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A environ un kilomètre au couchant de
Notre-Dame-de-Grâces, résidence que M. Mallot a modifiée considérablement,
avant de la vendre à M. Duplany, négociant au Chambon, s’élève le magnifique
château de Vassalieu. Il est situé, comme Essalois, dont les façades sont
ornées, l’une du blason des Sauzéa, l’autre de celui des de Bertrand, sur la
paroisse de Chambles, alors qu'Essalois se dresse sur des rochers à pic sur
la Loire, Vassalieu au contraire est assis sur un large plateau et entouré
d’arbres d’essences diverses, dont le feuillage abondant contraste avec les
rares bruyères qui émergent des rochers sur lesquels s’appuie son formidable
voisin. Le château de Vassalieu a la forme d’un quadrilatère à trois étages
et date des XIVe, XVe et XVIe siècles. La façade orientale est flanquée de
deux tours; celle de droite est ronde et se termine par une élégante flèche;
celle de gauche est carrée, mais beaucoup plus massive; un toit conique la
recouvre, il a dû remplacer un couronnement crénelé, établi au XIVe siècle.
Les fossés sont depuis longtemps comblés et remplacés par un jardin. Dans
celui-ci et dans les cours voisines, on retrouve les restes d’une première
enceinte. De plus, sur la façade orientale du château, se trouve une petite
construction en pierres de taille, plaquée devant une ouverture du deuxième
étage, perpendiculairement au dessus de la porte d’entrée. Cette
construction, supportée par quatre encorbellements, ressemble à un balcon
dont la balustrade, haute et pleine, est percée de quelques meurtrières. La
porte qu’elle domine est surmontée du blason des Saint-Pol, en coupé avec
celui d'Angérieux.
Sur la tour ronde on lit la date de 1498, qu’accompagne un splendide blason
aux armes de Saint-Pol: d'azur à trois pals d’argent; au franc canton de
sable chargée d’une croix pattée d’argent. Un escalier déroule ses spirales
dans une tourelle, placée derrière le pavillon carré, et conduit à ses
différents étages. La porte extérieure de cette tourelle est d’une grâce
parfaite, elle est encadrée dans un boudin qui décrit au-dessus de la porte
une forme triangulaire, et se termine par un pignon aigu, surmontant le
blason des d’Angérieux: Echiqueté d’or et d’azur, avec un lambel à 3 pentes.
Dans l’intérieur de cette tour, on retrouve cinq fois le blason de ces
derniers, mais avec un lambel tantôt à trois pentes, tantôt à cinq pentes.
De splendides cheminées existent encore dans l’intérieur du manoir. L’une
d’elles est massive et repose sur d’élégantes colonnes aux chapiteaux
délicatement ouvragés, son robuste manteau porte, au centre d’un médaillon
très gracieux, un écusson malheureusement effacé. L’autre est un véritable
chef-d’œuve; son manteau, finement ouvragé, est chargé au centre d’un
écusson, surmonté de la devise: Tues spes mea. A droite et à gauche, des
ornements variés, Saint Marc et le lion, Saint Pierre et la clef, etc; aux
extrémités, deux têtes de bélier, en saillie. On en retrouve d’autres à la
base des colon nettes qui supportent le manteau et que surmontent des
chapiteaux d'une finesse d’exécution parfaite. Deux têtes d’anges, d’une
richesse d’expression inouïe, sont en saillie sur les montants.
Un château primitif existait en ce lieu, car nous voyons, en 1290, Ponce de
Vassalieu, seigneur dudit lieu. Son fils Ponchon de Vassalieu, frère de
Gérenton, prête hommage
au comte de Forez, le 15 juillet 1327, pour sa maison de Vassalieu. Thibaud
de Vassalieu, chanoine et archidiacre de Lyon, fut enterré, en 1327, à la
chartreuse de Sainte-Croix. En 1410, Antoine de Vassalieu est prieur de
Notre-Dame de la Platière, à Lyon. Les armes de cette maison sont fascé d’or
et d’azur; à la bande de gueules brochante. Dès 1390, Louis de Saint-Pol
prête foi et hommage pour Vassalieu et dépendances. Il en était devenu
seigneur vers 1370, par son alliance avec Marguerite de Vassalieu, qui
appartenait sans doute à la maison d’Angérieux, qui avait succédé aux
premiers Vassalieu. Louis était fils de Jean de Saint-Pol, mentionné en 1355
et 1369, et descendait de Hugues de Saint Pol, damoiseau, possessionné en
Forez, en 1247, lui-même issu d’autre Hugues de Saint Pol, qui prit part à
la croisade de 1096. Louis transmit Vassalieu à son fils Louis II de
Saint-Pol, capitaine-châtelain de Saint-Maurice, en 1408, de Châtelneuf et
de Marcilly, en 1414, frère sans doute de Catherine de Saint-Pol, femme de
Denys Puy. Il fut le père d’Antoine de Saint-Pol, capitaine-châtelain de la
Tour-en-Jarez, père lui-même de Sébastien de Saint-Pol, qui reconstruisit
Vassalieu en 1497, et testa le 5 juin 1518, laissant, de Catherine de
Rochefort, deux fils: Antoine et Pierre. Antoine de Saint-Pol, co-seigneur
de la Guilanche, Vassalieu et Chazeletz, épousa le 30 juin 1535, Clauda de
Sainte-Colombe de Chazeletz, dont Jean, exempt des tailles le 17 février
1599; 2° Philippe, qui suit; 3° Clauda, mariée à Aymar de Parchas, seigneur
de Villeneuve, fils d’Antoine et de Louise Berger; 4° François, qui suivra;
5° Claudine, mariée vers 1555 à Guillaume de Châteauneuf, fils de Pierre et
d’Hélips de la Bourange.
Philippe de Saint-Pol, seigneur de Chazeletz assassiné près de l’Arbresle,
en juin 1590, avait épousé le 24 octobre 1569, Anne de la Rivière, fille
d’Hector, dont François, co-seigneur de Chazeletz, marié le 5 novembre 1600,
à Catherine de Bonlieu, dont: a) Paul, seigneur du Cluzel, capitaine au
Régiment de Lyonnais, tué au siège de Montrond, en 1652; b) François,
seigneur de la Bruyerette, marié le 27 juillet 1642, à Hélène de Vèze, dont
Anne, mariée à Robert d’Allard, seigneur du Breuil; c) Marcellin (1613-19
mai 1693), maintenu en 1667, marié le 7 août 1651, à Françoise de Lombard,
dont: a) Catherine, 16 juin 1653, mariée le 16 janvier 1696, à François d’Apchier,
fils de Julien et de Jacqueline de Pons, inhumé le 18 mars 1705; puis le 7
mars 1707, à Sylvestre d’Arzon, mort le 24 avril 1708. La branche aînée des
Saint-Pol est représentée par le comte de Saint-Pol, marié à Léonie Plaine.
Sa mère est une demoiselle Vantard, son aïeule une demoiselle Valette, sa
bisaïeule une demoiselle Merchadier, des Deux-Verges. Parmi ses alliances,
avant 1789, figurent les de Busset, de Vie, de Brezons d’Apchon, de Cortial,
de la Farge-Montcelard, Arnaud de Gironde, Guérin de Châteauneuf de Randon,
de Rochemaure, d’Escorailles-Fontanges, de Grôlée, de Dame de Raucoules
d’Aubrac, de Rigat, etc. Ils furent écuyers de Roi de Louis XV et Louis XVI.
Pierre de Saint-Pol, co-seigneur de la Guilanche et Vassalieu, bienfaiteur
de l’église de Chambles, laissa Louis, qui suit; 2° Jean, vit en 1690. Louis
de Saint-Pol, seigneur de la Guilanche et Vassalieu, épousa Marcelline
Hérail de la Roue, fille de René-Pierre et de Jeanne de la Roue, dont
Jeanne, mariée le 10 février 1702, à Jean d’Apchon, fils d’Antoine et de
Christine d’Abin; elle eut Vas salieu; 2° Juste, qui porte la Guilanche, en
1730, à son époux Christophe de Navette.
Il eut aussi un fils naturel, Vital de Saint-Pol qui, le 22 mars 1733, et de
concert avec François de Saint-Maurice, acheta de sa sœur Jeanne, le château
de Vassalieu et deux domaines à l’entour, appelés du château et du Grand
Dollat, moyennant 12000 livres. La vendeuse se réservait les meubles
garnissant la tour de Vassalieu, plus une rente noble appelée la Tour,
engagée à sa sœur Juste, pour ses droits légitimaires sur Vassalieu. Vital
affecta le château au logement de plusieurs orphelins qu’il élevait par
charité. Il mourut le 10 novembre 1739, léguant le château aux Oratoriens de
Notre-Dame de Grâces qui en firent leur maison de campagne. Vital de
Saint-Pol brisait les armes de sa famille, d’un chef d'or chargé de trois
cœurs de gueules, et parfois d’un lambel a trois pentes. Le 1er prairial, an
II, le château de Vassalieu, volé aux Oratoriens, fut vendu comme bien
national au sieur Martin Vial, de Saint-Just-sur-Loire, pour 50.000 livres.
Ce dernier le revendit, le 4 janvier 1809, à M. Bénévent-Flachat, de
Saint-Etienne, lequel par son testament du 30 juin 1836, en fit don à son
neveu, Joseph Bénévent qui le vendit le 27 avril 1853, à M. Agricole
Beaumont, qui restaura le manoir déjà à demi ruiné et le transmit à son
fils, M. Jean-Marie-Félicien Beaumont, joaillier à Lyon, qui le vendit, le 7
septembre 1897, à M. Auguste Fabry, propriétaire, rue des Archives, à Paris.
M. Jean-Baptiste-Louis Deville l’acquit de M. Fabry, le 22 mars 1903, mais
il le garda peu de temps. Enfin, le 30 mai 1910, le château de Vassalieu
était acquis par M. A. Hugot, ancien directeur de la Société Anonyme des
Aciéries et Forges de Firminy. (1)
château de Vassalieux 42170 Chambles, propriété privée, ne se visite pas.
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