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Sur une
éminence où le gneiss perce la terre végétale, est située la maison forte de
Bellecroix. C’est un curieux spécimen des demeures fortifiées du XVIIe
siècle, elle fut construite par le prévôt des maréchaux, Dallier. En 1683,
le chevalier de Talaru, visitant la commanderie de Chazelles, vit dans les
fortifications de Bellecroix un empiétement sur les prérogatives de l’ordre,
d’après la coutume féodale qui ne permettait pas au vassal d’élever des
défenses nobles dans la juridiction du seigneur haut justicier. Il ordonna
au commandeur de Chazelles "de s’informer en vertu de quoy le sieur Dallier,
prévost des mareschaux de Lionnois, a faict bastir des tours et apposer des
girouettes dans son domaine de Bellecroix qui est dans la totalle justice et
de la directe de la commanderie; et au cas qu’il ne justifie de tiltres
suffisans pour cela, le faire contraindre en justice et l’obliger à les
mettre à bas". Le visiteur de 1701, Henri de Méallet de Fargues, celui de
1733, Jacques de Montjouvent condamnèrent encore les girouettes de
Bellecroix, une procédure fut même engagée contre Antoine Buer, mais les
tours restaient toujours.
La maison forte de Bellecroix forme un quadrilatère de vingt à trente mètres
de côté anglé de tours rondes, au sud-ouest, et au sud-est, une autre tour
faisant saillie sur la courtine adjacente. Entre ces deux tours, et en
saillie sur le portail, est une espèce d’eschiffe en maçonnerie percée à
l’extérieur d’une fenêtre à plein cintre: c’était la chapelle. Elle est dans
un état de complet délabrement et seuls les chevrons du plancher subsistent.
Les tours d’entrée sont recouvertes de tuiles vernies. Dans celle de gauche
est l’ancien escalier de bois, à vis, qui monte à la chapelle et desservait
probablement aussi le corps de logis au midi; les marches en sont formées de
plateaux massifs de chêne. L’intérieur du quadrilatère est une vaste cour
bordée de bâtiments de ferme. A l’est, un auvent protège l’entrée de
l’habitation, la galerie et l’escalier qui y donne accès.
Les Dallier, sieurs de Bellecroix, portaient: Ecartelé d'azur à la croix
ancrée d'or et de gueules au lion d’argent. Jean Dallier est cité dès 1582
et Pierre Dallier vit en 1652. Au début du XVIIIe siècle vivait
Marie-Madeleine Dallier, mariée à Etienne Métayer-Descombes, notaire royal à
Saint-Galmier. Au XVIIIe siècle Bellecroix appartenait à Antoine Buer, d’une
famille originaire de Chazelles, dont les armes sont: De sinople au chevron
d’argent, accompagné de 3 roses du même, 2 et 1. Antoinette Buer était
mariée à Gaspard Javogues, fils d’Antoine et de Catherine Cellarier, elle
fut la bisaïeule du conventionnel Claude Javogues. Claude-Joseph Buer, fils
de Claude et de Toussainte Bouchetal fut de 1732 à 1759 conseiller,
procureur du Roi et Président honoraire du tribunal civil de Montbrison.
Après la mort de sa femme il reçut les ordres sacrés et fut nommé chanoine
honoraire de Saint-Jean de Lyon. Sa sœur, Françoise Buer, avait épousé
Michel Gaurre. Des Buer, Bellecroix passa aux Pupier de Brioude et de
ceux-ci aux Leullion de Thorigny. La vieille maison forte appartenait au
dégut du XXe siècle à Madame Dupré, née Louise-Marie-Julie-Antoinettede
Leullion de Thorigny. Sa fille a épousé le docteur Odin, dont Bernard et
Noël Odin. (1)
maison forte de Bellecroix 42140 Chazelles-sur-Lyon, propriété privée, ne se
visite pas.
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