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Le
château du Poyet est situé non loin des ruines du manoir de Lavieu, sur le
territoire de Chazelles. Sa façade principale est flanquée de deux tours
rondes du meilleur effet. Sur le bord du chemin qui y conduit, on admire
encore les moulures délicates d’une splendide fontaine Renaissance, qui est
arrivée intacte jusqu’à nous. La première famille seigneuriale du Poyet en
portait le nom. En 1270 Giraud du Poyet, prêtre, achète divers cens de
Pierre d’Ecotay; il fonda une prébende dans l’église Notre-Dame de
Montbrison. En 1312, Guichard du Poyet fait hommage de sa maison-forte du
Poyet. L’obituaire de Saint-Thomas mentionne Alix et Béatrix du Poyet. On
trouve encore un Jean du Poyet, en 1376. Les armes de cette famille sont
d’azur au lion d'argent, armé, lampassé et couronné de gueules. En 1350 le
seigneur du Poyet est Guichard du Saix, alias du Says. François du Says,
chevalier, seigneur du Poyet, sans doute son fils, teste à Montbrison en
1409. Il eut pour fils Antoine du Says, qui transmit le château du Poyet à
son fils aîné, Jean du Says. Jean avait deux frères, Bertrand et Grégoire,
notaire de Sury. Jean du Says est notaire à Sury en 1427. Il épousa Blanche
Metton et acquit à Sury la belle habitation de la famille de la Basile,
qu’il laissa ainsi que sa charge à son fils Barthélemy, reçu en 1471.
Grégoire, son frère, était notaire en 1454, et Gabriel, leur parent en
1450-55. Jean du Says est, en 1458, titulaire d’une prébende à Sury. Jeanne
du Says, fille de Louis, épousa en 1453 Gaston Rostaing, de Sury,
juge-châtelain de Lavieu. Barthélemy du Says, notaire de Sury, épousa Jeanne
Mijarde, dont un fils, François, mort avant 1500, laissant une fille
Catherine, mariée à Jean Massard. Jean du Says (1500-1531) laissa une fille,
appelée aussi Catherine, qui épousa Maurice Paparin, marchand de Sury. Les
armes de cette famille sont Ecartelé d’or et de gueules.
Elle fut remplacée au Poyet par la famille des Ayes, à laquelle succédèrent
les Trunel, riches banquiers de Montbrison où leur maison, décorée de belles
cheminées armoriées, existe encore. Michel Trunel épousa en 1567 Sybille
Papon. Les armes de cette famille sont Bandé de gueules et d’or; au chef
d’azur chargé de 3 étourneaux d’argent. Aux Trunel succédèrent les Gadagne.
Dame Anne de Gadagne, comtesse de Château-Gay, a prêté hommage du Poyet le
12 mars 1674 et en a remis le dénombrement reçu le 12 mai suivant. Le fief
et seigneurie consistait en un château, domaine, terres, en toute justice au
lieu du Poyet, dans les villages de Vioville, Châtelville, Chant-le-Boux,
laquelle justice est confinée dans l’acte de concession passé le 1er
septembre 1341 par Guy, comte de Forez, à Guichard du Says pour les services
par lui rendus, et ratifié par la comtesse de Forez, en 1371. Claude de
Laqueille de Pramenoux a prêté hommage du Poyet, le 1er septembre 1753. Il
avait épousé Emilie de Scorailles et descendait au XXIIe degré d’Aymard de
Laqueille, marié en 1220 à Marie de la Tour. Les armes de cette maison sont
de sable à la croix dentelée d’or. Aymard Chappuis de la Goutte, écuyer,
chanoine de Notre-Dame de Montbrison, a acquis de Claude de Laqueille, le
château du Poyet, par contrat du 10 avril 1753 (reçu Forge, notaire à
Roanne) et en a prêté hommage le 13 mars 1754. Durand de la Mure, écuyer, en
a prêté hommage à son tour, le 30 octobre 1/72, et a été élu en ami par
Jean-Hector Montagne, écuyer, par acte du 1er octobre 1771 (reçu Barrieu,
notaire à Montbrison) qui avait acquis d’Aymard Chappuis de la Goutte,
écuyer, donataire d’Aymard Chappuis, le chanoine, son oncle, par contrat
dudit Barrieu, le 27 septembre précédent, au prix de 75.000 livres.
Il a renouvelé l’hommage à cause du joyeux avènement du Roi à la Couronne,
le 14 décembre 1776. Durand de la Mure, baptisé le 12 avril 1721, était fils
de Bernardin, seigneur de Magnieu, et d’Anne de Laurencin, et descendait au
XIIe degré du seigneur de Bully, en Roannais. Il épousa le 26 septembre
1758, Louise-Françoise Dujast, fille de Dominique et de Marie-Anne Bottu de
Saint-Fonds, puis en secondes noces en 1776, Reine-Pierrette-Eléonore de
Constant. Du premier lit il eut Denis, seigneur du Poyet en 1789; 2°
Anne-Philiberte-Jeanne (24 juin1759-3 août 1823), mariée d’abord le 27 août
1774 à Jean-Claude Vital de Grozellier, seigneur de Chénereilles, puis en
1778 à Jean-Baptiste-AntoineArthaud de Viry, veuf de Pierrette de la Mure de
Champs; 3° Marianne-Philippe-Bonaventure, 10 mars 1761; 4° Marie-Anne, 10
août 1762; 5° Marie-Marthe (16 février 1764-1846), mariée en 1783 à Martin
Guesrizol, fils d’Etienne et d’Anne Aymard; 6° Marie-Hiéronyme, mariée au
Poyet, le 10 août 1778, à Jean-François Pélardy, avocat en la sénéchaussée
d’Auvergne, bailli de la Roue et Saint-Anthème, fils de Martin-Joseph; 7°
Marie-Gabrielle, 19 novembre 1767; 8° Jeanne-Marie, 30 juillet 1769, mariée
en 1795 à Jean-Marie Salles, seigneur de Foris, et morte en odeur de
sainteté; 9° Madeleine, jumelle de la précédente, morte le 29 septembre
1774; 10° Catherine-Charlotte-Bernardine, 11 septembre 1771, mariée d’abord
le 17 juillet 1787 à Jacques-François Punctis de Cindrieux, fils de Georges
et d’Angélique Thomé de Saint-Cyr, puis en 1797 à Louis Morillon; 11°
Marguerite-Jeanne-Claudine, 8 novembre1774, mariée le 26 fructidor, an V, à
Jean Pierre Courajod.
Du second lit il eut Madeleine-Reine, née le 18 septembre 1777; et
Anne-Bernardine, née le 14 mars 1779, mariée le 10 septembre 1803 à
Jean-Joseph-XavierJourda, vicomte de Vaux de Folletier, chevalier de
Saint-Louis (24 juin 1773-29 octobre 1857), fils de Jean-François et de
Jeanne-Marie Dupuy. La Mure porte Ecartelé aux 1er et 4e de sable à trois
fasces d'or ; aux 2e et 3e d'azur à 3 croissants d'argent. En 1812 le
château du Poyet appartenait à M. du Collombier, préfet de la Loire, qui
voulut en faire une manufacture de draps, mais cet essai ne réussit pas. Il
fit alors restaurer le château qui n’a plus été remanié depuis. Quelques
années après, Mgr de Bonald, archevêque de Lyon, résolut de faire une
fondation de Trappistes au château du Poyet et chargea le vicomte de Meaux
d’acquérir en son nom les terres et dépendances nécessaires pour
l’établissement du monastère. Le Père Orsise vint d’Aiguebelle à Ecotay,
s’entretenir de ce projet avec M. de Meaux. Le Seigneur semble, dans cet
établissement du Poyet, qui ne devait pas réussir, n’avoir eu en vue que de
mener à terme la vocation de M. de Meaux, qui devait en effet rentrer à la
Trappe à 72 ans et mourir sous l’habit de saint Benoît, après la plus
brillante des carrières politiques En 1856 le Poyet appartenait à M.
Nicolas, banquier à Saint-Etienne. Il était au commencement du XXe siècle la
propriété de M. Bayle. (1)
château du Poyet 42560 Chazelles-sur-Lavieu, tél. 04 77 76 58 33,
hébergement en chambres d'hôtes de charme. Voir l'historique détaillé du
château du Poyet en format pdf
:
Le château du Poyet
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