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Château de Bellegarde en Forez (Loire)
 
 

     Le château de Bellegarde, construit au sommet d’une montagne, domine la vallée d’Anzieux. Ses bâtiments formant équerre sont flanqués à l’angle sud-est d’une tour carrée couronnée de mâchicoulis. De la terrasse ombragée qui précède les bâtiments on domine toute la plaine du Forez. Les magnifiques fenêtres à meneaux sont ornées de petites niches qui contiennent les bustes des douze César et du bon roi Henri. C’est au milieu du XVIe siècle que remonte la construction de ce château. Il ne reste du manoir primitif, qu’une tour ronde servant de cage d’escalier et quelques pans de murs. Il subsiste aussi quelques vestiges des épais murs d’enceinte et des solides tours qui en assuraient la défense. Dévasté à la Révolution, le château de Bellegarde fut restauré au début du XIXe siècle. C’est de cette époque que date la construction de la tour carrée dont nous avons parlé. On remarque plusieurs belles salles, la chapelle, la salle du Jeu de Paume, deux cheminées dont l’une porte la date de 1597 et est soutenue par deux cariatides; les restes d’un meuble antique que l’on croit être un lit ou un théâtre orné de scènes grotesques peintes sur des colonnettes rondes ainsi que différents ornements sculptés. Au-dessus d’une porte on lit: "Celui-là que Dieu garde il est en belle garde". On voit aussi l’entrée monumentale de l’ancien pont-levis, au sommet de laquelle étaient gravées les armes de de Bron: D'or à la fasce de gueules et un lion de sable en chef. Les de Bron-Rougemont écartelèrent le plus souvent de la Liègue: D'argent à la fasce ondée de sable.

Il est question pour la première fois de Bellegarde, en 1173, dans le traité passé au sujet de la séparation du Lyonnais et du Forez. Par son testament du 16 août 1324, le comte Jean les légua à son fils Renaud qui mourut sans postérité en 1369. Bellegarde ne fut plus, à partir de cette époque, que le siège d’une importante châtellenie jusqu’au jour où le connétable de Bourbon le vendit, pour le prix de 4.000 livres, à Guillaume de Bron, seigneur de la Liègue. L’ancêtre le plus reculé que l’on connût à ce dernier, Joachim de Bron, vivait en 1248. Sa descendance masculine s’éteignit avec Louis de Bron, bailli de Riverie, qui vivait en 1471. N’ayant aucun enfant de sa femme, Isabeau de la Faye, il testa en 1511 en faveur de René de Rougemont, seigneur de la Liègue, à la condition que ses neveux prendraient le nom et les armes de la Liègue. Guillaume de Bron, l’acquéreur de Bellegarde était fils de René de Rougemont, et eut d’Antoinette de Marconnay, René de Bron, qui représenta la noblesse du Forez aux Etats Généraux de 1560. René fut père d’Antoine de Bron, seigneur de la Liègue, Bellegarde, Saint-Romain, le Pinay, et autres places, capitaine de cinquante hommes d’armes et chevalier de Saint-Michel, acquéreur, en 1627, de la baronnie de Riverie. Il était alors fort âgé car il ne put signer l’acte "qu'avec grand’ peine à cause de son infirmité et tremblement de main". Il testa le 31 juillet 1628 et codicilla le 1er février 1630.

Il s’était marié deux fois; en premières noces avec Marguerite d’Urfé, fille de Claude et de Renée de Savoie, qui mourut sans enfants et fut inhumée avec son père dans l’église de Sainte-Claire de Montbrison; puis en secondes noces le 7 juillet 1579, avec Claude de la Fay, dame de Saint-Romain, dont il eut cinq enfants: 1° Claude-Charles, qui fut son héritier; 2° Louise, mariée le 17 juin 1598 à Jean de la Motte-Brion; 3° Eléonore; 4° Gabrielle, mariée à Gaspard de Pierrefort, comte de la Roue, et en secondes noces à Antoine de Villaine, écuyer, seigneur de Ville-Sauvé; 5° Claudine, femme de Philibert d’Apchon, seigneur de Poncins. Claude-Charles de Bron, seigneur de la Liègue, Bellegarde, Riverie, premier baron du Lyonnais, représenta, le 27 mars 1628, la noblesse du Forez à la conférence tenue à Lyon, pour le gouvernement du Lyonnais, Forez et Beaujolais. Le 25 février 1612, il avait épousé Marthe d'Hostun, fille d’Antoine, seigneur de la Beaume, Saint-Nazaire et Royans, sénéchal de Lyon. Elle ne lui donna pas d’enfants. Le regret de voir son nom s’éteindre avec lui le rendit peu soucieux de conserver son patrimoine. Il le dissipa petit à petit et à sa mort, le 6 août 1673, il laissait une succession fort embarrassée à son héritier, Balthazard Hérail de Pierrefort, comte de la Roue, fils de Gaspard de la Roue et de sa sœur Gabrielle de Bron. A la requête de Marthe de la Beaume d’Hostun, veuve de Claude-Charles de Bron, qui réclamait le paiement de ses reprises matrimoniales fixées à la 103.300 livres, la vente des terres de la Liègue, Bellegarde, Riverie, etc, fut ordonnée et le 16 mars 1680, une sentence de la sénéchaussée de Lyon, adjugeait Bellegarde et la Liègue à Pierre de Vinols, seigneur de la Tourette, pour 83.049 livres.

Balthazar se retira alors dans ses terres de la Roue et Montpeloux. Quant à la maison de Vinols, elle tirait son nom du fief de Vinols, près d’Ecotay. Pierre de Vinols, chevalier de l’ordre du Roi, gentilhomme ordinaire de sa chambre, seigneur de la Liègue, Bellegarde, Aboin, la Tourette, était fils de Denis de Vinols et de Claudine Domène. Denis était fils de Pierre et de Marguerite Berthon, petit-fils de Nicolas et d’Anne d’Aurelle et arrière-petit-fils de Jean de Vinols, capitaine châtelain de Sury-le-Bois, le 15 janvier 1485. François, frère de Denis, et marié à Ga brielle Bardon, est l’auteur d’une branche qui s’est perpétuée jusqu’à nos jours. Les armes sont: D’or à un cep de vigne de sinople, au chef de gueules chargé de trois coquilles d’or. Pierre avait épousé, le 26 février 1645, Jeanne Berthon, fille d’Etienne, bourgeois de Lyon, et de Jeanne Maillard. Il testa le 2 mai 1680, fut inhumé dans l’église de Saint-Bonnet-le-Château, et laissa: 1° Genis, qui suit; 2° Claude, capitaine de cavalerie, tué à Ensheim, en Alsace, le 3 octobre 1674; 3° Françoise, femme de Philibert d’Apchon; 4° Jeanneton. Genis de Vinols, seigneur de la Liègue, Bellegarde, la Tourette et Gaite, capitaine d’une compagnie de dragons, épousa, le 26 janvier 1704, Catherine Antoinette de Pinhac de la Borie, fille de François-Dominiqueet de Catherine Dupin de Montméat. Il testa le 8 juillet 1709, laissant Jean-Genis, qui suit Jeanne Françoise. Jean-Genis de Vinols, seigneur de Bellegarde et autres places, était né le 5 décémbre 1706 et fut le dernier de sa branche. Jeanne de Vinols, dame de Bellegarde, transmit cette terre à son époux, Jean d’Aubarède, écuyer, conseiller en la sénéchaussée de Lyon.

Enfin, le 19 février 1726, leur fille, Jeanne-Françoise d’Aubarède, épousait Annet Ranvier, écuyer, conseiller en la cour des Monnaies, fils d’autre Annet, échevin de Lyon, et de Catherine Rigioly, et lui apportait Bellegarde et la Liègue. Annet mourut le 2 avril 1773 et sa femme le 19 novembre 1782. Ils eurent: 1° Jean-Marie, seigneur de Bellegarde, baptisé le 13 avril 1730, mort victime de la Terreur le 24 janvier 1794; conseiller en la cour des Monnaies, député de la noblesse, etc; 2° François, qui suit; 3° Marie-Catherine (1728-1812), mariée à Lyon d’abord, le 8 janvier 1765, à François Estival, fils de Joseph et de Marie-Anne Damassin, puis, le 9 janvier 1775, à Etienne Letellier, seigneur de la Motte, fils de Philippe et d’Antoinette Despaulty. François-Philippe-Eléazard-Eléonor Ranvier de la Liègue, chevalier, baptisé à Lyon le 12 janvier 1733, guillotiné le 10 janvier 1794, avait épousé, le 18 septembre 1759, Anne Pautrier, fille d’Antoine et de Claudine Crozet. La lignée masculine des Ranvier, qui portaient: d’azur au croissant d’argent surmonté d’une étoile d’or, était éteinte car les époux n’eurent qu’une fille: Anne-Marguerite Ranvier de la Liègue, mariée à Lyon, le 28 août 1786, à Jean-Baptiste-Marie Roches, avocat au Parlement et ès cour de Lyon, mort victime de la Terreur le 11 novembre 1793, fils de Pierre, originaire d’Yssingeaux, et de Catherine Ferrière, dont: 1° Amédée-Eléonor, né le 24 juin 1787, mort jeune; 2° Jean, qui suit; 3° James-Philippe-Madeleine, père de Ludovic, religieux Prémontré, mort le 26 juillet 1880.

Jean-Marie-Marguerite-Adolphe Roches-Ranvier de Bellegarde, né le 12 juin 1789, mort à Bellegarde le 17 septembre 1869, autorisé par ordonnance royale du 25 mars 1818 à porter le nom de Bellegarde, épousa à Lyon, le 8 janvier 1827, Marie-Jeanne Bathilde Berger du Sablon, née à Lyon le 20 octobre 1807, morte à Bellegarde le 18 mars 1860, fille de Marie Romain et de Marie-Amélie Couppier, dont une fille Marie-Françoise-Edwige Roches-Ranvier de Bellegarde, née à Lyon le 5 décembre 1827, morte à Bellegarde le 3 mars 1903, mariée à Lyon le 8 mai 1851 à Jean-Claude Anatole de Riverieulx, comte de Chambost, né à Lyon le 24 janvier 1826, mort le 29 août 1894, fils de Charles, comte de Chambost, et de Léonie Labitant. Les Riverieulx, originaires de Jaligny, en Bourbonnais, remontent leur filiation à Benoît, époux de Nicole Béraud, père d’Antoine, bourgeois de Lyon en 1652, qui eut de Claudine Berthon: Etienne dont les deux fils, Hugues et Claude ont fait les branches de Varax et de Chambost, encore existantes. Les armes sont: D'azur à une rivière d'argent surmontée d'un croissant du même. Anatole de Riverieulx a eu pour enfants: 1° Marie-Charlotte-Bathilde, mariée à Lyon, le 26 juin 1877, à Henri-Johans de Limoge-Dareste de Saconay, né à Lyon le 4 juin 1851, fils de Léon-Jean-Marie et d’Anne-Zoé-Suzanne de Luzy-Pélissac, auquel elle a apporté Bellegarde; 2° Blanche, née le 2 mai 1854, mariée le 18 août 1881 au vicomte Raymond de Lescure, fils de Jean-Gabriel-Ernest, comte de Lescure, et de Noémi de Jessé-Levas; 3° Marguerite (22 juin 1858-30 janvier 1874); 4° Marie-Thé rèse-Victorine, née le 27 octobre 1863, mariée à Bellegarde le 14 mai 1891 au baron Charles-Marie-RenéDugas de la Catonnière, fils de Charles et de Félicie Légier de Montfort-Malijay; 5° Marthe, née le 2 mai 1886. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures des ailes Ouest et Sud; le portail d'entrée de la cour à l'Ouest; les restes de la porte Baudin; la cheminée datée de 1597; la pièce située au-dessus du grand hall: inscription par arrêté du 19 février 1987 (2)

château de Bellegarde en Forez 42210 Bellegarde-en-Forez, propriété privée, ouverte pour les journées du Patrimoine.

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 Château de Bellegarde en Forez  Château de Bellegarde en Forez
 
 
 


(1)      Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)
(2) 
     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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