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Le château de Changy, sur la
paroisse de Cordelle, est aujourd’hui une agréable demeure de plaisance
qu’agrémentent de vastes dépendances et où deux tours carrées, de dimensions
inégales rappellent cependant l’ancien système défensif. Un précieux
document des archives de Beauvoir nous renseigne heureusement sur ce
qu’était jadis le manoir. "Déclaration des fonds et héritages tenus et
possédés par le seigneur de Biennavant et qui sont dans sa directe, censive,
seigneurie et amphitéose à cause de l’échange fait entre les seigneurs
prédécesseurs dudit seigneur desdits lieux, le 2e octobre 1597, reçu Perret
et par extrait Labrosse, reconnu d’Antoine des Héliers, dit Jacob, au IVe
article du terrier de Cueurieux, signé de Montellanie, un ténement dans
lequel est le château de Changy, consistant en plusieurs membres de
bâtiments avec des tours aux quatre coins dudit château, ensemble la
basse-cour où sont les écuries, feniéres, maisons de vigneron, cuvage, cave,
cellier, le jardin y joignant avec pré, terre et garenne, le tout situé à
Changy, paroisse de Cordelle, joignant les terres, prés et cheneviers des
héritiers Giraud, la goutte de la Chais entre deux de matin, le chemin dudit
Changy à Cordelle de bise, la grange et terre dudit seigneur qui fut des
Berniny, de soir, le chemin dudit Changy à Prèle, de soir, approchant de
midi, les terres des héritiers Vergne de cette directe de midi". suivent de
nombreux articles concernant les terres et mentionnant les possesseurs de
chacune de ces terres; au VIIe article, un pré qui fut à Claude Dolay
Vergeat, situé en Pierre fourchue. P. Gras avait donc raison en écrivant que
l’étude des terriers augmenterait son "Essai de classification des monuments
préhistoriques du Forez". Ce terrier semble indiquer que c’est â la famille
de la Mure que remonte la construction du château, qui tirait cependant son
nom d’une famille chevaleresque passée de Forez en Bourgogne, vente du
23octobre 1561,par François et Imbert de Fay aux la Mure.
Pierre de la Mure, mort le 7 mai 1526, fils de Guillaume et petit-fils de
Pierre, épousa le 8 janvier 1511, Catherine Prévost, fille de Jean, seigneur
de la Mothe et de Marguerite de la Salle, dont Pierre, qui suit; 2°
Guillaume, père de Jean et de Philiberte marié à Etienne Fraigne, notaire;
3° Antoine, chanoine en Poitou; 4° Jehan, co-seigneur de Chantois, Changy et
Pierrefite, marié le 20 novembre 1541, à Marie Verdier, dont les seigneurs
de Rilly, Champlong et Magnieu-Hauterive; 5° Antoinette, mariée à Simon
Chastelus, notaire de Roanne; 6° Marguerite, mariée à Jehan Balmes, de
Saint-Germain-Laval; 7° Catherine, mariée à Nicolas Nappart, de Villerest;
8° Jeanne, mariée à Nicolas Chappuis, de Villerest; 9° Marie, mariée à
Pierre Chastelus, seigneur du Pousset, à Villemontais; 10° Marie, mariée à
Jehan Gonnet, prévôt de Saint-Maurice. Noble Pierre de la Mure, épousa
Françoise Chanceau, anciens dame de Biénavant, en Poitou, dont Jean; 2°
Mathieu, qui suit; 3° Philiberte, mariée à Jean Dumas; 4° Marie. Noble homme
Mathieu de la Mure, co-seigneur de Chantois et Changy, épousa Antoinette
Verdier, dont François, qui suit; 2° Antoine, chartreux à Grenoble; 3°
Françoise, mariée à Nicolas Cavillon, de Moulins. Noble François de la Mure,
écuyer, co-seigneur de Chantois et Changy, mort en 1637, premier président
en l’Election de Roanne, marié le 15 mars 1609, à Jeanne Gayardon de
Grezolles, fille de Pierre et de Philiberte Cotton, dont Pierre, qui suit;
2° Jean-Marie, mort en novembre 1675, chanoine et sacristain de Notre-Dame
de Montbrison, le célèbre historien du Forez; 3° François; 4° Jacques-Joseph,
né le 16 juin 1628; 5° Françoise, prieure de Beaulieu; 6° Philiberte, née le
17 février 1613, mariée à noble Jean-Marie Magnin, seigneur de Ponchon; 7°
Marguerite, née le13 novembre 1617; 8° Catherine, née le 10 juin 1631; 9°
Marie, née le 26 décembre 1632; 10° Renée, née le 19 mai 1634.
Pierre de la Mure, écuyer, seigneur de Changy, mort le 26 juillet 1671,
premier président en l’Election de Roanne, marié d'abord à Magdeleine
Roussier, fille de Noël et de Catherine Réal; puis le 1er mai 1664, à Jeanne
de la Mure-Chantois, veuve de noble Jacques Tissier, seigneur du Soleillant.
Du premier lit il eut Pierre, tué en 1669, au siège de Condé, à 18 ans; 2°
Jean-Marie; 3° Noël, qui suit; 4° Marianne, ursuline à Montbrison; 5°
Jeanne, prieure de Beaulieu, en 1684. Noël de la Mure, écuyer, seigneur de
Changy, mort en 1710, épousa le 2 juillet 1684, Catherine Dupuy, qui testa à
Changy, le 5 janvier 1709, fille de noble Denys et de Marguerite Audras,
dont Marguerite, qui porta Changy, par mariage, le 22 janvier 1708, à
Jean-Ignace Gaulne; seigneur de la Fayolle et Godinière. Claude Chartre,
seigneur de Laval est dit seigneur de Changy, paroisse de Cordelle, en 1756,
il l’est encore en 1774, lors du mariage de son fils Pierre-Michel. Dans la
seconde moitié du XVIIIe siècle, le seigneur de Changy est Benoit de
Berchoux, dont la fille Jenny de Berchoux, le porta par mariage dans la
famille Moncigny. Les armes de Berchoux sont d’azur à la grue d’argent, avec
sa vigilance d or; au chef du même, chargé de trois étoiles d’azur; à la
bordure de gueules, chargée de huit besants d’or. Le château passa ensuite
aux Cotton. Le 10 janvier 1859, Eugénie Cotton-Moncigny, petite-fille et
héritière de Mademoiselle de Berchoux, portait Changy par mariage à Jules de
l’Harpe, qui fut vice-président de la Chambre de commerce de Roanne, frère
de Gustave de l’Harpe, père d’Eugénie de l’Harpe, née le 29 janvier 1873,
mariée le 1er avril 1894, à Jacques Manhès.
La famille de l'Harpe est originaire de Thonon, le premier auteur connu est
Pierre de Alpa ou de Arpa, chambellan de Bonne de Bourbon, comtesse et
régente de Savoie, dès le 13 avril 1387. Elle s’est divisée en cinq grandes
branches: de Ballens, de Rolle, d’Ainbonne, de Tartegnin, en Suisse et de
Tarare, en France. Elle a fourni entre autres illustrations:
Amédée-Emmanuel-François de la Harpe, dit le général Laharpe, commandant en
chef de l’armée d’Italie, tué par erreur par ses sentinelles, Napoléon à
Sainte Hélène, disait de lui "Grenadier par la taille et par le cœur,
Laharpe semblait devoir fournir â l’histoire une des plus brillantes
célébrités militaires". Son buste figure dans la salle des maréchaux, à
Versailles, et son nom est gravé sur l’Arc de Triomphe de l’Etoile;
Frédéric-César de l’Harpe, précepteur de l’Empereur de Russie Alexandre 1er
(1784-1795) colonel au service de la Russie, membre du directoire exécutif
helvétique, 29 juin 1798, membre du Grand Conseil et du Conseil National
jusqu’en 1828, mort à Lausanne, le 30 mai 1838; l’assemblée provisoire
Vaudoise avait fait frapper une médaille portant l’inscription suivante: "A
Frédéric-César La Harpe, le peuple Vaudois reconnaissant". L’île située dans
le lac de Genève, en face de Rolle, porte le nom de La Harpe; il avait
épousé le 7 septembre1775, Charlotte-Sophie d’Auvin de Burdinne, fille de
Charles, baron d’Auvin seigneur de Burdinne, baron de Fewer et de Françoise,
comtesse de Hamel; enfin Jean-François de la Harpe, né à Paris, le 20
novembre 1739, célèbre poète et critique littéraire français, autour du
cours de littérature, mort le 11 février 1803. La branche des de l’Harpe, de
Tarare, qui possède Changy, est issue (VJIIe degré) de Jean-Isaac de
l’Harpe, conseiller de Rolle, marié le 3 décembre 1687 à Estienne-Rosine des
Vignes. Changy appartenait au début du XXe siècle à Antoine de l’Harpe,
chevalier de la Légion d’Honneur, marié à Lyon le 21 février1895, à Jeanne
Roche de la Rigodière. (1)
château de Changy 42123
Cordelle, tel. 06 74 04 52 47, le Domaine des Grands Cèdres propose la
location de chambres d'hôtes et des cabanes au milieu des cèdres bleus.
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