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Le château de Villars, maison familiale du célèbre maréchal, accroche ses
ouvrages de défense aux flancs du Mont Monnet, contrefort du Pilat au même
titre que la crête dominée par Virieu. Ce qu’il y a encore de plus
remarquable à Villars, c’est le site merveilleux de sa terrasse d’où le coup
d’œil embrasse, dans un splendide panorama, l’immense horizon des montagnes
du Dauphiné et des sommets neigeux des Alpes. La porte d’entrée surmontée du
blason des Villars: d'azur à trois molettes d’or; au chef cousu de gueules,
chargé d’un lion passant d’argent, et une cloche qui est sur le perron,
ornée aussi de leurs armes, rappellent l’illustre famille qui fut
possessionnée en ces lieux. Une chambre porte le nom de l’archevêque, parce
que Pierre de Villars, archevêque de Vienne (1626-1662), aimait à venir s’y
reposer. Suivant la tradition, il existait autrefois, sur l’emplacement du
château actuel, dans ce vallon rustique, tout planté de châtaigniers, qui
descend du col de Grenouse, un manoir primitif qui aurait été ruiné par les
protestants, peut-être même par les Routiers qui passèrent à Condrieu et à
Maleval, en 1360. C’était sans nul doute, le manoir des de Chuyés,
chevaliers mentionnés aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles dans le cartulaire de
Saint-Sauveur et dans les hommages rendus aux chanoines de Lyon, seigneurs
de Condrieu. Déchus ou ruinés peut être, ils quittèrent leur vieille demeure
et se fixèrent à Condrieu, où ils devinrent les uns notaires
(1480-1600-1630), les autres marchands, vignerons ou contrôleurs du grenier
à sel (1600-1630). Claude de Villars acquit ce petit fief, aux environs de
1600, et l’entoura de murs et de tours, dont quelques-unes subsistent
encore. Avec ce fief, il acquit la rente noble de Chuyer, c’est-à-dire les
droits seigneuriaux, cens, lods, attachés au fief de Chuyer. Il prit, nous
ne savons comment, le titre de seigneur de la Chapelle.
Le territoire de la Chapelle et l’église de Sainte Marguerite étaient
annexes de la paroisse des Hayes. Hugues de la Chapelle, possessionné à
Condrieu, lorsque son frère Bertrand devint archevêque de Vienne, en 1328,
possédait à la Chapelle le domaine de la Couronne, qui porte son blason.
C’est donc lui qui donna à ce territoire le nom de la Chapelle. Il est
possible que ses successeurs aient réuni à leur propriété le château de
Chuyer pour en faire une seule seigneurie. Le château de Villars ne fut
jamais qu’une habitation d’été, car les de Villars avaient leur maison
d’habitation à Condrieu. Claude de Villars, seigneur de la Chapelle,
capitaine-châtelain de Condrieu, était fils de Pierre et de Suzanne Jobert,
petit-fils de Barthélemy et de Marie Harenc de la Condamine,
arrière-petit-fils de Pierre et de Jeanne Faye d’Epeisses. Pierre était fils
de Jean et de Marie Thomassin, petit-fils de Cantien et d’Hélène Palmier, ce
dernier, fils de Pierre et de Marie Le Charron et petit-fils de Barthélemy
et de Marguerite Thomassin, vivant en 1389. Il épousa en 1542, Charlotte
Gavant dont Jeanne, mariée à Nicolas de Gelas de Voisin; 2° Claude, qui
suit; 3° Nicolas, évêque d’Agen de 1589 à 1608; 4° François, seigneur de la
Garde; 5° Claude, mariée à Philippe Clapisson. Claude de Villars, seigneur
dudit lieu et la Chapelle, chevalier des Ordres du Roi, épousa, en 1581,
Jeanne de Fay, fille de Jean, dont Claude, qui suit; 2° Pierre, archevêque
de Vienne en 1626, mort en 1662. Claude de Villars, seigneur dudit lieu, etc,
épousa en 1620, Charlotte de Louet de Nogaret, dont Pierre, qui suit; 2°
Henri, archevêque de Vienne en 1662, mort en 1693; 3° Charles, chevalier de
Malte en 1650; 4° Louise, mariée à Hector de Charpin; 5° Charlotte, mariée à
Jean-André Chasselier de Millieu.
Pierre, marquis de Villars, baron de Maclas, né en 1622, chevalier des
Ordres du Roi, gouverneur de Besançon, ambassadeur, etc, mort en 1698,
épousa, en 1651, Marie Gigoult, dont Louis-Hector, qui suit; 2° Félix, abbé
de Moustiers, en Argonne, mort à Florence, en 1691; 3° Armand, comte de
Villars, tué au siège de Douai en 1712; 4° Thérèse, mariée à Jean de Frétât;
5° Louise, femme de François de Choiseul-Traves; 6° Charlotte, mariée à
Louis de Vogué; 7° Agnès, abbesse de Chelles. Louis-Hector, duc de Villars,
prince de Martigues, pair et maréchal de France, Grand d’Espagne de Première
classe, chevalier des Ordres du Roi et de la Toison d’Or, né le 8 mai 1653,
mort le 17 juin 1734, vainqueur de Denain en 1712. Marié, en 1702, à
Jeanne-Angélique Roque de Varangeville, fille de Pierre et de Charlotte
Courtin, dont Honoré-Armand, qui suit; 2° Louis, né et mort en 1703.
Honoré-Armand, duc de Villars, prince de Martigues, brigadier des armées du
Roi, gouverneur de Provence (1702-1770), épousa, en 1721, Amable-Gabrielle
de Noailles, et n’en eut pas de postérité. Le 13 mars 1735, il vendait
Villars à François Dervieu. Ce dernier était fils de Jean Pierre Dervieu,
seigneur de Goiffieu, et d’Hélène Fayard, et petit-fils de Jean Dervieu,
juge du grenier à sel de Condrieu. Il avait un frère Christophe, qui fut
seigneur de Goiffieu, épousa le 20 mai 1711, Jeanne Ruffier, et fit branche;
et trois sœurs: Marguerite, mariée le 17 février 1691, à Jean Girard; Marie
Catherine, mariée en 1692, à Ennemond Cusset; et Rianche-Thérèse, mariée le
30 avril 1703, à Paul Gondain.
Le nouveau seigneur de Villars était né le 4 décembre 1668 et mourut le 26
mars 1748. Il avait été Président en l’Election de Lyon, et échevin de cette
ville en 1707. Il épousa d'abord Louise Escot, puis le 10 février 1707, Anne
Henry, fille de Thomas et de Marie Robert. Du premier lit il eut Marguerite,
mariée le 8 juin 1742, à Christophe-Théophile des François. Du second lit:
Jean, qui suit; 3° François Roch Dervieu de la Clochetière, né le 18 juillet
1716, capitaine au régiment de Montboissier, puis au régiment de Joyeuse,
chevalier de Saint-Louis; 4° Michel Dervieu du Molard, lieutenant au
régiment de Biron, marié à Claudine Cirlot; 5° Hélène, née le 3 janvier
1708, mariée le 15 février 1735, à Jean-Charles Compagnon de la Servette,
fils de Jean et de Catherine de Quinson; 6° Marie-Anne, née le 23 novembre
1717, mariée le 9 septembre 1744, à Renoît Jullien du Vivier. Jean Dervieu
de Villars, seigneur de Villars et Varey (10 juin 1714-4 septembre 1788),
recteur de l’Hôtel-Dieu de Lyon en 1756, marié le 13 septembre 1743, à
Marie-Pauline Anne Poujol, morte le 10 février 1813, dont Claude, qui suit;
2° Barthélemy-Régis (3 juillet 1750-21 décembre 1837), sous-lieutenant au
régiment de Poitou-Infanterie, chevalier de Saint-Louis, capitaine le 24
septembre 1783, chef lyonnais pendant le siège, épousa le 8 février 1791,
Louise-Jeanne-Nicole-Arnal-Denis de Kedern de Trobriant, dont trois enfants:
Auguste, capitaine de cavalerie; Eugène, mort à Bordeaux, receveur des
contributions directes; et Charles, capitaine de cavalerie, cheva lier de la
Légion d’honneur. Claude-Jean-Marie Dervieu de Varey, seigneur de Villars
(21 juin 1749-26 janvier 1794), martyr de la Révolution, conseiller à la
cour des Monnaies, assista à l’assemblée de la noblesse à Lyon, ayant épousé
le 26 octobre 1779, Jeanne-Fleurie des Fours, fille de Riaise et de Fleurie
du Treuil, dont Barthélemy, qui suit; 2° Jean-Pierre-Alphonse, mort en juin
1849, épousa le 18 décembre 1828, Anne Orset de la Tour, morte le 13 mai
1830; 3° Fleurie-Appo Ionie (1782-29 janvier 1855), mariée à Pierre-Auguste,
marquis de Moyria-Châtillon; 4° Claudine-Julie.
Rarthélemy-Noé Dervieu de Varey (16 août 1787-21 octobre 1859) épousa le 14
juillet 1817, Rose-Jérôme-Félicité Rona de Pérex, fille de Barthélemy-Marie,
et de Sybille-Pauline Trollier de Fontcrenne, dont Charles, qui suit; 2°
Paul, mort le 6 novembre 1879; 3° Jeanne-Pauline (2 juin 1824-19 mai 1893),
mariée le 23 décembre 1844, à François-Casimir-Charles du Tour, marquis de
Salvert-Bellenave, fils d'Augustin Amable et d’Antoinette-Félicité
Prouvensal de Saint-Hilaire. Charles-Rose Dervieu de Varey (27 juillet
1818-19 avril 1903) épousa le 8 octobre 1857 Marie-Cécile de Champs de
Saint-Léger, fille de Gilbert-Louis et d'Alexandrine Claire Thiroux de
Gervillier, dont Jean-Louis-Marie (1864-20 avril 1894). Les armes de cette
famille sont d'argent au chevron de sable, enlacé en chef d'un croissant du
même et accompagné en pointe de trois étoiles d'azur; au chef de gueules;
alias: d'azur, à l'aigle d’argent; au chef du même chargé de trois
mouchetures d’hermines de sable. Le château de Villars appartenait au
commencement du XXe siècle à M. Joseph Roque, de Lyon, marié à Mademoiselle
Piotet. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures ; les peintures de la
coupole au rez-de-chaussée de la tour Nord-Est ; la salle commune avec son
décor ; la cheminée de la chambre de l'Archevêque au premier étage ; les
peintures murales du corridor central au deuxième étage : inscription par
arrêté du 28 décembre 1978. (2)
château de Villars,
chemin du Pras, 42410 La Chapelle Villars, tel. 04 12 39 03 33, hôtel
restaurant.
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