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Château de Marandière à Estivareilles
 
 

          En 1468, Claude de Rochebaron abandonne son château seigneurial de Montarcher (Loire) pour la maison forte nouvellement construite de Marandière, où figurent ses armes dès cette date. Deux ailes flanquées de tours circulaires s’adossent à un ancien donjon du XIVe siècle. Le logis est constitué alors de trois ailes entourant une cour anciennement fermée par un mur détruit au début du XXe siècle qui en défendait l'entrée. A L'Est, une basse-cour, close de murs est devancée par une avant-porte. Au XVIe siècle, certaines baies du corps de logis central sont modifiées ou percées et un grand nombre de dépendances s'élèvent à l’ouest et à l’est du logis. Vers 1560, le baron des Adrets incendie partiellement les bâtiments lors de sa venue dans le Forez ; de cette époque date vraisemblablement le très intéressant plafond dit à la fougère. Guillaume de Rochebaron et sa femme Yolande de Lamps, durant le troisième quart du XVIe siècle intervinrent dans la restauration de la maison forte, deux corbeaux de part et d'autre d’une baie sur la tour sud de l'édifice témoignent de leur activité. Les Rochebaron subsistèrent à Marandière jusque en février 1642, date à laquelle les biens de feu Jean de Rochebaron et sa femme passent aux mains des sieurs curés et prêtres d’Estivareilles. Entièrement remanié au XVIIIe siècle, le donjon se relie à l'aile nord par un escalier rampe-sur-rampe en pierre de la même époque. Les deux terres (Montarcher et Marandière) vendues le 7 décembre 1668 par Hector de Crémeaux, époux de Perrette Rochebaron, petite-fille de Jean de Rochebaron, à Pons d’Aurelle de Terreneyre, passèrent, en 1743, aux Chauvou. Dix ans plus tard, un neveu , Pierre Gonin de Lurieu, hérita ; ce dernier aliéna Marandière à François Vincent, autre riche stéphanois et écuyer et secrétaire du roi. Pendant la Révolution, la conduite du sieur Benoît Vincent, fils de l'acquéreur, préserva le château des destructions révolutionnaires. En 1803, Honoré Berthet, fonctionnaire de l'Empire, achète Marandière, lequel est porté par le mariage de deux de ses descendantes dans la famille Favier de la Chomette. De cette dernière période datent les nombreuses restaurations et modifications apportées à l'édifice : ouvertures de baies néogothique au rez-de-chaussée du logis central, modifications de certaines voûtes et plafonds de plusieurs salles et extension des dépendances agricoles.

La maison forte de Marandière est bâti non loin de celui de Montarcher, sur la commune d’Estivareilles. Implanté sur un petit replat, situé au milieu des bois, on y accède par un petit chemin assez accidenté. L'ensemble composé du logis et de ses dépendances s’étire en longueur, face à un large pré. Les matériaux mis en oeuvre, pour l'ensemble des bâtiments, sont des moellons de granite pour le gros oeuvre et des pierres de taille pour les chaînes d'angle et encadrements. La composition de la maison forte de Marandière est plus complexe qu'il ne paraît. Un vaste corps principal reçoit deux ailes sur cour à ses extrémités : une au nord, en retour d'équerre, une seconde au sud, en retour également mais selon un angle plus ouvert. Le logis est flanqué de quatre tours et d’un donjon. Un premier mur d'enceinte (situé dans le prolongement de la tour Est et dans celui du donjon) contient une cour, un jardin et des dépendances ; un second, plus récent et rattaché au premier, englobe d'autres dépendances et une pièce d’eau. L'avant-porte de la première enceinte était défendue par des mâchicoulis, dont on voit encore les consoles, et par deux tours carrées (dont une aurait servi de prison ? ). Le donjon est l'élément le plus ancien de la maison forte ; il est de plan rectangulaire et de construction tout à fait soignée : maçonnerie fourrée, avec moellons de revêtement et chaîne d'angle en besace. Deux travées de baies hautes (plus larges au sud qu'à l’ouest) sur cinq niveaux, dont un de comble, ont été percées dans l’épaisseur du mur au XVIIIe siècle ; un certain nombre de détails architecturaux se rattachent à son passé : anciennes ouvertures le long des travées de baies actuelles ainsi que des pierres d'attente sur les côtés nord et sud, situées à mi-hauteur. A la base du donjon, une archère-canonnière, et au sommet, des trous pour hourdes mobiles en bois, rappellent ses fonctions défensives originelles. Accolé au donjon, et faisant encore partie de l'aile nord, un escalier rampe-sur-rampe en pierre, dans-oeuvre et en façade, s'élève sur trois niveaux. Le mur pignon se termine par un mur d'élévation triangulaire à quatre degrés convergents.

L'élévation antérieure se compose de deux travées à trois niveaux (dont un de comble), et de trois travées à trois niveaux sur l'élévation postérieure. L'ensemble de ces baies n’est pas homogène architecturalement : petites baies chanfreinées au troisième niveau ; hautes baies à traverse haute et baie à croisillon (façade antérieure) du XVe siècle au deuxième niveau ; baies plus diverses au premier niveau datant du XVIe au XIXe siècle. L'aile Est en retour sur la cour a, sur sa face interne, une travée de trois baies qui éclaire un escalier en vis dans-oeuvre, en façade. Les deux baies inférieures sont rattachées à une partie de mur située en avant du restant de l'aile, mais seules les deux baies supérieures datent du XVe siècle: baies chanfreinées à congé. À l'angle de cette aile; les traces d'un arrachement nous signale la disparition récente d’un mur clôturant la cour centrale. Sur l'élévation latérale droite, deux baies, dont une à traverse au premier étage ouvrent sur l'extérieur. Trois tours semblables flanquent le château sur trois de ses angles. De plan circulaire, et entièrement maçonnées, elles ont pratiquement toutes des éléments défensifs sur plusieurs niveaux, essentiellement des archères-canonnières ; certain de ces éléments ont été remplacés par des petites ouvertures. Quelques particularités sont à signaler : tour sud : une canonnière au troisième niveau, deux corbeaux ornés d'armoiries sculptées sur leur face inférieure (armes des Rochebarons le second n'ayant pas été identifié : tour Est : une baie chanfreinée en arc brisé correspondant à la présence, au premier niveau, d’une chapelle privée.

C'est dans l'aile sud au rez-de-chaussée que se trouve une vaste cuisine voûtée d’arêtes, comportant deux grandes cheminées en pierre de taille, granite gris. Une première cheminée a son entablement en arc surbaissé dont la partie inférieure est chanfreinée ; son jambage droit est à gorge à profil segmentaire, et congé droit. Dans la partie gauche se situent un pilier de soutènement, ainsi qu’un petit four dans le tableau. La seconde cheminée a son entablement et son jambage identiques à la première, hormis le congé qui est présentement à feuille : dans le tableau droit se trouve une niche, et un four à pain dans celui de gauche. Un placard mural en pierre de taille se trouve sur le devant de cette cheminée. L'accès à la cuisine s'effectue par une porte aménagée au XIXe siècle dans la tour sud, par une porte donnant dans l'escalier en vis, et enfin par un passage aménagé dans le contre-coeur de la deuxième cheminée. Le sol est en dalles de pierre, la voûte et les murs sont enduits à la chaux. Le vestibule actuel permet de communiquer avec le calorifère, compris dans une cloison de brique et au sol en terre battue, la cave à provision avec un placard mural, l'escalier en vis et la cuisine. Récemment voûté, cet espace n'offre que peut d'intérêt. L'ensemble aujourd’hui composé du calorifère, de la cave et du vestibule ne devait, à l’origine, former qu'un seul volume, voûté en berceau et éclairé par deux baies ouvrant sur l’élévation externe de l'aile sud : de cet espace on accédait à la tour est, par l'intermédiaire de deux degrés. La tour est a la particularité d’avoir une cheminée engagée en pierre de taille avec entablement et piédroits en granite. La voûte est plate à appareillage circulaire, et les deux ouvertures existantes sont des archères-canonnières.

Au centre du corps principal, une vaste pièce, servant de salle à manger, est voûtée d'arêtes à grands et petits quartiers alternés, laquelle voûte est chaulée et ornée de liserés, maximes et blasons peints au XIXe siècle. Cette voûte remplace aujourd’hui un ancien plafond à solives apparentes. Sur un des côtés de la pièce, une large cheminée. incorporée, a son entablement sensiblement cintré et mouluré ; ses piédroits à chambranle à colonnette, sont ornés à leur base de filets interrompus qui se poursuivent sur les tableaux. Une autre cheminée, plus petite, a pris place dans le contre-coeur de la première. Une baie haute avec ébrasement et ornée d’un vitrail ouvre sur la pièce dont le sol est dallé et les murs couverts d’un lambris de demi-revêtement. De la salle à manger on communique à l’ancienne antichambre, aujourd'hui cuisine, par une ouverture à triple accolade. Originellement, la cuisine et les caves à vin ne faisaient qu’une seule pièce, voûtée en berceau et comportant une cheminée, aujourd'hui reléguée en placards. La tour nord est fermée par une porte en bois à assemblage clouté, chacune de ses ouvertures comprend une archère-canonnière, la voûte est plate et le sol en terre battue. Face à la cuisine, se trouve un escalier dans-oeuvre en façade. Les volées tournantes, voûtées en plein cintre, conduisent à des paliers intermédiaires voûtés d’arêtes ; de ces paliers on accède à la tour engagée du tiers qui sert de latrines. Enfin, le donjon abrite au rez-de-chaussée un salon au plafond plat, au mur recouvert de lambris de hauteur et au parquet en bois debout de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Sur un des murs du salon prend place une cheminée engagée en granite orangé taillé et sculpté ; le manteau est recouvert d'un placage en bois, sculpté de cercles et de cartouches. Dans l’âtre est placée une plaque de cheminée ornée d'armoiries, laquelle est étudiée en temps qu’objet.

Le plan du premier étage est relativement semblable à celui du rez-de-chaussée : seules quatre pièces, pour leur décor porté ou rapporté paraissent intéressantes à développer : la chambre de l’aile est, la salle haute, la chapelle installée dans la tour est, et la chambre de l'aile ouest. La chambre de l’aile est, comporte un plafond peint à solives en épis apparentes. Ce plafond est peint de cartouches à décor floral. Les murs de cette pièce reçoivent des lambris de hauteur. La salle haute est ornée d'un important décor : un plafond à caissons peints, des lambris de hauteur du XVIIIe et du XIXe siècle, des impostes ornés de tableaux peints sur toile, et enfin d’une importante cheminée en pierre peinte et datant du XVe siècle. Le plafond à caissons, datant de la fin du XIXe siècle, masque la date "1468" rapportée sur le haut de la cheminée ; de nombreuses armoiries ornent les caissons. Enfin, quatre tableaux peints sur toile et situés à chaque angle du salon, au-dessus de quatre portes, représentent également des armoiries. La tourelle Est renferme une chapelle privée, voûtée d’arêtes et comportant un autel. L'une des trois ouvertures a été agrandie en baie en arc brisé, une autre est cachée par l’autel, la troisième, enfin, possède encore une archère-canonnière. La chambre située dans le donjon, est ornée de lambris de hauteur mais également de deux tableaux peints sur toile et placés au-dessus de deux portes. La chambre située avant la tour nord, est appelée "chambre Montarcher" parce que, dit-on, Claude de Rochebaron, le constructeur de Marandière, pouvait de la fenêtre de sa chambre surveiller son château de Montarcher, situé au sommet d'une colline. Le deuxième étage correspond à celui des combles. Le volume des pièces y existant est celui-là même qui devait exister aux étages inférieurs avant leur compartimentage. Toits à longs pans sur les ailes, avec croupes aux extrémités, toit à croupes pour le donjon, toits coniques pour les tours. La couverture est en tuile creuse. La toiture, à pente faible et à avant-toit réduit, est soulignée par une génoise continue en tuile ; génoise qui repose sur une corniche en pierre de taille pour les tours.

Éléments protégés MH : le château ; les communs donnant sur la cour à l'est ; le porche fortifié à l'est avec les deux bâtiments qui le flanquent ; le bâtiment de la ferme à l'ouest : inscription par arrêté du 18 novembre 1997.

château de Marandière 42380 Estivareilles, propriété privée, ne se visite pas.

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    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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