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Le château de Chenevoux est situé
entre Bussières et Néronde, dans les montagnes qui séparent le Forez du
Lyonnais. Fondé au XIIIe siècle, ce manoir a été construit à trois époques
distinctes. D’après un dessin de Martellange la construction primitive
comportait un lourd donjon carré, défendant la porte d’entrée, un corps de
logis sur cour, une enceinte rectangulaire flanquée de tours et
d’échauguettes qu’entourait un large fossé. Au nord-est existait aussi une
sorte de donjon muni d’échauguettes destinés à surveiller la contrée
environnante et à servir d’asile en temps de péril et d'alarme, aux
tenanciers et serviteurs. Plus tard, au XVIIe siècle, les Cotton firent
subir au manoir des changements importants ainsi que le prouvent leurs
armoiries: d'azur à la croix d'argent cantonnée de 4 étoiles d’or, répétées
dans plusieurs parties du château et notamment sur la porte de l'orangerie.
Peu après les embellissements de Chenevoux étaient achevés par les du Lieu.
En 1753 un incendie dévora l’édifice avec toutes les archives; il fut relevé
en 1755 et son ancienne toiture plate fut remplacée par un toit orné de
quelques mansardes. La révolution fit subir à Chenevoux bien des outrages et
pour comble de malheur, un nouvel incendie vint le dévaster dans la nuit du
23 au 24 décembre 1811. Cette fois, ce fut M. Maurice Desvernay qui le
releva tout en conservant le plan et une notable partie des murs du XVIIe
siècle. Actuellement Chenevoux présente un mélange heureux du style
Renaissance et de celui du règne de Louis XIV.
Le corps principal du château, exhaussé d’un deuxième étage, est terminé par
une élégante toiture couverte en ardoises, avec pavillons au centre de
chacune des façades, ce corps principal est flanqué à ses deux extrémités de
deux ailes en formes de pavillon faisant saillie sur une des façades et en
retrait sur l’autre; leurs toits aigus forment avec ceux des pavillons du
centre quatre grandes flèches d’un bel effet. Une galerie établie au-dessus
de la toiture du corps principal relie les deux pavillons du centre et forme
comme un belvédère d’où l’on jouit d’une vue très étendue sur les campagnes
foréziennes. On arrive à la porte principale du château par un perron de
huit marches surmonté d’un portique à colonnes. La cour est ornée de quatre
tilleuls plusieurs fois séculaires, un beau jet d’eau à quelques mètres de
la façade principale complète l'agrément de cette résidence. Dans les
appartements du château on admire un portrait en pied, attribué à Philippe
de Champagne, dans lequel certains archéologues ont cru reconnaître, mais à
tort, le père Cotton.
Un acte du 7 août 1267 nous montre Jean de Chenevoux,, seigneur de Chenevoux.
Cette première famille seigneuriale portait d’or à une tige de chanvre sec
de simple; alias: d'azur à une tige de chanvre d'or nervée de sable. Thomas
de Chenevoux épousa Girine Chersala de Monteux, sœur de Guillaume, seigneur
de Saint- Priest-la-Roche. De cette union vint Barthélemy de Chenevoux,
mentionné en 1385 et 1390. Au contrat de mariage de Jean de Félines avec
Julienne, veuve de Pierre Alcanon, le 6 octobre 1363, figure comme témoin
Guillaume de Chenevoux. En 1320 ils avaient leur tombeau dans l’église de
Bussières. Anne de Chenevoux épousa en 1422, Prudent Homme Thomas Flachat,
notaire royal de Riverie en Lyonnais. De cette union naquit Jean de Flachat,
seigneur de Chenevoux, qui testa en 1451, laissant de Briande de Montfrancon:
Antoine, qui suit; 2° Pierre, qui testa le 7 mai 1506; 3° François; 4° Jean,
prêtre de l’église de Vienne; 5° Isabelle, mariée à Pierre Pinatel, notaire
et bourgeois de Feurs; 6° Léonarde, mariée le 22 septembre 1449 à Jean de
Chastellus, mort avant le 8 mai i486, veuf de Catherine de Félines et fils
de Martin de Chastellus et d’Alesia; 7° Jeanne, mariée â Pierre Sourd.
Antoine de Flachat, co-seigneur de Chenevoux fit cession de certaines
dettes, le 31 mars 1478, à la requête de Jean de Chastellus, son beau-frère.
Marié, le 16 mars 1469, à Jacqueline de Montdor, fille de Claude et de
Catherine de Saint-Romain, il en eut Claude, qui suit; 2° Antoine, clerc,
curé du diocèse de Poitiers en 1530; 3° Louis, sacristain du prieuré de
Mougon; 4° Claudine, mariée au seigneur de Montgalland. Claude de Flachat,
co-seigneur de Chenevoux, testa le 11 avril 1539, ayant épousé, le 15
janvier 1522, Françoise de la Forge, dame de la Varenne, fille de Jean et de
Souveraine de Villeneufve, dont Bertrand, seigneur de Flachat et l Varenne;
2° Etienne, testa le 26 novembre 1577; 3° Antoine; 4° Pierre, qui suit; 5°
Claude, religieux de Pile Barbe, puis prieur d’Orliac, au diocèse de
Béziers; 6° Jeanne, mariée le 21 juin 1551, à Antoine de Vaurion, fils
d’Antoine et de Claudine de Francheleins. Pierre de Flachat, testa le 15
décembre 1585, ayant épousé le 20 juin 1564, Antoinette de Jas, fille de
Jean, dont Jean, auteur des Flachat d’Apinac; 2° Antoine; 3° Pierre, prieur
de Saint-Etienne de Charnas; 4° Marguerite; 5° Louise; 6° Yolande; 7° Anne,
mariée le 4 Juin 1579, à Robin de la Roche, seigneur dudit lieu. La
co-seigneurie durait depuis deux siècles. Claude de Rébé, seigneur de
Chenevoux, le vendit en 1578, à Guichard Cotton, châtelain de Néronde.
Guichard Cotton s’unit aux d’Urfé pour repousser les protestants, et resta
toujours fidèle à la cause royale. Châtelain de Néronde et secrétaire de la
reine, il mourut le 11 novembre 1590, ayant épousé Philiberte de Champrand,
dont Jacques, qui suit ; 2° Pierre; 3° Guichard, prieur de Riorges; 4°
Philiberte, mariée à Pierre Gayardon de Grézolles; 5° Jeanne- Marie, mariée
â Guillaume de la Chaize-d’Aix. Jacques Cotton, seigneur de Chenevoux, reçut
du roi Henri IV des lettres de noblesse.
Jacques Cotton rendit hommage de Chenevoux, le 29 janvier 1614, et fut père
de François, qui suit; 2° Ignace, jésuite; 3° Marie, ursuline; 4°Thérèse,
carmélite. François Cotton, seigneur de Chenevoux, maître d’hôtel ordinaire
du roi, épousa Marguerite du Hamel, dont Renée, mariée le 21 octobre 1644, à
François de la Salle; 2° Marie-Marthe qui porta Chenevoux à François-Antoine
du Lieu. François-Antoine mourut à Chenevoux le 12 septembre 1697. Il fut
conseiller du roi en ses conseils, maître des courriers français au bureau
des dépêches de Lyon et Dauphiné. De Marthe Cotton, morte le 14 février
1707, il eut Jean-Baptiste, qui suit; 2° François-Claude-Eléonore.
Jean-Baptiste-Marie du Lieu, seigneur de Chenevoux, mourut a Lyon le 24 niai
1743. Le 14 avril 1708, il avait épousé Marguerite Chappuis de Margnolas,
dont Claude-François-Eléonore du Lieu, seigneur de Chenevoux, dont hommage
les 7 septembre 1752 et 7 janvier 1763, capitaine au Régiment de Brion, puis
au Royal-Pologne cavalerie, chevalier de Saint-Louis, épousa le 19 septembre
1761, sa cousine germaine Clémence-Jeanne-Marie du Lieu de Chenevoux, dont
Louis-Marie du Lieu de Chenevoux, comte de Chenevoux, dont hommage le 14
octobre 1776, lieutenant de cavalerie, député de la noblesse de Roanne,
épousa au château de l'Aubépin, le 22 janvier 1787, Hilaire de
Sainte-Colombe de l’Aubépin, dont Claude, qui suit; 2°
Anne-Sylvie-Colombe-Claudine-Alexandrine, mariée le 8 novembre 1814 a
Philippe d’Odet d’Orsonnens, conseiller d’Etat. Claude-Louis-Marie-Hugues du
Lieu, comte de Chenevoux, garde du corps du roi, épousa en 1817,
Rose-Louise-Caroline Perrin de Précy, dont Louis-Marie du Lieu, comte de
Chenevoux (1818-1871) épousa Claudine Berry, dont Philomène du Lieu de l’Aubépin,
née le 15 décembre 1843, mariée le 9 octobre 1863 à Charles-Théophile Le
Mansois-Duprey; 2° Diane-Gabriel le, mariée au marquis Léon-César de
Vallette.
Le 16 décembre 1828, la comtesse du Lieu obtenait du conseil de famille
l’autorisation de vendre Chenevoux. Le 19 mai 1829, elle le cédait à
Augustin-Benoit Desvernay pour 301.000 francs. Né le 26 août 1786, ce
dernier avait épousé le 11 novembre 1809, Louise- Etiennette de Ponthus,
fille de Jean-Nicolas et de Marie Neyme. Il mourut le 4 septembre 1862,
laissant Chenevoux à son second fils, Louis-Benoît Desvernay (1814-1877),
sous-préfet de Boni, conseiller général de la Loire, qui le légua à son
neveu, Maurice-Nicolas Desvernay, comte romain (11 août 1849-2 juillet
1901), marié le 17 avril 1883, à Yvonne Franchet d’Espérey, fille de Louis
et de Louise de Dion, dont Robert, né le 28 janvier 1886, marié au château
de la Salle le 21 septembre 1916, à Marie Balluat de Besset, fille du comte
Joseph et de Marguerite d’Humières, dont Yves, né en 1917; 2° Hélen, née le
28 mai 1887, marié le 17 juillet 1912 à Gillette Deydier de Pierrefeu, fille
d’Henri et de Thérèse de Villéneuve-Esclapon, dont Yvonne, née le 31 mai
1913; Gilles, né le 20 août 1914; 3° Colette, née le 5 avril 1895, mariée le
23 juillet 1913, au comte Guillaume de Clercq, fils du comte Louis et
d’Alice Hicks de la Baume. Au début du XXe siècle, la comtesse Maurice
Desvernay continuait la possession de Chenevoux. (1)
château de Chenevoux 42510 Bussières, propriété privée, ne se visite pas.
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