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Cette forteresse érigée entre les XIIe et XIVe
siècles fut la première résidence attestée de la famille des Raybe d'Urfé,
un des plus anciens lignages nobles du Forez. Au fil du temps, elle
accompagne leur ascension comme leur déclin. Il s’agit d’un château de
frontière, fruit de l’hostilité des puissances de la région. Au XIIe siècle,
le comte de Forez et l’archevêque de Lyon s’opposent pour le contrôle du
Forez. C’est dans ce contexte que les seigneurs de Beaujeu ont profité de
cette querelle pour confier, vers 1130, à Arnoul Raybe, la place d’Urfé. Le
château prend de l’ampleur au début du XIVe sous l’impulsion de Guichard
d’Urfé, descendant du premier occupant du site. Engagé dans l’armée dès
1377, il devient bailli du Forez de 1409 jusqu'à sa mort en 1414. Claude
d’Urfé, s’impose sur la scène nationale, son fils, Jacques se marie avec
Renée de Savoie et parmi les six fils de Jacques d’Urfé, c’est Anne d’Urfé
qui fait du château-fort sa retraite. Anne d’Urfé, poète et homme d’armes,
choisit le repli dans la vieille forteresse médiévale, suite à des déboires
politiques et sentimentaux. Engagé auprès de la Ligue, il choisit de se
rallier à Henri IV, ce qui lui vaut des relations tendues avec son frère
Honoré. A la belle saison, Anne d’Urfé occupe la vieille forteresse qu’il
aménage au goût de la Renaissance, y installant des galeries dans la cour et
un verger au pied de la façade nord. En 1621, à la mort d’Anne, le château
commence à accompagner le lent déclin de la famille. Le château traverse le
XVIIe et la 1ère moitié du XVIIIe siècle sans être très occupé, les soucis
financiers d’une famille de plus en plus divisée conduisent à sa vente et de
la seigneurie d’Urfé. Après six siècles dans la même famille, il est acquis
en 1766 par le Marquis de Simiane qui le cède dès 1781 à la famille de
Meaux. La tourmente de la Révolution transforme le château en carrière de
pierres où chacun se sert, le transformant petit à petit en ruine au XIXe
siècle, son allure de plus en plus décharnée lui vaut une sinistre
réputation et le surnom de "Cornes d’Urfé". Les tentatives de restauration
de la famille de Meaux au XXe siècle sont battues en brèche par le
vandalisme qui se poursuit.
château d’Urfé 42430
Champoly, tel. 06 83 58 83 31, M. Eric Desèvre, ouvert au public, le site
est pris en charge à partir de 1979 par l’Association pour la Renaissance
d’Urfé, qui tente d’y faire revivre l’esprit d’un lieu, du haut du donjon,
il offre un panorama exceptionnel où une table d’orientation permet de se
repérer facilement.
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Philippe Bucherer pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer
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