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Château de Bouthéon à Andrézieux Bouthéon
 
 

         Le château de Bouthéon que sa grosse tour, déjà la plus belle de toute la plaine, au temps d’Anne d’Urfé, désigne de loin aux regards du touriste, n’est guère qu’à sept kilomètres de Saint-Galmier, au sud-ouest. L’ensemble des constructions comprend deux grands corps de bâtiments parallèles, séparés par une belle et vaste cour, bornée au soir par une terrasse et fermée au matin par un portique à pilastre et fronton triangulaire. Ce portique était relié aux deux corps de bâtiments par un petit mur que surmontait jadis une barrière en fer, supportée par des piliers carrés, dont les bases existent encore. Au centre de la cour se trouve un puits surmonté d’une arcade; ses deux pilastres, flanqués de deux cariatides, supportent un pignon triangulaire qui porte sur ses deux faces les armes des Gadagne: De gueules à la croix dentelée d’or. Le principal corps de bâtiment, à droite en entrant, est percé de belles ouvertures et contient de vastes appartements. L’un d’eux contient une belle cheminée gothique armoriée qui provient de Monistrol. Cette partie des constructions était, en 1880, couverte en tuiles creuses, remplacées aujourd’hui par un toit aigu en ardoises. On y a ouvert, de plus, trois mansardes carrées couvertes d’un pignon triangulaire. La façade nord du grand corps de bâtiment de droite est ornée de deux petites tours hexagones à demi engagées: l’une d’elles fut convertie en porte ouvrant sur un pont jeté sur les fossés du nord. Quand, après 1751, le pont fut démoli, on le remplaça par un talus gazonné. Aux deux extrémités deux grosses tours circulaires flanquent cette façade. La tour du soir contient un escalier renfermé dans une petite tour, à demi engagée; elle se termine par un dôme et un lanternon, l’effet général est merveilleux. Le corps de bâtiment qui fait face au précédent est plus ancien, quoique dans les mêmes proportions. On y retrouve des portes des XIIIe et XIVe siècles. Il était flanqué de deux tours aujourd’hui rasées, de même que le donjon, tour carrée qui s’élevait au centre de cette aile gauche.

Dans l’ensemble Bouthéon est peut-être, après la Bâtie d’Urfé, le plus beau château du Forez. La Loire qui coule à ses pieds, les beaux jardins qui l’entourent, l’on fait comparer à Versailles. C’est bien, pour le moins, notre Versailles forézien. La première famille seigneuriale de Bouthéon en portait le nom. Ses armes, Ecartelé aux 1 et 4 de gueules, aux 2 et 3 d’argent à trois fasces ondées d’azur, sont encore sculptées à Saint-Thomas et Saint-Romain-le-Puy. Falcon de Bouthéon fut archevêque de Lyon, en 1140. En 1222 Pierre de Bouthéon était moine à la Chaise-Dieu et prieur de Saint-Médard; Falconnet de Bouthéon était prieur de Saint-Romain-le-Puy, en 1402, fonctions que remplissait quelques années après Jacques de Bouthéon. L’une des sœurs de ce dernier, Isabelle, était prieure de Saint-Thomas; l’autre, Catherine, l’était de Joursey. Jacques de Bouthéon, qui reconstruisit le prieuré de Saint-Thomas et celui de Saint-Romain, mourut en 1481 et c’est encore un Bouthéon, Falconnet, qui lui succédera en 1512 et mourra en 1516. Guillaume de Bouthéon était, à la même époque, religieux à Saint-Romain. A la fin du XIIIe siècle, Bouthéon appartenait aux comtes de Forez. Le 1er juin 1290, le comte Jean donna en dot à sa sœur Isabelle, femme de Béraud de Mercœur, le château de Clépé, mais il lui abandonna en échange celui de Bouthéon. Les Bouthéon n’étaient cependant pas éteints, Falcon de Bouthéon, époux de Catherine du Fay, vit en 1315. En 1450, Bertrand de Bouthéon est capitaine-châtelain de Saint Victor-sur-Loire; peut-être est-il le même que Bertrand, châtelain de Feurs en 1467, marié à Antoinette de Chavannes. Un terrier de 1385 mentionne autre Bertrand de Bouthéon. Un Bertrand fut père de Louis et d’Antoine de Bouthéon. Ce dernier fut père de Marie, mariée à Sébastien de Betz, et de Philibert de Bouthéon, vivant en 1458.

En 1325 le seigneur de Bouthéon est Gaudemar du Fay; il vit encore en 1340. Ces du Fay, qui portaient: D’azur au chef pallé d’or et de gueules, venaient du Vivarais. Etienne du Fay avait de nombreuses possessions aux environs de Saint-Etienne. Jean du Fay, qui vit en 1400, jouissait d’une grande considération auprès des ducs de Bourbon. En 1386, Bouthéon passait par alliance à Robert de Chalus. Cette famille portait: D’or à la croix engrelée d’azur. Vers 1400, Agnès de Chalus, peut-être fille de Robert, épousa Rodolphe de Laire. Les Chalus ne tardèrent pas à être remplacés par les Aubert. Les armes de cette famille, originaire d’Auvergne, sont: De gueules au lion d’argent et une bande d’azur brochante, au chef de gueules soutenu d’azur et chargé de trois coquilles d’argent. Leur héritière porta Bouthéon à Louis de Joyeuse. Jeanne de Joyeuse, fille de Randon II de Joyeuse, porta Bouthéon à Gilbert de la Fayette. Les armes des Joyeuse sont: Pallé d’or et d’azur de six pièces, au chef de gueules chargé de trois hydres d’or. Jeanne de Joyeuse fut mère de deux fils Charles et Antoine, qui hérita de Bouthéon et se maria à Louise de Montboissier. Il prit le nom et les armes de cette vieille maison d’Auvergne: D’or, semé de croisettes de sable, au lion du même. Antoine fît de Bouthéon sa résidence habituelle, mais il n’eut pas d’enfants, et Tanguy, vicomte de Joyeuse, neveu de Louis, lui en contesta la possession. Antoine s’engagea à remettre le château à Tanguy, ce dernier consentant à lui payer 4.000 écus et 250 livres tournois. Mais Antoine ne tint pas parole, il vendit le château et la seigneurie de Bouthéon à Jean II, duc de Bourbon, en Avril 1462. Le 26 mai de la même année le vicomte de Joyeuse se présentait à la porte du château, mais personne n’était là pour l’y recevoir, ce dont il fît dresser acte. En 1486, le duc fit donation de Bouthéon à son fils naturel, Mathieu de Bourbon, dit le Grand Bâtard, qui y résida presque continuellement et y fit des agrandissements considérables.

Mathieu de Bourbon mou rut à Chambéon le 19 mars 1504 et fut enterré à Notre-Dame de Montbrison. Comme il était célibataire, Bouthéon fit retour aux comtes de Forez. Charles III, duc de Bourbon, et Suzanne, sa femme, le vendirent à Jean de Saint-Priest, deuxième fils de Léonard, seigneur de Saint-Chamond. Cette famille fut remplacée à Bouthéon par Guillaume de Montmorin de St-Hérem qui le revendit à Guillaume de Gadagne, en avril 1561, pour 46.000 livres. Guillaume était fils de Thomas, banquier à Lyon, et de Pernette de Berty, petit-fils d’Olivier de Gadagne et arrière-petit-fils de Simon de Gadagne, citoyen de Florence, qui paraît avoir habité Lyon de 1440 à 1463. Guillaume fut en outre sieur de Saint-Victor, baron d’Aniel et Verdun-en-Bourgogne, vicomte d'Aussonne au bailliage de Chalon, sénéchal de Lyon, lieutenant-général pour le Roi au gouvernement de ladite ville. Il testa le 25 avril 1600, ayant eu de Jeanne de Sugny: 1° Gaspard, tué le 12 décembre 1594 dans une embuscade par le religionnaires, près de Verdun; 2° Claude, 3° Nicolas, morts jeunes; 4° Lucrèce, mariée en 1579 à Charles d’Apchon; 5° Anne, mariée à Pierre d'Albon; 6° Guillaume, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem, mort le 1er octobre 1615; 7° Gabrielle, mariée le 26 février 1601 à Jacques Mitte de Chevrières, morte le 7 novembre 1635; 8° Hilaire, femme de Charles de Monteynard; 9° Diane, mariée à Antoine d’Hostun, seigneur de la Baume, sénéchal de Lyon après son beau-père, le 20 janvier 1601, dont elle eut trois enfants. Gasparde, l’aînée des deux filles, épousa, le 26 janvier 1609, Antoine de Clermont, seigneur de Montayson; Marthe, la cadette, s’unit le 25 février 1612 à Claude de Bron, comte de la Liègue. Quant au fils, Balthazar, héritier universel de son grand père, il releva le nom et les armes des Gadagne.

Le 26 mai 1630 il succédait à son père, comme sénéchal de Lyon. Il était seigneur engagiste de Saint-Bonnet-le-Châ teau, seigneur de Veauche, Périgneux, Meys, et Miribel. Il épousa, en 1620, Françoise de Tournon et mourut à Bouthéon en 1640. Il fit, par testament du 27 octobre 1640, héritier universel son fils puiné Roger, au détriment de son fils aîné Louis. Ce dernier fit apposer les scellés sur le château de Bouthéon et l’inventaire fut commencé le 10 août 1641; il nous donne des détails précieux sur ce que renfermait Bouthéon à cette époque. Balthazar laissait une nombreuse postérité: 1° Henriette; 2° Marthe, religieuse ursuline; 3° Henriette, mariée le 6 août 1641 à Roger de Nagu Varenne; 4° Louis, dont nous avons parlé, né en 1622, inhumé à Bouthéon le 6 mars 1688, marié à Philiberte de Bécerel-Marillac; 5° Roger, héritier universel de son père; 6° Balthazar, seigneur de Saint-Jean, la Rey, Saint-Marcel, marié à Jeanne de Pampelonne dont un fils, né en 1645; 7° Laurent. Roger de Gadagne, marquis de la Baume et comte de Tallard, sénéchal de Lyon, fut le père de Camille de Gadagne d’Hostun, chevalier de l’ordre du Saint-Esprit, maréchal de France, connu sous le nom de comte de Tallard. Le fils de ce dernier, le marquis de la Baume, suivit aussi la carrière des armes. Il épousa, en 1704, Louise-Charlotte de Gadagne, sa cousine, fille de Gilbert et petite-fille de Louis, mettant ainsi fin aux procès qui depuis 1640 divisaient la famille. Blessé à Hochstett, Gadagne mourut à Strasbourg des suites de sa blessure, et sans enfants, l’année même de son mariage. Sa femme, fille nous l’avons vu de Gilbert de Gadagne et de Marie d'Albon, fut son héritière. Elle se remaria à Renaud Constant, comte de Pons d’Hostun, qui se ruina complètement.

De ce mariage naquit un fils, Louis-Henri de Pons d’Hostun, qui fut le dernier du nom à Bouthéon. Le château fut en effet acquis par les Grailhe de Montaima. Cette famille portait pour armes: D’argent à l’arbre de sinople terrassé du même, sommé de deux oiseaux perchés et affrontés de sable, le fût chargé d’un lion passant de gueules, au chef d’azur chargé de deux étoiles d’argent. Jacques Grailhe de Montaima, conseiller du Roi, qui parait avoir acheté Bouthéon du dernier des Gadagne d’Hostun, mourut le 22 janvier 1788. Il était fils de Jean-Antoine, viguier de Couvertoirade, en Rouergue, et de Marie de la Tour, et frère de Joseph-Camille Grailhe de Montoussy. Il épousa, le 16 février 1751, Marguerite Salles, morte le 17 décembre 1807, fille de Denis et d’Antoinette Genet, dont: 1° Jean-Marie, qui suit; 2° Marguerite-Marianne, baptisée le 1er novembre 1753; 3° Marguerite-Reine, mariée le 1er février 1774 à Pierre-Alexis-François Mey de Challes, fils de Jacques et de Catherine Boëte de la Carregelie. Jean Marie Grailhe de Montaima, baron de l’Empire, baptisé le 11 novembre 1751, comparut à l’Assemblée du Forez en 1789. Le 18 avril 1780, il avait épousé Françoise Dupuy, fille de Claude et de Jeanne-Marie Forissier. Les Grailhe furent remplacés à Bouthéon par les Praire de Nézieux, dont les armes sont: De gueules à un lis d’argent, dans une prairie de sinople, et un agneau d’or, paissant devant le lis. Les Thiollière leur succédèrent. Ils possédaient Bouthéon, lorsqu’en 1857, un brave homme de lyonnais dont la fille était somnambule demanda l’autorisation d’y faire des fouilles à ses frais, afin de découvrir un trésor caché. En janvier 1858, M. Pierre-AntoineThiollière vit revenir son homme avec la jeune fille et un magnétiseur. Ils étaient certains de l’existence du trésor. Le propriétaire finit par permettre les fouilles. On creusa auprès et sous la tour principale. On travailla de longues semaines, mais sans aucun succès. (1)

Un des derniers propriétaires qui a considérablement marqué l’architecture de ce château est Claude Coignet, riche industriel stéphanois en 1879. Il est à l’origine des toitures néo-gothiques, de la construction de la chapelle (tour Nord Est), de l’aménagement du petit salon, et de l’ensemble du décor de l’aile Nord. En 1995, la mairie d’Andrézieux Bouthéon devient propriétaire du château de Bouthéon. Après dix années de travaux et une mise en valeur de ce site exceptionnel, le château de Bouthéon dévoile, peu à peu ses trésors. Plus qu'un lieu de détente et de loisir, le parc mène aujourd'hui une démarche ambitieuse de protection de la nature, en élevant des espèces animales menacées et en cultivant des variétés botaniques rares.

château de Bouthéon 42160 Andrézieux Bouthéon, tel. 04 77 55 78 00, ouvert 7 jours sur 7, du 15 juin au 14 septembre de 10h à 19h et du 15 septembre au 14 juin de 14h à 18h. C'est le lieu idéal pour l’organisation de vos séminaires, soirées de galas, réceptions ou présentations de produits...

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(1)     
Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)

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