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En face de la
légendaire tour de Grangent, au sommet des rochers à pics contre lesquels
vient se briser la Loire, on aperçoit la masse imposante du château d’Essalois.
A vrai dire, il ne reste du château fort que deux corps de bâtiments et les
assises de deux tours reconstruites par M. de Sauzéa à la fin du XIXe
siècle. Sur la façade méridionale se voient deux autres tours restaurées où
l’on remarque des armoiries de facture récente. Le château primitif d’Essalois,
construit non loin de l’oppidum gaulois qui a laissé sur le plateau de si
curieux vestiges, appartenait en 1464 à noble Béraud de la Bâtie. Le château
féodal fut construit en 1580 par Léonard de Bertrand, maître des
Eaux-et-Forêts de Montbrison, marié à Catherine Gérentet. Au milieu de mai
1590, Honoré d’Urfé s’empara du fort d’Essalois, puis traversa probablement
la Loire un peu en amont pour rejoindre son frère Anne sur le chemin du
Velay. Le zèle des gens d’Honoré paraît avoir dépassé un peu les bornes; ils
avaient pillé et dévasté le château. Gillette Charles, veuve de Léonard de
Bertrand (sans doute sa seconde femme), et Bichard Tardieu, son second mari,
intentèrent un procès au chevalier d’Urfé et lui réclamèrent pour bris de
meubles, etc 4.800 livres. Le 19 février 1609 Honoré était renvoyé de la
plainte, les tribunaux avaient alors autre chose à faire que de s’occuper de
ces vétilles. Honoré d’Urfé avait d’ailleurs "en tout et partout gardé et
observé les loix de la guerre". Les armes des de Bertrand sont d’argent au
chevron d’azur chargé de trois fleurs de lys d’or et accompagné de trois
roses de gueules. Jacques de la Veuhe est seigneur d’Essalois en 1623. En
1650, Montsupt, Saint-Romain d’Essalois appartiennent à son beau-fils,
Georges Descoubleau de Sourdis, qui les laissa à son frère Pierre.
En 1660 il est la propriété de Catherine d’Entragues, veuve de Pierre de
Sourdis. Elle vendit, le 7 mars 1671, aux Ermites du Val-Jésus, qui en
prêtèrent foi et hommage le 4 août 1674. Les Camaldules ont gardé ce château
qui avait droit de justice et mettait jusqu’à un certain point les
Oratoriens de Notre-Dame de Grâces sous la dépendance de pauvres religieux,
jusqu’à la suppression des ordres monastiques en 1789. Dans un inventaire,
dressé le 15 mai 1791 par les commissaires du gouvernement, le domaine d’Essalois
est estimé 19.250 livres. Il était alors composé "d’un vieux château-fort,
consistant en deux tours et corps de bâtiment, servant d’habitation pour le
granger, le bâtiment d’exploitation, deux grandes cours et un bâtiment
servant de grange, d’écurie, de fenière et tout autour des bois, terres,
prés, rochers et bruyères, d’environ 718 métairies". Vendu comme bien
national, le château d’Essalois fut acquis par Pierre-Antoine Thiollière de
la Réardière, qui, le 17 décembre 1789, acquit aussi les Camaldules pour
86.000 livres. En 1870, il appartenait à M. Lassagne, de Saint-Etienne. Il
fut acquis dans la suite par M. de Sauzéa qui le fit restaurer et le légua
aux Hospices de Saint Etienne, avec la charge onéreuse de l’entretenir dans
son état actuel. (1)
Les façades Est et Ouest du château d'essalois portent des signes évidents
(joint verticaux, reprise de maçonnerie), qui permettent de délimiter les
deux campagnes de restauration. Les ouvrages en brique, corniche en génoise,
arcatures et piédroits de créneaux sont les marques du XIXe siècle, sur la
façade Ouest le blason d’Hippolyte Sauzéa. En 1976, le Syndicat Mixte
d’Aménagement des gorges de la Loire (sept communes riveraines du lac de
Grangent) et le département acquièrent le château. La restauration se
poursuit depuis 1983 sous la direction de M. Gilles Michelou avec l’aide de
M. Lazar architecte des Bâtiments de France. L’étape la plus récente fut la
construction d'un toit terrasse permettant de profiter du magnifique
panorama qu'offre le château. L’ensemble du château d’Essalois a fière
allure et constitue par son volume et sa position, l’un des points forts du
paysage des Gorges de la Loire. Il symbolise l’action du syndicat Mixte
d’aménagement des Gorges de la Loire. Le château d'Essalois se visite
librement, sa tour offrant une vue splendide sur le paysage.
château d'Essalois 42170 Chambles, ouvert au public, des visites guidées
sont proposées par l'Office de Tourisme Loire Forez toute l'année pour les
groupes, mais il se visite librement, sa tour offrant une splendide vue sur
le paysage.
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