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Châtelus est mentionné dans l’acte passé en
1173 entre le comte de Forez et l’archevêque de Lyon, au sujet des limites
des deux provinces. Nos comtes furent donc les premiers seigneurs de
Châtelus. Ils devaient le garder jusqu’en 1513. A cette date le château et
la seigneurie de Châtelus furent vendus avec Fontanès et Biverie, par le
connétable de Bourbon, à Claude Laurencin, de Lyon, pour le prix de 4.000
livres écus couronnés. Cette famille qui porte pour armes: de sable au
chevron d’or accompagné de trois étoiles à six raies d’argent, avait acquis
une fortune considérable à Lyon, dans le commerce de la draperie. Elle ne
garda Châtelus que peu de temps. Au commencement du XVIIe siècle, ce sont
les Mitte de Chevrières qui y sont possessionnés. Châtelus passe ensuite aux
Bénéon. Cette famille était originaire de Saint-Symphorien-le-Château,où
étaient nés Jean et François Bénéon, tous deux fils de Thomas Bénéon et
d’Antoinette Lagier. Venu à Lyon en 1617, Jean y acquit une immense fortune
et fut échevin en 1677 et 1679, ce qui lui conféra la noblesse. Son frère
François, bourgeois de Lyon, fut également échevin en 1681 et 1682 et requit
son certificat d’échevinage, le 22 décembre 1682. Ce fut le 3 août 1673, que
les deux frères acquirent conjointement du comte de Brèves, seigneur de
Saint-Bonnet-les-Oules, et de la dame de Bartholy, son épouse, la terre de
Châtelus, qui comprenait aussi celle de Saint Denis-sur-Coise, dont ils
rendirent hommage le 21 mars 1674. Les armes des Bénéon sont d’azur à la
fasce d’argent accompagnée de trois étoiles d’or. Avant l’échevinage ils
portaient d’argent au phénix d’azur sur son immortalité de gueules, au chef
d’azur chargé d’un soleil d’or.
Jean et François ne laissèrent pas de postérité, ils paraissent avoir vécu
dans le célibat. Jean survécut à François et mourut en 1688, instituant
héritier universel son neveu Jean-Claude Grimod, fils d’Antoine Grimod et de
Marguerite Bénéon. Jean-Claude ajouta à son nom celui des Bénéon et prit les
armes de cette famille. Les Grimod de la Beynière, issus d’Antoine, frère de
Jean-Claude, portaient d’azur à la fasce d’or surmontée d’un croissant
accosté de deux étoiles d’argent, alias d’or, et accompagnée en pointe d’un
poisson nageant d’argent. Jean-Claude Grimod de Bénéon a rendu hommage de
Châtelus, le 21 août 1688, et en a donné le dénombrement, le 1er septembre
1692. Le 5 mars 1689, il avait été reçu secrétaire du Roi. Il mourut à Lyon,
le 24 avril 1713, à 71 ans et fut inhumé dans l’église d’Ainay. Il avait
épousé Charlotte Jacquier et ce fut leur fils aîné, Jean-Etienne Grimod de
Bénéon de Châtelus, qui vendit, le 19 juillet 1715, la terre de Châtelus et
ses dépendances à Jean Guillet. Ce dernier était fils de Jean Guillet,
procureur d’office de Saconay et de Jeanne Besson, petit-fils de Claude
Guillet et de Louise Néel, arrière petit-fils enfin de Jean Guillet, marié
vers 1580 à Philippa Cousta. Les armes de cette famille sont de gueules au
chevron d’argent accompagné en pointe d’un lion d'or, au chef d'or. Jean
Guillet (28 mai 1662-6 juillet 1723), épousa le 8 janvier 1688, Marie
Alissant, dont il eut trois enfants dont Louis-Joseph, qui suit; Antoinette,
mariée à Jean Bourgoin, et Jeanne, ursuline à Saint-Symphorien. Louis-Joseph
Guillet de Châtelus, seigneur de Châtelus (13 octobre 1697-8 mars 1760),
conseiller du Roi, épousa le 13 novembre 1720, Claudine-Benoîte Commarmond,
et en secondes noces le 9 juin 1743, Marie-Anne Bochu du Colombier, morte le
6 juillet 1751, dont Jacques-Pierre, qui suit; Jeanne-Marie-Antoinette,
baptisée le 20 octobre 1744, mariée le 8 juillet 1762 à Damien Staron, sr de
la Rey; puis Marie-Anne, mariée à Magloire Gaultier.
Jacques-Pierre Guillet de Châtelus, seigneur de Châtelus, dont il a rendu
hommage le 20 février 1777, né le 15 août 1747, émigré, épousa le 2 juillet
1776, Marie Rambaud, fille de noble André, échevin de Lyon et de
Jeanne-Françoise Guiguet de Vaurion, dont Jean-Claude-Victor, né le 1er
février 1779, marié d’abord, le 29 avril 1807, à Jeanne Bernuzet de
Coleymieux, puis le 10 février 1811 à Marie de Palerne, dont Camille, née le
15 mars 1813, religieuse ursuline; Thomas, qui suit; Jacques-Pierre-François,
né le 31 juillet 1782. Marie-Thomas-CharlesGuillet de Châtelus (18 mai
1780-7 janvier 1826) épousa, le 19 novembre 1807, Benoite-Jeanne du Fournel
du Breuil, dont Barthélemy-Marie-Ernest Guillet de Châtelus, créé comte par
le Pape, en 1863, mort le 26 février 1888, épousa, le 12 janvier 1835,
Jeanne-Andrée-Valentine de Montherot, dont il eut trois enfants,
François-Joseph-Charles, qui suit; Jeanne-Claudine-Marie, mariée d’abord, le
23 septembre 1857, au comte Henri de Lambilly, tué le 12 janvier 1871, à 28
ans, et en secondes noces à M. des Grées du Loir; et enfin
Marie-Gabrielle-Valentine, mariée le 31 janvier 1863 à Roger de Chabenat,
comte de Bonneuil. François-Joseph-Charles Guillet de Châtelus, né le 10
février 1838, marié le 11 juin 1865 à Marie-Elisabeth de Chabenat de
Bonneuil, dont il eut quatre enfants: Pierre-René, vicomte de Châtelus, né
le 14 octobre 1869, marié le 23 avril 1895 à Geneviève d’Hespel, dont
Christian, né le 7 avril 1898; René; Jacques, né le 17 décembre 1905; et
Antoinette ; 2° Jacques, vicomte de Châtelus, marié le 26 janvier 1898 à
Nicole d’Hennezel; 3° André-Marie-Octave, vicomte de Châtelus, né en 1878,
marié le 14 février 1906 à Adeline-Octavie, dite Rosy Gallice; 4°
Marie-Françoise-Jeanne,née le 5 octobre 1867, mariée le 8 juillet 1892 au
vicomte Ludovic d’Hespel. La famille Guillet de Châtelus habitait toujours
la demeure des Bénéon au début du XXe siècle (1)
En ruine à la fin du XVIe siècle, le château fut reconstruit au XVIIe puis
remanié au XIXe siècle. Il se compose d'un ensemble de bâtiments d'époques
diverses, organisés autour d'une cour ouverte. Il comporte un donjon en
éperon auquel sont accolés un pavillon et le corps de bâtiment principal. La
cuisine fait saillie sur l'aile nord du logis. La grande tour médiévale (XIIIe-XIVe
siècle) est de plan heptagonal irrégulier à l'extérieur, avec des pièces
triangulaires à l'intérieur. Le crénelage du couronnement est une
reconstitution des premières années du XXe siècle. Elle flanquait une
enceinte polygonale en partie conservée. Le corps de bâtiment et son aile
nord ont été construits vraisemblablement dans la deuxième moitié du XVIIe
siècle. A la fin du XIXe siècle, le logis a été surélevé d'un étage et trois
de ses façades ont été restructurées ou reconstruites en style néo-gothique.
L'intérieur du logis conserve son état XIXe siècle avec plusieurs pièces
lambrissées. Un salon possède des boiseries du XVIIIe siècle provenant d'une
partie détruite au XIXe siècle. L'aile nord a été agrandie vers 1904-1906
(cuisine). Un bâtiment de communs est édifié au XIXe siècle avec écurie,
grange et bûcher sur caves voûtées. Le parc à l'anglaise est aménagé vers
1880-1890.
Éléments protégés MH : le château en totalité, avec son parc, ses terrasses,
les communs, l'escalier couvert et la parcelle en pied de terrasse :
inscription par arrêté du 1er octobre 2004. (2)
château de
Chatellus 42140 Châtelus, propriété privée, ne se visite pas.
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