu'un seul pavillon qui
borne la pièce découverte du jardin. La façade ouest du château présente un
fronton soutenu par quatre colonnes. Les colonnes ont un chapiteau ionique,
couronné d'une abaque moulurée supportée par deux petits enroulements,
présentant en son centre une fleur, des oves et dards, des perles et
pirouettes ; chacune des quatre volutes donne naissance à deux chutes de
feuilles. Les chapiteaux soutiennent une architrave à trois fasces puis une
frise et une corniche à denticules. Les deux rampants possèdent une cimaise
à denticules dont le sommet est occupé par une palmette. Le tympan du
fronton est décoré par un grand cartouche qui présente le F monumental de la
famille Fleury. Ce monogramme dissimule plusieurs symboles maçonniques comme
le point, le triangle et le compas. Deux branches de chêne avec leurs glands
se déploient depuis la base du cartouche.
La construction du château dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle s'est
accompagnée d'un nouvel agencement du domaine. Deux grandes allées se
croisent en angle droit devant et au milieu des communs du château, faisant
ainsi du château le centre de la composition. A l'est du château et des
communs se trouvait une petite cour en demi-cercle cernée par deux bassins
d'eau. L'allée au milieu des bassins dessert de chaque côté une parcelle de
verger puis des terres labourables. Au sud du château se déploie les vignes
jusqu'aux coteaux de Mauves-sur-Loire. Ensuite, à l'est et au nord du
château s'étend le parc d'agrément. La partie la plus proche du château est
un jardin découvert cerné au sud par un étang de forme rectangulaire et à
l'ouest par deux pavillons dont celui plus au nord est une chapelle. Puis,
le reste du jardin est un grand bois taillis divisé en plusieurs allées se
coupant en angle droit. Le tout étant très régulier et pensé pour mettre en
valeur le château, qui lui est sur le point culminant du domaine. Durant la
deuxième moitié du XIXe siècle, la famille Fleury étend et restructure le
parc. Des allées sont ajoutées et de nouvelles essences sont plantées. Ces
dernières venant d'être importées à Nantes par la société d’acclimatation
dont faisait partie Victor Fleury. Les changements opérés dans le parc du
château de la Droitière sont à mettre en lien avec la mode des jardins
anglo-chinois au XIXe siècle. Certaines lignes droites et de longues
perspectives sont cassées. Un mur de clôture est ajouté. L'emplacement et le
choix des essences ne sont plus strictement réguliers proposant ainsi une
déambulation plus aléatoire et un paysage plus diversifié. Durant la
deuxième moitié du XXe siècle le parc est en partie modifié notamment avec
l'installation d'un bassin sur le tapis de gazon devant le château mais
aussi avec la construction de nouveaux bâtiments hospitaliers qui entraîne
le comblement de l'étang au sud du château et enfin la transformation de
l'orangerie en chapelle mais qui sera finalement détruite.
Depuis 2014, une remise en état du parc est en cours. Par exemple, les
bâtiments hospitaliers sont détruits. De même, cette dynamique s'accompagne
d'un renouvellement du parc avec l'installation d'une cascade, la plantation
de nouveaux arbres, la création de parterres, etc. Le parc du château
s'étend sur 11 hectares et conserve une bonne partie des ses aménagements
XVIIIe et XIXe ainsi que quelques uns réalisés pendant l'occupation du CHU
de Nantes dans la deuxième moitié du XXe siècle. On pénètre dans le parc du
château par une grande allée orientée nord-sud coupée par une grille
d'entrée. Puis, on arrive sur l'entrée de la cour du château à l'ouest. A
l'est on trouve un parterre fleuri en demi-cercle entouré d'arbre débouchant
en son milieu sur une allée bordée d'arbres. De part et d'autre de cette
allée il y a des champs et des terres labourables. Vers l'ouest, au-delà du
château, de sa cour et de ses communs se déploie le parc d'agrément. Les
abords sont découverts, si ce n'est deux arbres isolés au sud. Seul un petit
bassin d'ornement long et étroit se terminant par un arrondi plus important
et une plate-bande herbacée en U rythme la pièce de gazon devant le château.
Ensuite le reste du parc est majoritairement couvert d'arbres divisé en
plusieurs allées régulières qui se croisent à angle droit ou en diagonal.
L'une de ces allées se trouve dans l'axe du château formant ainsi une longue
échappée. Les extrémités du parc sont ponctuées de différents aménagements
et plantations. Au nord, une cascade est en cours de réalisation. Au coin
nord-ouest il y a une petite ferme et son jardin potager et fleuri. En
continuant vers le sud-ouest, on observe des essences d'arbres et d'arbustes
plus exotiques dont certaines sont peu représentées dans le département de
la Loire-Atlantique. Ces plantations sont en alignement ou isolées. En
remontant vers l'est, on découvre quelques arbres isolés, des plates-bandes
herbacées et un projet de parterre de carrés dans le goût des jardins
italiens. Le reste du domaine descendant vers le sud est occupé par des
terres labourables. (1)
château de la Droitière, 330 rue des Frères-Fleury, 44470 Mauves-sur-Loire,
tel. 06 12 68 40 11, ouvert au public, horaires voir le site:
https://www.chateaudeladroitiere.fr
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