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La
première mention de la famille Girard, commanditaire du château de
Vaugirard, date du XVIe siècle : Jacques Girard, dit "le Vieux", mort en
1593, fut père de Jacques, qui suit; 2° Augier, qui vit en 1587; 3° Mathieu,
seigneur de Tiranges. Jacques de Girard, écuyer, conseiller du Roi, anobli
en 1609, se signala par son inépuisable charité envers les innombrables
victimes de la peste et de la famine, ce qui lui valut les armes: d’azur à
trois épis de maïs d’or en pals; au chef cousu de gueules, chargé de trois
roses d’argent (supports: deux anges; Devises: Spes altéra vitæ; et On n’a
rien sans peine). Jacques épousa Anne de Pouderoux, fille d’Etienne, dont
Louis, né le 13 novembre 1583; 2° Etienne, procureur du Roi, Première
mention de Grandris, 1er mars 1586, testa le 15 septembre 1617, ayant épousé
Jeanne du Saulzey de la Vénérie, fille d’Antoine et de Françoise Dumas; sans
postérité; 3° Jacques, qui suit; 4° Mathieu, Doyen de Notre-Dame de
Montbrison, de 1611 à 1665; 5° Florie, née le 29 juillet 1587, mariée à
Michel du Besset. Jacques de Girard, mort le 7 juin 1644, conseiller et
procureur du Roi en l’Election de Forez, seigneur de Grandris, etc, épousa
Antoinette Fortuné, puis en secondes noces Catherine Navergnon, fille de
Claude et d’Isabeau Viau, dont Jacques-Mathieu, qui suit; 2° et 3° Pierre et
François, qui firent branche. Jacques-Mathieu de Girard, écuyer, seigneur de
Vaugirard, Trécisses, Villette, Grandris, Châtelneuf, conseiller et
procureur du roi au bailliage de Forez, puis président du présidial de
Montbrison en 1640, testa le 25 avril 1664, ayant épousé Isabeau Cocquel,
dont Gabriel, né le 20 novembre 1646; 2° Pierre, seigneur de Roche, (1647-26
juillet 1703) marié le 8 février 1684, à Claudine Donys, fille d’Hugues, et
de Jeanne Pourrat; 3° Claude.
Claude de Girard, seigneur de Vaugirard, etc, né le 19 avril 1659, épousa,
le 20 août 1682, Antoinette Puy du Périer, fille de Pierre et de Madeleine
Poculot, dont Pierre, qui suit; 2° Pierre (11 avril 1689-7 décembre 1732);
3° Jeanne-Marie, née le 8 octobre 1685, mariée à Louis Dufèvre, seigneur de
Chazourne; 4° Claudine-Catherine, née le 16 mars 1692, mariée le 7 janvier
1729, à Pierre de Girard, fils de Jacques et de Catherine Dupuy. Pierre de
Girard, seigneur de Vaugirard, etc, né le 13 octobre 1686, marié le 28
octobre 1728, à Claudine Valette, fille de René et de Catherine Delorme,
puis le 17 novembre 1739, à Marie Marthe de Chavagnac, fille de Camille et
d’Hilaire Ollagnier. Du premier lit il eut Jean-Baptiste, qui suit; 2°
Marie-Guillaume, né le 31 mars 1736; 3° Catherine, née le 18 avril 1729; 4°
Charlotte, ursuline. Jean-Baptiste de Girard, seigneur de Vaugirard (9
novembre 1734-8 mai 1819), brigadier des armées du Roi, avait servi dans
l’Inde où il fut gouverneur, contre les Anglais, maréchal de Camp, chevalier
de Saint-Louis; marié le 2 août 1767, à Marie-Louise Tardy de Rhins, morte
martyre de la Révolution, le 23 mars 1794, fille de Benoît et de
Jeanne-Marie-Pierre de Saint-Cy, dont Jean-Pierre (12 juillet 1770-15
novembre 1793), mort martyr de la Révolution, officier d’infanterie; 2°
Jean-Jacques-Pierre, né le 23 juillet 1771, mort jeune; 3° Jeanne-Marie, née
le 13 mars 1769; 4° Catherine-Gabrielle, née le 19 décembre 1774, élève de
Saint-Cyr, de 1784 à 1793, mariée le 10 germinal, an VIII, à
Antoine-François Compagnon de Ruffieu, fils de Claude-Hélène et de
Madeleine-Scholastique Dauphin de Verna; 4° Gabrielle-Catherine, née le 4
novembre 1786, mariée le 21 frimaire, an XII, à Christophe-Marie de la
Pierre de Saint-Hilaire, puis à Jean-Charles-François, marquis de Lescure de
Puisserguier, auquel elle apporta Vaugirard.
De son mariage avec Catherine-Gabrielle de Girard de Vaugirard,
Jean-Charles-François, marquis de Lescure, eut deux enfants dont
Jean-Baptiste, et Jean-Baptiste-Louis, mort célibataire à Lyon, des suites
d’un accident. Jean-Baptiste-Waldeck, marquis de Lescure, baron de
Vaugirard, épousa Louise Meylan, dont Marie-Joséphine, qui suit; 2°
Jules-Benoît, mort célibataire; 3° Jeanne-Agathe, mariée à Victor Rolland,
de Sury-le-Comtal, dont deux filles. Marie-Joséphine de Lescure, épousa le
28 avril 1870, Marie-Charles-Alfred Cottel, d’une très ancienne famille de
robe du Dauphiné, qui a compté parmi les siens deux abbés mitrés. Petit-fils
par sa mère d’un avocat en Parlement et par son père d’un ancien garde du
corps de Louis XVI, il fut d’abord juge impérial à Mayotte, où il rendit à
la France des services considérables, hélas méconnus, puis juge-président de
Chandernagor, où il se rendit avec sa femme qui le suivit dès lors dans ses
autres pérégrinations. Nommé conseiller auditeur à la cour d’appel de la
Martinique, il obtint enfin de rentrer dans la métropole et accepta le poste
de juge à Tizi-Ouzou, en attendant celui d’Alger, auquel il avait droit et
qui ne vint pas. A la veille du passage du siège de première classe, étant
juge au tribunal civil d’Oran, il dut prendre sa retraite pour raisons de
santé et fut nommé président honoraire. Il retourna alors en Forez, où il
mourut le 26 avril 1902. Lors de son mariage il fut mis en possession par
son beau père, des noms, titre et armes des Vaugirard pour les transmettre à
sa descendance, à savoir Dieudonné-Marie-Pierre-Jean-Joseph Cottel de
Vaugirard, né au château de Vaugirard, le 19 mai 1876; 2°
Marie-Josèphe-Esther, née 20 avril 1881; 3° Marie-Joseph Alfred-Philippe, né
le 3 avril 1886. Le château de Vaugirard, vendu, en 1879, à Benoît Charvet,
ancien maire de Saint-Etienne, appartienait au début du XXe siècle à M.
Henri Charvet, maire de Chandieu, marié à Nicole Philip. (1)
Le château présente une plan régulier en U, avec un corps de logis entre
cour et jardin, encadré de pavillons rectangulaires contre lesquels sont
adossés les ailes latérales plus basses, terminées par des pavillons. Une
tour de plan circulaire est greffée sur l'angle nord-est du pavillon
nord-est. La cour est fermée au sud par un muret supportant une grille avec
dans l'axe un portail monumental avec une grille en fer forgé. Une terrasse
bordée d'une balustrade précède le logis côté cour et côté jardin. Les
bâtiments ont un étage carré. Les élévations présentent des travées
régulières (sauf l'élévation nord du pavillon est). Le corps central est
traversé au rez-de-chaussée par un vestibule axial (portes et vantaux) avec
à l'ouest la salle, à l'est un escalier rampe sur rampe (colonne engagée à
l'extrémité du mur d'échiffre) puis une chambre. Le pavillon oriental est
occupé par un salon octogonal et un cabinet, desservis par un vestibule ; la
tour, par une bibliothèque. L'aile orientale est divisée en trois pièces en
enfilade : la pièce centrale a une porte cochère vers la cour, couronnée des
armoiries des Girard. La cuisine (grande cheminée à linteau bois sur
colonnette doriques en granite, four à pain déplacé) se trouve dans le
pavillon occidental, avec un vestibule d'accès à l'aile ouest, divisée en
trois pièces, avec au milieu un passage couvert vers la cour de la ferme.
Les pavillons aux extrémités des ailes latérales ouvrent sur la cour par des
portes cochères ; ils sont aménagés en écuries à chevaux. A l'étage, la
moitié ouest du corps central est occupée par une grande salle (salle des
chevaliers). Elle communique avec une chambre d'apparat, dans le pavillon
ouest. Des chambres sont aménagées dans le pavillon et l'aile Est, ainsi que
dans l'aile ouest, avec un escalier en vis et un couloir dans la partie
médiane. Un pigeonnier occupe le dernier niveau de la tour. Les toits sont à
longs pans, avec des croupes sur le corps central et les pavillons jouxtant
le corps de logis, des toits en pavillon avec clocheton sommital sur les
pavillons à l'extrémité des ailes, un toit conique sur la tour. Les toitures
sont couvertes en ardoise mécanique.
Le plan cadastral de 1809 montre l'existence d'éléments structurants des
abords du château de Vaugirard, en particulier la grande allée axiale au sud
menant à la cour, la parcelle allongée du jardin derrière le château et le
canal qui la borde au fond. Lors de la vente par adjudication du château, en
1878, la description du bâtiment mentionne le "massif d'arbres d'essences
diverses qui le dérobe aux regards des curieux" et indique que la cour
d'honneur est fermée "au midi par un mur auquel sont adossées deux serres
vitrées, séparées l'une de l'autre par une arcade en plein cintre, bâtie en
pierres de taille dans l'axe de l'avenue du château, à l'entrée de la cour
d'honneur"; au sud s'étend un "jardin planté d'arbres à fruits et
d'agrément, précédant la cour d'honneur du château également entouré de
murs", puis le "grand jardin potager de Vaugirard, s'étendant au midi et au
matin des bâtiments du château", confiné au nord par le canal "servant à
l'arrosage du jardin", et les allées de desserte (21 décembre 1878. Les
éléments subsistant aujourd'hui sont l'allée axiale, dont la double rangée
de chênes a été replantée après la tempête de 1999, le portail, un espace de
jardin d'agrément au sud, des vestiges de potager à l'est du château, le
puits du XVIIe siècle au milieu de la pelouse bordée par le canal au nord.
La faisanderie adossée aux bâtiments de la basse cour au sud-est a sans
doute été aménagée à la fin du XIXe siècle.
Le jardin à proprement parler entoure le château sur ses côtés sud, est et
nord. Il est clos d'un mur maçonné. Une allée encadrée de deux rangées de
chênes conduit du chemin de Champdieu à Barges. Elle est prolongée au sud
par un chemin qui rejoint la ferme de Chanry. L'accès principal du jardin se
situe au sud, avec un portail (porte cochère et porte piétonne) à vantaux de
fer forgé, ans l'axe de l'allée de chênes, prolongée dans la partie sud du
jardin, devant la cour d'honneur du château, par une allée découverte allant
au portail de la cour d'honneur. Ce jardin, planté de bosquets d'arbres
(tilleuls, cèdres séquoïas), s'étend également au sud de la ferme de la
chapelle, et à l'est du château. Au nord s'étend une vaste pelouse limitée
au nord par un grand bassin rectangulaire maçonné, alimenté par une prise
d'eau sur le canal du Forez. Au milieu de cette pelouse (ancien jardin
potager) est édifié un puits maçonnée (plan circulaire, un degré, mur de
margelle en dalles de granite convexes, tablette en saillie; moulurations
toriques), avec un décor d'armoiries en bas-relief.
La chapelle a été édifiée dans le quatrième quart du XIXe siècle pour Henri
Charvet, propriétaire du château, sous la direction des architectes
stéphanois Léon et Marcel Lamaizière. Elle remplacerait "un petit oratoire,
dont on voit encore les vestiges dans l'aile droite du château, côté sud".
Chapelle adossée aux bâtiments sud-est de la basse-cour, avec au nord une
remise et à l'ouest la sacristie mitoyenne de la grande grange-étable.
L'entrée est orientée vers l'avant-cour du château, dans le parc. La porte
(encadrement en bossage, à pilastres et fronton triangulaire; vantaux en
chêne, sculpté) est précédée de quelques marches. Les murs sont en pisé
crépi, avec des encadrements en pierre. Le toit est en ardoise, à longs
pans, avec un clocheton de plan octogonal en porte-à-faux au-dessus de
l'entrée, couvert d'un dôme à pans. La chapelle a un vaisseau de plan
rectangulaire, de trois travées, couvert d'une voûte lambrissée en
anse-de-panier avec doubleaux reposant sur des consoles ornées de triglyphes
et des pilastres. Les murs sont garnis d'un lambris de hauteur à panneaux
droits; l'espace entre le lambris et la voûte est percé de fenêtres à deux
lancettes en plein-cintre côté sud, et enduit et peint en rouge côté nord.
Le sol, couvert d'un parquet à bâtons rompus, est surélevé de quatre marches
(degré rentrant dans la nef) protégé par des garde-corps en bois, à
arcatures, avec des bénitiers disposés aux extrémités. Le choeur est séparé
par une clôture (identique aux garde-corps du degré). L'autel et encadré de
deux portes à fronton triangulaire, dont une conduit à la sacristie. Le
château est le siège d'une exploitation agricole et d'un élevage de chevaux.
Les toitures ont été restaurées en 1992. (2)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures ; le portail d'entrée ;
la chambre dite des chevaliers au premier étage avec son décor ; la cheminée
de la pièce attenante : classement par arrêté du 21 mai 1970.
château de Vaugirard 42600 Champdieu, tel. 04 77 58 33 88, ouvert au
public en juillet, août et septembre tous les jours de 14h30 à 18h30 sauf
vendredi et samedi, groupes 20 personnes toute l'année sur rendez-vous.
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