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A peu de
distance du bourg de la Tour-en-Jarez, dans un vallon tranquille et encore
bien boisé, se trouve l’ancien château de Feuillatey que signalent deux
belles tourelles en poivrières, à la flèche élancée. La porte d’entrée, à
laquelle conduit un escalier de quelques marches, est surmontée d’un fronton
que supportent deux magnifiques cariatides. De vastes dépendances servent
encore de résidence aux fermiers. Il ne reste pas de traces delà chapelle
dont l'archevêque Camille de Neufville, autorisa la construction, le 18
octobre 1664. Cette chapelle était dédiée à la sainte Vierge et à saint
Pierre. Le 4 avril 1334, Guillaume Siboud, damoiseau, rendit foi et hommage
au comte de Forez, pour sa grange de Foliatier et ses dépendances et les
terres qu'il tient, dans les confins de la Tour-en-Jarez. Lambert Siboud de
Folhater, damoiseau, testa le 31 mai 1361, voulant être enterré à l’abbaye
de Valbenoite, au tombeau de ses prédécesseurs. Il substituait à Guigues,
son frère, Guillermet, fils du noble Drevet de Vernas. Le 12 juin 1361,
Alise d’Ay, veuve de noble Lambert Siboud de Folhater, teste à son tour.
Elle veut être enterrée au cimetière de Valbenoite au tombeau de Parpillon
d’Ay, damoiseau, son frère. Elle mentionne en outre ses sœurs consanguines:
Béatrix et Jehanne, dite la Gondine, Jehan et Guillot, ses neveux, fils de
sa sœur Reynaude d’Ay; Ramose d’Ay, son autre sœur. Guy de Folhater, testa
le 11 février 1377 en présence de Michel Chambon, curé de la Tour et de
Zacharie Chambon, prêtre. Il veut être enterré au cimetière de Valbenoite,
au tombeau de ses pères. Il fait héritière universelle sa fille Pétronille,
lui substituant son autre fille Marguerite et à son défaut l’enfant dont sa
femme est enceinte.
Au XVIe siècle, Feuillatey appartenait à la famille Micol. Georges Micol,
prêtre de la Tour et curé de la paroisse de Sainte-Laure, en Auvergne,
figure dans un acte du 2 juin 1559, reçu par le notaire Jacques Charles et
contenant liquidation et partage d’une ancienne association et communauté de
biens existant entre les membres de cette famille. Il semble que Feuillatey
ait appartenu au début du XVIIIe siècle, à Benoit Soviche, marchand de
Saint-Etienne, époux de Catherine Ploton, d’où Catherine Soviche, née le 19
novembre 1709, mariée le 1er juillet 1749 à François de Flon, avocat en
Parlement, né à Féternes en Savoie, le 10 novembre 1706, fils de Guillaume,
bourgeois d’Evian, et de Laurence Lacroix. Les armes de cette famille sont
d'azur au chevron, accompagné en chef de deux étoiles, et en pointe d'un
croissant, le tout d’argent. Leur fille Laurence de Flon porta Feuillatey
dans la famille Gerbes de Tours, dont les armes sont d'azur à la tour
d’argent, accompagnée en chef d’une étoile du même. Antoine Gerbe, marchand
de Saint-Didier-sous-Rochefort, épousa Françoise Bard, dont Jean, qui suit;
2° Antoine, marié le 23 août 1626, à Jeanne de Possat, fille de Christophe,
écuyer, seigneur de Saint-Didier et de Benoîte Biatron; 3° Nicole, mariée
avant 1620, à André Pastural, notaire royal de Saint-Didier, fils de Jean et
de Claudine Grellier. Jean Gerbe, bourgeois de Tours, père de Antoine Gerbe,
bourgeois de Tours, marié à Bonne Mivière. Il en eut Antoine Gerbe de Tours,
marié d'abord à Jeanne du Poyet, puis le 26 novembre 1743, à Jeanne du
Poyet, née le 8 janvier 1712, fille de Jean et de Gabrielle Dauvergne. Du
1er lit il eut Antoine Gerbe de Tours de la Chaize, lieutenant civil et
criminel en la ville et châtellenie de Cervière, marié le 9 février 1728, à
Marguerite de la Valette, fille de-Gilbert et d’Anne Gourbine; 2°
Jean-Marie, qui suit; 3° Jean-Joseph, 23 mai 1699; 4° Jeanne-Bonne-Marie; 5°
Marie-Bonne, née le 28 août 1700; 6° Jeanne-Marie, née le 24 novembre 1703;
du second lit: 7° Gabrielle, née le 24 janvrier 1745, mariée le 26 novembre
1768 à Jean-Baptiste Le Pain, fils de Jean-Baptiste et de Marie Soulat.
Jean-Marie Gerbes de Tours, notaire royal et procureur d’office de
Saint-Didier (1696-1769), marié le 25 août 1726, à Louise-Joséphine Moulin,
dont Claude-Antoine Gerbes de Tours, avocat en Parlement, juge châtelain de
la Tour-en-Jarez, procureur du Roi et 1er échevin de Saint-Etienne, seigneur
de Feuillatey. Il fut arrêté par les officiers municipaux de Saint-Etienne
qui dépouillèrent son cabinet, un vrai musée, de tous titres de famille et
de fortune. Ce fut principalement l’œuvre d’un sieur Bidault, avoué à
Saint-Etienne et notaire à Rive-de-Gier, qui s’empara de force de la clef
dudit cabinet en présence du jeune Jean-Baptiste de Tours, âgé de 6 ans.
Claude-Antoine cherchait alors à rentrer en possession du fief de Tours,
passé aux Le Pain. Il fut arrêté le 14 octobre 1793 et guillotiné le 18 mars
1794. Il était, nous dit Delandine "bon père, bon époux, laissant de
nombreux enfants dans la douleur". Il avait épousé le 28 juillet 1772,
Laurence de Flon, dont Antoine-Jean-François; 2° Jacques-Augustin; 3°
Jean-André-Melchior; 4° Jean-Baptiste Gerbes de Tours, né le 4 février 1786,
marié le 8 janvier 1808, à Catherine-Claudine Savoye, fille de Jean-Claude
et de Marie Montellier, dont Mélina, morte jeune; 2° Jeanne-Pauline, mariée
le 10 février 1827 à Antoine- Alexandre Giraud; 3° Marie-Joséphine, mariée
le 14 novembre 1837, à Yvan Crozet. Laurence de Flon était morte à
Saint-Etienne, le 14 novembre 1792, laissant 18 domaines: Rifoix passa à
Madame Clerjon, les Gouttes à Jean-Baptiste Gerbes de Tours, Feuillatey à
Louise Testenoire des Fûts, sa troisième fille. Les armes des Testenoire
sont d’or à la tète de Maure de sable tortillée d’argent, soutenue de trois
fers de lance de sable; au chef d’azur, chargé de trois étoiles d’or. Ils
vendirent Feuillatey à la famille Dumaine. Le château passa ensuite à M.
Durand Badel, dont la fille a épousé l’amiral Bouxin, possesseur de
Feuillatey au début du XXe siècle. Une partie des dépendances, naguère en
possession des Desjoyeaux, appartenait à cette époque à M. Garnier. (1)
château de La Feuillatée 42580 La Tour-en-Jarez, propriété privée, ne se
visite pas.
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