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Le manoir de
Fontanès, bâti au sommet d’un plateau et au milieu des montagnes qui
séparent les deux bassins du Gier et de la Loire, domine et protège le
village. Dans sa partie nord on remarque les restes d’une tour hexagonale du
XIVe siècle, engagée dans des constructions moins anciennes. Une porte
carrée au premier étage est surmontée du blason des Saint-Priest-Fontanès:
écartelé d’argent et d’azur, à la cotice de gueules brochante. Ce château
qui a dû être reconstruit au XVIe siècle par un Saint-Priest est une
construction carrée, flanquée à chacun de ses angles d’un pavillon aussi
carré, faisant saillie. Ceux qui ornent la façade orientale forment deux
avant-corps, encadrant une porte Renaissance de 1550. Un bel escalier se
déroule autour du grand vestibule conduisant aux étages supérieurs. Un
escalier dérobé mène au sous-sol qui, grâce à la pente, se trouve au niveau
d’un grand parterre orné de charmilles, salles d’ombrage et terrasses. Un
beau portail, gardé par deux lions qui soutiennent un écusson, conduit aux
prairies voisines. Une vaste terrasse, à laquelle conduit une belle avenue
de tilleuls et d’ormeaux qui a remplacé les anciens fossés, sépare deux
grands corps de bâtiments. Celui du midi est un vaste grenier ou le produit
des dîmes était jadis enfermé, l’autre, celui du nord, abritait les écuries
voûtées et les remises. A l’intérieur du manoir on remarque de vieux
meubles, lits et fauteuils et sur les murs des tapisseries de Flandre
figurant des bergères, des oiseaux, etc. Les styles de Louis XIV et Louis XV
ont laissé leur marque sur de splendides boiseries de chêne. Dans l’une des
chambres, le parquet est formé de petits carreaux de faïence blanche à
fleurs roses et oiseaux bleus, enchâssés dans une bordure de chêne. Une
partie du château, celle qui est en sous-sol, est voûtée. Sur la voûte du
vestibule conduisant au parterre, Mademoiselle Narcisse Lago peignit en 1825
des paysages, fleurs et oiseaux avec guirlandes et de belles sentences en
grec, hébreu et latin.
Dans une charte de 1090, on trouve un Gilbert de Fontanès et, en 1250,
Giraud de Fontanès, croisé. Acharias de Fontanès vendit en 1285 à Pierre
Bertrand, de Saint Symphorien, les cens et droits qu’il avait dans les
paroisses de Saint-Etienne de Coise, Larajasse, l’Aubépin, Saint-Denis,
Châtelus et Saint-Romain-en-Jarez. En février 1289, Guillaume de Montagny et
Guicharde, sa sœur, veuve de Guy de Sathonay, vendent au comte de Forez Jean
1er, par l’intermédiaire de Guichard Durgel-Saint-Priest, leur maison de
Fontanès et dépendances, au prix de 300 livres viennoises. En 1302, on
trouve un Arnulphe de Fontanès. En 1319, le château de Fontanès appartenait
à Etienne de Saint-Priest, dit Paturel, qui en avait hérité par testament de
Guichard de Montagny (décembre 1312). Etienne épousa en 1281, Agnès Reynier,
fille de Jocerand et d’Amphelise, et secondes noces Marguerite Boulhen, dame
de Crussol, il mourut en 1321. En 1351, Guillaume Bastet de Crussol,
seigneur de Cornillou, vend au comte de Forez, Guy VII, la moitié du
château-fort et mandement de Fontanès, pour 2.150 florins. En 1357, Paturel
de Saint-Priest, co-seigneur de Fontanès, est nommé châtelain de Montbrison
et Saint-Romain le-Puy, et en 1359, châtelain de Saint Galmier et Virigneux,
enfin en 1361, châtelain de Roanne. Henry de Saint-Priest est co-seigneur de
Fontanès en 1389, et François de Saint-Priest-Fontanès, châtelain de
Marcilly. En 1484, Jean de Saint-Priest, co-seigneur de Fontanès, est témoin
au testament de Jean de Rochefort, seigneur de Maleval. Les comtes de Forez
avaient conservé des droits sur le mandement, ils en firent une châtellenie
comtale, unie à Châtelus et vendue en 1513 à Claude Laurencin. Des
Saint-Priest-Fontanèssont sortis les Saint-Priest-Albuzy. En 1599, Aymard de
Saint-Priest, marquis de Fontanès, fils de Louis et d’Antoinette de la
Porte, épouse Louise Harenc de la Condamine. En 1635, Melchior de
Saint-Priest, seigneur de Fontanès, époux de Marie de Thélis, fille
d’Etienne et de Marthe Advisard, fait partie de l’ambassade envoyée en
Autriche par Louis XIII. Jean de Saint-Priest se titre encore seigneur de
Fontanès le 19 mars 1674 et en prête hommage.
Au milieu du XVIIe siècle, Just-Henry Mitte de Chevrières est seigneur de
Fontanès, mais il dut s’en défaire pour acquitter les dettes de son père. En
1697, Fontanès appartenait à Christophe Liotaud, conseiller maître des
requêtes au Parlement de Dombes, qui portait d’azur au lion d’or, tenant une
flamme de gueules; au chef d’azur soutenu d’or et chargé de trois étoiles du
même. Il fut remplacé à Fontanès par Gaspard de Camus, qui en prêta hommage
le 19 mars 1717 et le vendit le 14 septembre 1736 à Jean-François Philibert,
fils d’André et petit-fils de Melchior Philibert, trésorier des hôpitaux de
Lyon, anobli en 1722 et mort à Charly, le 24 juin 1725, à 80 ans. Voici,
d’autre part, la généalogie donnée par M. de Jouvencel: Jean-François
Philibert, seigneur de Fontanès et Trocésar, dont il rendit hommage le 17
octobre 1736, était fils de François Philibert (1653-1741), bourgeois de
Lyon, et de Françoise Gandin, petit-fils d’Antoine Philibert, originaire de
Saint-Chamond, et de Claudine Anthony. Né en 1705, mort à Fontanès le 11
juin 1775, Jean-François fut secrétaire du Roi et épousa le 7 janvier 1732
Anne-Françoise Farget, fille de Thomas et de Claudine Quinson, dont
Roch-Claude-François ( 1732-1762), religieux Antonin; 2° Etienne-François,
qui suit; 3° Claude Philibert de Clérimbert (1748-1817), marié le 1er mai
1777 à Anne-Catherine Chancey, fille de Jean Mathieu et de Marie-Anne Bolfe;
4° Françoise (1735-1813), religieuse à Annonay; 5° Jeanne-Charlotte-Claire
(1738-1764), abbesse de Tournon; 6° Benoîte (1739-1822), religieuse à
Chazeaux; 7° Anne-Barthélemie Philibert de Laurisse (1740-1814), religieuse
à Tournon; 8° Elisabeth Philibert de Villars (1742-1825), mariée le 10
janvier 1786 à Gabriel-Marcellin de Chaballet, fils de Mathieu et de M. A.
Bernon; 9° Marguerite Philibert de Marcillange (1745-1826), religieuse à
Saint-Just de Romans; 10° Marie-Philiberte Philibert de Marcenod
(1745-1829), religieuse au même couvent; 11° Jeanne-Madeleine Philibert de
Grandmont, 18 octobre 1749, mariée le 12 juillet 1778 à Louis-Emmanuel
Athiaud, fils de Louis et de Claudine Greuze.
Etienne-François Philibert de Fontanès, seigneur dudit lieu, Trocésar, etc,
rendit hommage le 10 octobre 1776, comparant en 1789 à l'Assemblée de la
noblesse de Forez, épousa le 7 janvier 1777, Barthélemie-Antoinette Chaland,
fille de Léonard et de Françoise Barmond, dont Louis, qui suit; 2° Antoine
(1785-21820), chevalier de Saint-Louis et de la Légion d’honneur; 3°
Marguerite-Claudine-Sophie (1777-1810), mariée le 19 mai 1797 à Jean
François-Henry Royer de la Bastie. Léonard-Antoine-Louis Philibert de
Fontanès (1779-1850) épousa le 15 octobre 1806 Madeleine-Joséphine Gras de
la Beauche (1788-1883), fille de Benoît-Henri et de Madeleine Palais, dont
Barthélemy-Antoine (1809-1876) fit une requête le 27 août 1867 pour obtenir
substitution du nom de Fontanès à son neveu Gabriel Larderet; 2°
Louis-Antoine-Claude (1812-1855), marié le 21 juin 1847 à Jeanne-Marie
Gourd, fille d’Isaac-François et de Françoise Bussy; 3° Christophe-Anne
(1823-1855), officier de marine; 4° Madeleine-Stéphanie, mariée le 24 août
1829 au baron Alexandre de Miraval; 5° Claudine qui suit: Agarithe Philibert
de Fontanès, mariée le 14 mai 1839 à Jean-Pierre Larderet, mort le 28 avril
1862, de l’armée de Précy, fils de Gabriel et de Jeanne Thomas, dont
Gabriel, qui suit; 2° Léonie, mariée le 23 avril 1886 au marquis Victor
Amelot de Chaillou; 3° Elisabeth, mariée le 26 avril 1864 à
Arthur-Jean-Robert de Garempel, baron de Bressieux (1832-1889), fils
d’Alphonse et de Léontine de Margaron. Barthélemy-Antoine-Gabriel
Larderet-Philibert de Fontanès, 27 mai 1841, autorisé par décret impérial du
19 mai 1869 à porter le nom de Fontanès, capitaine des Mobiles de la Loire,
épousa le 3 janvier 1873 Jeanne-Marie-Céline Amelot de Chaillou, fille de
Victor et de Marie-Mathilde Amé de Saint-Didier, dont
Jacques-Victor-Gabriel-Léon, marié le 10 mars 1906 à Hélénitza Kambouroglou,
fille de Démétrius, conservateur de la B. N. d’Athènes et de Calliope Marato;
2° Léonie-Jeanne-Marie-Jacqueline, mariée le 24 juillet 1902 au vicomte
Marie-Léon-Henry de Foucauld, fille de Gabriel-Raymond et d’Henriette du
Saillant du Luc. Au début du XXe siècle, M. de Fontanès vendit le vieux
manoir à M. Eloi Chorel, fabricant de rubans à Saint-Etienne (1)
château de Fontanès 42140 Fontanes, tel. 04 77 20 87
08, le parc est accessible toute l'année, le château ne se visite pas.
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