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Château de Vernay à Commelle-Vernay
 
 

   L’emplacement du château-fort de Vernay avait été occupé, primitivement, par une villa gallo-romaine. A la fin du XIIIe siècle, un pont reliait Vernay, au pittoresque village de Villerest, que l’on aperçoit en face des ruines. Il était déjà en ruines en 1408, car, à cette date, Benoît Chol, damoiseau, châtelain pour le comte de Forez et Barthélemy Guichard, lieutenant de Girard Testu, notaire royal, châtelain pour le prieur de Marcigny, autorisent les habitants à démolir les piles du pont de Villerest, et à employer les pierres à leur usage. Au XIe siècle, Vernay faisait partie de la seigneurie de Roannais, qui appartenait à une famille de même nom. L’un de ses membres, chanoine de l’Eglise de Lyon, laissa des terres au Chapitre dont il faisait partie, et un autre, qui avait fondé le prieuré de Saint-Jean-sur-Saint-Maurice, lui donna également des terres à Vernay, et des droits seigneuriaux, entre autres celui de nomination à la cure. Ces seigneurs de Roannais, de la maison de Saint-Maurice possédèrent Vernay jusqu’en 1221. A cette date Hugues de Saint-Maurice vendit Saint-Maurice et Vernay, au comte Guy IV. Son frère, Geoffroy de Saint-Maurice, ratifia la vente, en 1243, et céda au comte toutes les terres qu’il possédait en Roannais. En 1271, le comte de Forez, tenant à reconnaître les services de Renaud de Villerest, lui donna à titre de pension, la dîme des raisins qu’il percevait à Vernay et à Villerest. Le mardi avant les Rameaux 1307, Renaud, devenu chanoine de Montbrison et archidiacre de Macôn légua à son suzerain, 60 livres tournois, ainsi que sa maison et son pressoir de Vernay. Cependant, une partie de la terre de Vernay, appartenait à la maison de la Perrière, comme le prouvent plusieurs hommages de Guy de la Perrière. Après la mort de Guy VII, Vernay fit partie du douaire de Jeanne de Bourbon, et fit retour au comte après sa mort, comme l’établit la prise de possession, des 22-28 juillet 1382.

Les comtes de Forez avaient fait de Vernay le siège d’une châtellenie, dont le prévôt était, en 1335, Jean Chovet; en 1382, Barthélemy Dufraigne; le 4 juin 1390, Antoine Sylvestre. En 1321, Simon de la Brosse était châtelain de Vernay; en 1338, le même emploi était occupé par Guyonnet, damoiseau, et en 1346, par J. Doilhet. André Tenet était clerc du papier de Vernay et Villerest, en 1392. Au milieu du XVe siècle, la châtellenie de Vernay fut supprimée et réunie avec Villerest à celle de Saint-Maurice. Vernay fut engagé jusqu’en 1543, avec les fiefs précités, à Jean d’Aibon, seigneur de Saint-André. Lorsque le comté de Forez eut été réuni à la Couronne, ces terres continuèrent à faire partie de la baronnie de Roannais, qui appartenait alors aux Gouffier. Pendant les guerres de religion et de la Ligue, le château fut pris et occupé par les deux partis. En 1586, les capitaines La Farge et l’Ospital laissèrent leurs soldats se livrer à un pillage en règle. En 1589, les ennemis de la Ligue, occupèrent le château de Vernay pendant vingt jours, mais au début de 1590, les Ligueurs le reprirent, déclarant qu’il est "fort et en assiette forte, qu’il faudrait le canon et une armée pour l’avoir, comme déjà il a été surpris par les ennemis de la Sainte Union, qui a été la ruine du pays". Dans la suite, les habitants de Vernay n’eurent plus à "faire à tour de rôle, le guet et garde chaque jour et nuit à quatre hommes, depuis soleil levé jusques à l’autre, à peine de l’amende, d’un écu et dix sols, pour l’homme qui sera mis au lieu du défaillant". Ils laissèrent tomber leurs murailles, le château de Vernay avait vécu. Seul l’antique sanctuaire n’a rien perdu de sa splendeur passée et les générations continueront longtemps encore à venir prier la mère de Dieu, se souvenant toujours qu’elle est aussi reine de France. (1)

château de Vernay 42120 Commelle-Vernay, propriété privée, ne se visite pas, vestiges

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(1)    Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Vol. II, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)


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