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Le donjon crénelé de Chénereilles, qui est arrivé intact jusqu’à nous,
domine la cour carrée du château et l’ensemble des constructions. La façade
adossée au donjon est percée au rez-de-chaussée de trois grands arceaux
encadrés dans des moulures ogivales et séparés par deux contreforts qui se
terminent au premier étage. Au premier étage on admire les moulures
gothiques des encadrements de quatre croisées; elles se croisent aux angles
et reposent sur un deuxième cordon de pierre. Entre ces deux cordons une
frise règne tout à l’entour de la cour, sur les quatre façades; on y admire
des médaillons en relief où les bustes d’hommes et de femmes enguirlandés
alternent avec les armes des Verd: d'argent au lion de sinople, armé et
lampassé de gueules, et celles des d’Apchon: d’or semé de fleurs de lys
d’azur. Le rez-de-chaussée des trois autres façades de la cour est percé de
portes de forme et de style différents et de diverses ouvertures, mais au
premier étage règne toujours la frise précitée. La façade de la cour qui est
opposée au donjon renferme dans un de ses angles une tour carrée en saillie
qui contient un escalier tournant qui conduit à un petit oratoire. A la clef
de voûte de cet escalier on retrouve les armes des d’Apchon. Au
rez-de-chaussée de cette petite tour se trouve un porche sous lequel s’ouvre
une porte à plein cintre de style Renaissance. Sur une des portes
intérieures du château se lit la devise: Neque jovem neque fulmen (Ni peur
ni mal), qui est celle des Verd. Chénereilles dut être construit au XVe
siècle par Aimé Verd, bailli de Forez, et remanié ensuite à toutes les
époques.
Une charte du 3 février 1429 nous apprend que Marie de Berry, femme du comte
Jean 1er, accorda à Aimé Verd le droit de faire faire la garde et guet de
son château par quinze hommes qu’elle désigne. Cette pièce nous apprend
qu’Aimé Verd avait été autorisé par le duc Louis, père du comte Jean, à
fortifier Chénereilles et "à le faire fossoyer tout autour, en telle manière
qu’il est à présent fort défendable". Un château primitif avait existé à
Chénereilles puisque dès 1336, Arthaud Verd, plus tard bailli de Forez,
prêtait foi et hommage au comte de Forez, pour sa "maison de Chénereilles".
Aimé Verd avait succédé dans la charge de bailli à Guichard d’Urfé, son
parent (Falconnette Verd avait épousé Arnould d’Urfé). En 1384, il était
châtelain de Saint Bonnet, il fut aussi seigneur de Miribel. Aimé, ou Amédée
Verd, était fils d’Amédée et d'Aleysonnette de Chambost. Il était le frère
d’Estorge, chanoine de Lyon, d’Anna, prieure de Saint-Thomas et de l’épouse
d’Armandon du Peschier. Il testa le 25 mars 1455, laissant de Ludovise,
fille de Ploton Verd et de Marie de la Faye trois enfants dont un fils
faible et infirme; Antoinette, mariée à Antoine d’Augerolles; et Marie,
mariée en 1427 à Artaud VII de Saint-Germain, seigneur de Montrond, fils
d’Arthaud et de Louise d’Apchon. Les d’Apchon-Saint-Germain firent subir à
Chénereilles de multiples restaurations. On leur doit non seulement la frise
sculptée, mais encore des fontaines, des statues, des lions de pierre qui
ornent encore la terrasse. Chénereilles advint ensuite à Henri IV et fit
partie des terres que ce monarque échangea avec Gabrielle d’Allonville. Par
alliance ensuite il passa au marquis de la Rochefoucauld de Sourdis, lequel
le vendit avec Montsupt, en 1698, à Joseph de Mazenod, seigneur de Pavezin.
Il passa ensuite aux Perrin, famille originaire de Saint-Just-en-Chevalet,
déjà seigneurs de Chénereilles en partie. Jean Perrin, capitaine-châtelain
de Montbrison, né le 4 mai 1525, était fils de Jacques et de Bonne Geoffroy,
petit-fils de Guillaume et d’Alizon Donnet de Chan telle, arrière petit-fils
de Pierre. Il épousa le 17 janvier 1557 Sibylle Trunel, fille de Claude et
de Marguerite Paparin, dont il eut Jacques et Jean, qui suit. Jean Perrin,
seigneur de Montloup, Balichard, Messimieux, etc, acquit Chénereilles le 31
juillet 1620, conseiller du Roi, lieutenant-général et particulier au
bailliage, anobli en mai 1609, épousa Sibylle Papon, fille de Gilbert et de
Germaine Dalmes, dont il eut six enfants: Gaspard, seigneur de Chénereilles,
mort avant 1647, marié à Françoise de la Mure de Rilly, fille d’Antoine et
de Germaine Chappuis de Villette; 2° Jean Perrin, qui suit; 3° Marguerite,
mariée à Jacques Michon, seigneur de Chancé; 4° Antoinette, mariée en 1627 à
Pierre Meaudre, seigneur de Palladuc, fils de Pierre et de Philippe
Baschelier; 5° Hilaire, mariée à Jean Chalon, seigneur des Sarrots, puis à
Lambert du Bost de la Fuste; 6° Espérance, née le 1er mai 1616, mariée à
Louis Cozon de Bayard. Jean Perrin, seigneur de Chénereilles, etc, épousa
Anne de la Mure de Rilly, fille d'Antoine et de Germaine Chappuis de
Villette, dont Antoine Perrin, qui suit; Germaine mariée avant 1655 à
Jacques Pouderoux, seigneur de Batailloux et la Lande. Antoine Perrin,
seigneur de Chénereilles, épousa Antoinette Basset, dont Claude-VitalPerrin
de Chénereilles, seigneur dudit lieu, épousa Alix Frotton de la Sablière,
dont une fille Alix, mariée le 21 février 1729 à Jean-Claude de Grozeillier.
La maison Perrin porte d'azur au chevron d’or, accompagné de trois roues du
même.
Jean-Claude de Grozeillier, seigneur de Chénereilles par son mariage, était
fils de Pierre, avocat en Parlement, et d’Etiennette de Mazenod. Les armes
sont d’azur à 3 aiglettes d’or, 2 et 1. D’Alix Perrin il eut Jean-Claude,
qui suit; 2° Marie Anne, mariée à André François Martin des Pomeys,
guillotinée le 14 mars 1794; 3° Joseph-Léonard Grozeillier de la Chapelle,
seigneur d'Essertines, marié le 10 août 1773 à Marie-Gabrielle de Mallet de
Vandègre. Jean-Claude-Vital de Grozeillier, deuxième du nom, épousa, le 27
août 1774, Anne-Pierrette-Jeanne de la Mure, fille de Durand et de
Louise-Françoise Dujast, et remariée en 1788 à Jean-Baptiste-AntoineArthaud
de Viry, qui se titra seigneur de Chénereilles. Il mourut en 1782, laissant
Anne-Hiéronyme, née le 23 novembre 1778, mariée à M. Vimal Lajarige; 2°
Madeleine, mariée l’an IX à M. Martinet, juge à Roanne; 3° Pierre-Philippe,
né le 13 février 1782; 4° Pierre-Durand, marié à Catherine Croizier, dont un
fils Alexandre, notaire à Saint-Anthème, qui fut le dernier du nom.
Chénereilles fut vendu, le 26 juin 1819, et divisé en deux parties: l’une
échut à Alexandre de Chénereilles qui y fit des réparations, et l’autre à sa
tante, la dame Vimal, d’Ambert, qui la vendit au sieur Dobler, de Lyon. Il
appartint ensuite, toujours divisé, à M. Dumler, brasseur à Saint-Etienne,
et à M. Laquièze, ancien greffier de justice de paix. Il fut enfin acquis et
intelligemment restauré par Philippe Calemard de Charézac, né à
Saint-Etiennele 18 juin 1845, et mort le 13 septembre 1886. Il était fils de
Joseph Calemard et de Léonide Marchand, petit-fils de
Jacques-Philippe-Auguste Calemard de Charézac et de Marie-Benoîte Merle. Ce
dernier était lui-même petit-fils de noble Jean-Baptiste Calemard, seigneur
de Montorcier. Au commencement du XXe siècle la famille Calemard a vendu le
château de Chénereilles à M. Jean Beyssac, érudit des plus distingués qui
est plus à même que tout autre d’apprécier les beautés de sa magnifique
demeure. (1)
Éléments protégés MH : le donjon ; les façades sur la cour intérieure :
classement par arrêté du 21 février 1983. Le château, sauf parties classées
: inscription par arrêté du 21 février 1983. (1)
château de Chenereilles 42560 Chenereilles, propriété privée, mais
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