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Les premiers seigneurs du château de Villeneuve furent les Verd, famille à
laquelle on rattache l’archevêque de Reims, Raoul Verd (1106-1114), le doyen
de la cathédrale de Châlon-sur-Saône, Eudes Verd (1315) et Gérard de Verd
qui entra dans les ordres avec sa femme Ruffine de Marcigny, en 1077. Falcon
Verd est mentionné le 15 janvier 1194 et fut père de Guichard Verd,
chevalier, qui possédait de grandes terres à Moind et Montbrison. Il mourut
en 1227 et fut enterré dans l’église de la Tourette, ce qui semble prouver
qu’il était seigneur de Villeneuve; 2° Falcon, qui suit; 3° Durand; 4°
Raymond, religieux de File Barbe. Falcon Verd, seigneur de Foris, dont il
rend hommage le 6 août 1246, mort en 1285, épousa en 1246, Marquise Raybe,
fille d’Arnulphe, laquelle testa le mercredi de la Pentecôte 1319, et fut
inhumée au cimetière de la Tourette, laissant Falcon, qui suit; 2°
Marguerite, mère d’Armand Verd. Falcon Verd, seigneur de Villeneuve, dont
hommage le 18 janvier 1333. On pense qu’il épousa la fille de Lambert de
Bauzac, dont Falcon Verd, prieur de Saint-Antoine de Vienne, en 1347, vit
encore en 1392; 2° Ploton, qui suit; 3° Dalmas, qui rend hommage de sa
maison forte de Chazelles-sur-Lavieu, le 22 juillet 1322. Comme mari d’Elise
d’Ecotay, il reconnut, le 13 novembre 1324, avoir reçu de Bertrand, seigneur
de la Roue, 10 livres viennoises que Gaudemar de Fay, seigneur de Bouthéon,
avait promis au nom et comme procureur dudit Bertrand de payer à Hugues d’Ecotay,
en aide de la dot de sa fille Elise. Il est cité dans une charte d’Ainay du
8 juin 1295, avec son frère Arthaud, et fut le père de Guy Verd des Périers
qui rend hommage de sa maison-forte de Chazelles, en 1361; 4° Arthaud Verd,
possessionné à Saint-Bonnet en 1350. Le 24 juillet 1322, il prête foi et
hommage pour la moitié du château de Chénereilles et les rentes du mas de
Laval et de la Roche, au mandement de Saint-Bonnet. Il était bailli de
Forez, le 2 juin 1361; 5° Ponce Verd, bailli de l’Eglise Saint Etienne de
Lyon et père d'Amédée Verd le Vieux, escuyer d’honneur de la Duchesse
Anne-Dauphine. Amédée eut une fille Ysa belle, qui teste le 3 novembre 1387,
et un fils Amé ou Amédée Verd, chevalier en 1406, capitaine-châtelain de
Saint-Bonnet, le 7 juillet 1408, capitaine-châtelainde Montbrison et bailli
de Forez, le 16 mai 1414, charge dont s’était démis en sa faveur Guichard
d’Urfé, dont il était le cousin par suite de l’alliance de Falconnette Verd
aux Arnould d’Urfé; seigneur de Chénereilles,Veauche, etc., mort le 20
janvier 1479; 6° Marguerite Verd, dame de Beaux; 7° Hugues Verd, moine en
1325.
Ploton Verd, seigneur de Villeneuve, dont foi et hommage le 19 septembre
1378, épousa Ramose de la Faye, dont Françoise Verd, mariée le 31 mai 1393,
à Guyot de Boisvair, et en secondes noces, le 17 avril 1395, à Etienne de
Saint-Maurice; 2° Louise Verd, qui portera Villeneuve aux Durgel. Le samedi
6 janvier 1391, Ploton Verd, chevalier, seigneur de Villeneuve, teste devant
Maître Mathieu Bolle, rappelant son père Falcon, Marquise d’Urfé, Ramose de
la Faye, sa très chère épouse, dont la dot a été de 1000 fr. d’or (126.000
fr), son oncle religieux homme frère Falcon Verd, son frère Pons, il fait
légataire universelle sa fille Françoise, mariée à Guyot de Boisvair et à
défaut son autre fille Louise. Cette dernière épousa Humbert Durgel de la
Chabaudière, qui devint seigneur de Villeneuve. Ses armes sont: cinq points
d’or équipollés à quatre d’azur, à la bordure de gueules besantée d’argent.
Humbert et Louise eurent deux fils, Pierre et Hugonnet Durgel. Ce dernier
n’eut qu’une fille, Marguerite Durgel qui porta Villeneuve dans la famille
de la Merlée. Elle épousa en effet, en 1445, Roland Mastin de la Merlée.
Gilbert Mastin de la Merlée avait épousé Anne de Sénaret qui, après la mort
de son mari, eut Villeneuve comme douaire et épousa en secondes noces, Anne
de Sacconay, d’une famille chevaleresque du pays de Gex dont les armes sont
de sable à trois étoiles d’argent deux et une; au chef du même chargé d’un
lion naissant de gueules. Aimé de Sacconay, fils de Pierre est mentionné
avec sa femme Anne de Sénaret, dans un acte du 12 décembre 1554. Il figure
comme seigneur de Villeneuve dans une montre du ban et arrière ban de la
noblesse du Forez, du 5 septembre 1557. Il eut pour frère Gabriel de
Sacconay, chanoine-comte de Lyon, le 4 février 1527, archidiacre en 1572,
doyen le 25 septembre 1574, fameux pour son zèle contre les protestants. On
croit qu’il résida à Villeneuve où une chambre porte le nom de "chambre du
chanoine", et on dit même qu’il aurait fait lapider deux prédicants
huguenots, ce qui aurait attiré sur Saint-Bonnet, les foudres du farouche
baron des Adrets.
Après le décès d’Anne de Sénaret, Villeneuve passa à son fils Antoine le
Mastin de la Merlée. Le 26 août 1572 ce dernier vendait sa rente noble de la
Merlée à Guillaume de Gadagne, seigneur de Bouthéon. Il parait certain qu’il
le vendit aussi Villeneuve. En effet, dans l’inventaire dressé après le
décès de Pierre de Cohade, il est fait mention de la vente, passée par le
sieur Allard, qui était sans doute l’intermédiaire. L’acquéreur fut Jean
Verdier, fils de Guillaume, marchand de Saint-Bonnet, et frère d’Anne
Verdier qui épousa Jean Lacour, du Puy, et lui apporta en dot, 2500 livres
tournois, plus le lit nuptial. Jean du Verdier, connu sous le nom de "sieur
de Villeneuve" paraît n’avoir laissé qu’une fille, Françoise du Verdier, qui
porta le château à Jehan du Creux de l'Argentière, juge-grenetier au grenier
à sel de Saint-Bonnet, qui y mourut le 14 août 1647, et portait de gueules à
trois coupes d’or; et lui donna Claude, Bonne et Antoinette, qui porta
Villeneuve à son époux, Antoine de Cohade, commissaire des guerres, d’une
vieille famille d’Auvergne, qui porte d’or au lion de sinople, armé,
lampassé et couronné de gueules. Il y mourut le 16 mars 1646, laissant
d’Antoinette du Creux: Jean-Baptiste, qui suit; 2° Antoinette, mariée au
seigneur Barry du Bayet; 3° Suzanne, mariée le 2 octobre 1653, à Etienne de
Foudras, seigneur de Rontalon; 4° Anne, religieuse à l’Argentière; 5°
Angélique, née le 16 juillet 1645, filleule d’Abraham de Cohade, seigneur de
Fonteilles, son oncle; 6° Marie, religieuse à Notre-Dame du Puy; 7°
Abraham-Armand, né le 9 juillet 1643; 8° Paul, grand vicaire et custode de
Sainte-Croix, docteur de la Société de Sorbonne; 9° Françoise, (10 décembre
1646-14 février 1665). Jean-Baptiste de Cohade, seigneur de Villeneuve et
receveur des tailles d'Yssoire, épousa le 19 août 1678, Gabrielle Guérin,
dont Pierre de Cohade, seigneur de Villeneuve, mort en 1736.
L’inventaire que l’on fit alors établit que dans tout le château, il y avait
15 draps, un mobilier qui tombait de vétusté, des lits incomplets; dans la
cave, plus de vin, le peu qui s’y trouvait ayant été apporté par le seigneur
de la Vaissière; dans la chapelle, point de calice, le sieur Martin,
sociétaire de l’église de Saint-Bonnet, apportait le sien. Pierre de Cohade
avait épousé Marie-Madeleine de Moricaud de Bessières, dont arie-Gabrielle,
née le 10 janvier 1696, mariée le 5 octobre 1722, à Pierre de la Vaissière,
seigneur de Lolière, fils de Jacques et de Françoise de Navette; 2°
Marie-Thérèse, mariée le 27 mai 1727, à Jacques de Saulnier, seigneur de
Mercœur, baron de Rochegude, fils de Gabriel et d’Hélène de la Faye; 3°
Paul, né le 6 mars 1698. Les de la Vaissière, qui héritèrent Villeneuve,
portent d'azur au noisetier d'or; à la bande de gueules. Pierre de la
Vaissière, seigneur de Villeneuve, mourut le 29 avril 1758, laissant
Jacques, qui suit; 2° Jean-Baptiste Toussaint, lieutenant au Régiment
d’Auvergne; 3° Marie-Thérèse, religieuse Sainte Claire a Montbrison; 4°
Françoise, religieuse ursuline à Saint-Bonnet. Jacques de la Vaissière
(1732-1758), seigneur de Cantoinet, Villeneuve, etc, épousa le 26 avril
1753, Marguerite Boyer de Reyriec, morte en 1785, fille de Pierre et de
Catherine Pélissier, dont Pierre de la Vaissière, seigneur de Cantoinet et
Villeneuve, mort célibataire en septembre 1775, faisant héritier son cousin
de la branche cadette de la Borie: Jacques-Gabriel de la Vaissière de
Cantoinet, seigneur de Villeneuve, lequel épousa Marie Madeleine de
Boucharme de Chazeaux, dont une fille, Marie-Thérèse, qui porta Villeneuve
aux Molette de Morangiès. Les de la Vaissière, originaires du Rouergue,
remontent leur filiation à Philippe de la Vaissière, seigneur de Cantoinet
en 1327.
Jean-Annet Molette de Morangiès Saint-Aban, maréchal des camps et armées du
Roi, colonel du Régiment de Languedoc-Infanterie, puis commandant en chef de
la garde nationale de Langogne, chevalier de l’Ordre Royal et Militaire de
Saint-Louis, baron des Etats du Languedoc, avait épousé le 31 janvier 1781,
Marguerite-Thérèse de la Vaissière de Cantoinet. Le nouveau seigneur de
Villeneuve n’habita pas, semble-t-il, le château, qu’il vendit le 16 juillet
1793. L’acquéreur de Villeneuve devait être Thomas Richard du Bouchet, qui
déposa à cet effet les fonds nécessaires chez le notaire Teyssier, de
Saint-Bonnet. Ce dernier, qui fut grand ami de Javogues, et l’un des
soutiens de la république, était une parfaite canaille. Il garda les fonds,
fit arrêter, condamner et exécuter Thomas Richard du Bouchet, qui était
cependant un ami de son père. Teyssier est mort à Saint-Bonnet et
l’acquéreur réel fut Claude Thomas, propriétaire au Chambon. Après la mort
de celui-ci, devant Buhet, notaire, et le 21 juin 1814, Villeneuve fut
adjugé à Pierre-Marie Blanc, propriétaire à Saint-Bonnet, mais originaire de
Tence. Il épousa Catherine-Aglaë Brioude, dont Marie-Célie, mariée à Ludovic
Revel, et Louis-HippolyteBlanc (1820-1888), juge de paix à Saint-Bonnet
jusqu’en 1869, puis juge au tribunal de Montbrison. En 1847, il avait épousé
Marie-Antoinette Crozet, qui mourut le 25 mai 1877, lui ayant donné un fils:
Michel-Emile Blanc, né le 7 mai 1850, notaire à Saint Rambert, marié le 4
août 1879, à Marie-Ernestine-Victoire Révérend du Mesnil. De cette union
sont nés à Saint-Rambert, Louis-Antoine-XavierBlanc, le 8 janvier 1880,
marié à Mademoiselle Richard du Montellier; 2° Paul-Edmond Blanc
(1884-1885); 3° Michel-Emile-François-Henri Blanc, né le le 16 mars 1888. Au
début du XXe siècle, cette famille continue très honorablement la possession
de Villeneuve qu’elle s’apprête à restaurer en restituant aux tourelles
d’angle les flèches qui les couronnaient autrefois. (1)
De plan rectangulaire, l’assise du donjon, reposant sur le rocher, a un
fruit relativement important. L'espace aménagé dans son sous-sol est voûté
en berceau plein cintre ; ses autres niveaux sont plafonnés. Ces derniers
sont actuellement desservis par l'escalier en vis qui se trouve accolé au
donjon sur toute sa hauteur. La largeur du mur nord, au niveau du sous-sol,
est de 95 cm. L’élévation de sa façade nord comporte un certain nombre
d’ouvertures de périodes différentes. De plain-pied, une porte charretière,
aujourd’hui occultée par une large baie rectangulaire à volet métallique,
liée à une porte piétonne en arc plein cintre, actuellement murée, qui se
trouvait percé dans le mur est, à côté du donjon. Aux autres étages nous
retrouvons des baies du XVe siècle et XIXe siècle. Le collage de la façade
XVIIe contre le donjon, se distingue parfaitement en élévation, où la chaîne
d'angle de ce dernier est bien marquée. D’autres bâtiments devaient être
liés au donjon, comme en témoigne l’important massif maçonné qui se prolonge
au sud de ces fondations, et contre lesquels vont venir s'appuyer une
campagne de construction du XVIe siècle Au XVIe siècle, probablement durant
son premier quart, s'élèvent, dans l'angle sud-est du donjon, et
vraisemblablement contre d’autres bâtiments, un escalier en vis de plan
octogonal demi-hors-oeuvre ainsi que deux ailes reliées entre elles par une
galerie longeant la façade est du logis. Ainsi, l'aile nord s'élève sur
trois niveaux et l'escalier en vis, lié au donjon, sur cinq niveaux ;
peut-être en possédait-il d’autres supplémentaires avant qu'il ne soit
arasé. L'aile sud, ayant été reconstruite au XIXe siècle, aucun élément
permet d'en imaginer l'aspect. La façade s’étirant entre ses deux ailes et
recevant la galerie, possédait au XVIe siècle deux niveaux, le troisième
datant du XIXe siècle, mais de style XVIIe : on en veut pour preuve la
présence d’une baie de cette époque dans l’espace situé au-dessus des
rondins de bois, visibles en façade, et du décalage existant entre les nus
des murs de ces deux derniers niveaux. De plus l'escalier en vis n’est plus
lié à la façade au-delà du second niveau. Les ouvertures de son élévation
sur cour ont beaucoup changé. Celle du rez-de-chaussée date
vraisemblablement du XVIIe siècle. À l'étage, les deux baies visibles ont
été remaniées assez tardivement au XIXe siècle, l’une d’entre elles, dans
l'angle de la tour d'escalier contient une tourelle en encorbellement à
usage de latrines. Toutes deux étaient des portes ouvrant sur une galerie en
façade. Une troisième baie, ayant conservé son caractère du XVIe siècle,
communique aujourd’hui, au premier étage, avec l’aile sud.
Le bâtiment principal qui s’étend à l’ouest, dont les angles sud-ouest et
nord-ouest sont surmontés par des échauguettes écrêtées à leur sommet et
dont le soubassement comporte un important fruit, date du XVIIe siècle. Il a
peut-être "rhabillé" des bâtiments plus anciens ou s’est substitué à eux.
L'élévation est ordonnancée et les baies côté nord sont plus étroites que
celles, côté sud, qui ont des meneaux et des traverses. C'est à la fin du
XIXe siècle puis au début du XXe siècle que les deux baies supérieures de la
travée située sur la droite de la porte à arc en plein cintre, qui ouvre sur
le jardin, sont percées. Les échauguettes en encorbellement n’avaient sans
doute aucun caractère défensif , elles avaient surtout pour rôle de marquer
l'appartenance de cette propriété à une famille noble ; leur construction en
pierre de taille est soignée. En 1892, un texte précise que "les angles et
les murs d'enceinte étaient flanquées de culs de lampe et d'échauguettes et
la porte donnant dans la cour intérieure était défendue par des créneaux et
des mâchicoulis existant encore il y a une soixantaine d'année, et les
échauguettes portées en encorbellement, le donjon" et "la tour furent
étêtés, les uns durant les Guerres de Religion, les autres à la Révolution.
La cour intérieur avec sa galerie desservant les appartements du premier
étage, la chapelle n'existent plus. La courtine et la porte d'entrée
fortifiée ont disparu (au début du XIXe siècle, après 1824)". Un extrait
d'une généalogie en 1891, signale que "la courtine, où était la porte
d'entrée et le pont-levis, a disparu pour donner plus d’air et de lumière,
suivant d’autres usages". Un document d'archives de 1681 indique que la
maison forte était composée de plusieurs chambres, de deux tours, colombier
et moulin. Enfin un inventaire effectué à la suite du décès de Pierre de
Cohade, seigneur de Villeneuve, survenu en 1736, précise qu'il n’y avait pas
de calice dans la chapelle.
Ainsi au XVIIe siècle déjà, un haut mur à caractère défensif protégeait
l'entrée de la cour intérieure, comme l'indique encore le plan cadastral de
1824, et une tour comportant peut-être une chapelle et un colombier, comme
celle existant encore à la maison forte de Brassolard, devait se dresser
dans l’angle sud-est de la cour. Au XIXe siècle, l'aile sud de la maison
forte est donc reconstruite et réaménagée ; son élévation sud comporte
plusieurs baies du XVIe siècle remployées à l’étage et d’autres du XIXe
siècle. La galerie disparaît et des latrines, aménagées dans une tourelle en
briques et en encorbellement, sont aménagées contre l'escalier en vis.
D'autres baies, sur l'ensemble des façades et comme déjà signalé
précédemment, sont percées ou remaniées. Dans le prolongement de l'aile
nord, une remise est ajoutée. Aujourd'hui, dans l’axe de la façade Est se
trouve une porte, à encadrement mouluré datant probablement du XVIIe siècle,
qui ouvre sur un large couloir voûté en berceau qui traverse le logis d'est
en ouest. Sur la façade ouest, à l'extrémité ouest du couloir, une porte
haute, en arc plein cintre. est accessible par un escalier droit en pierre
composé de dix marches depuis les jardins en terrasse, au début du siècle
deux rampes d'appui en brique encadraient l'escalier. A droite du couloir en
entrant (au nord), se trouvent les caves, voûtées en berceau, dont une est
aménagée dans le soubassement de l’ancien donjon. A gauche du couloir, une
porte, à la modénature semblable à celle qui ouvre sur le dit couloir, donne
accès à une profonde cuisine voûtée en berceau à pénétrations datant du
XVIIe siècle. Une cheminée devait s'appuyer contre le mur est, à l'endroit
même où une porte a été aménagée afin de communiquer avec l'aile sud ; une
cheminée monumentale du XVe siècle et provenant d’une des maisons de
Saint-Bonnet-le-Château, y a été déposée, la base des piédroits manque.
Contre le mur sud de la cuisine, la baie de gauche a été percée, dans ce qui
devait être un placard, au XIXe siècle, celle de droite reçoit un évier en
pierre. L'aile nord, accessible depuis l'escalier en vis, comporte un espace
dit technique, mais dont la fonction d’origine n’a pas pu être identifiée.
Le premier étage est desservit par l'escalier en vis, il comporte un certain
nombre de pièces lambrissées au XXe siècle par des compagnons :
bibliothèque, bureau, chambres. Celle qui est située à l’ouest du donjon est
voûtée d’arêtes en plâtre.
Les origines de la ferme du château semblent être du XVIe siècle. Le
portail, mouluré et orné d’une clef d’arc sculptée d’un écusson aujourd'hui
aveugle, ouvre sur un espace couvert par un toit à deux pans qui précède
l’ancienne basse-cour de la maison forte. C’est dans l’angle nord-ouest de
la ferme que se trouve le logis primitif ; au rez-de-chaussée. la cuisine
abrite encore une vaste cheminée avec une poutre en bois et un four à pain.
Dans son prolongement, vers l’est, plusieurs porcheries le relie à la
grange-étable qui ferme l'angle nord-est de la ferme. Le portail de la
grange, en retrait, est abritée par l’avant-toit, et une corniche composée
de petites dalles de granite, coiffe le haut du mur situé côté cour. En tête
des porcheries, côté logis, un petit espace anciennement habité, possède une
bouche de four à pain percée dans le mur extérieur et donnant sur la cour.
Face au logis, dans l’angle opposé, se trouve un édifice ayant été très
largement modifié, il sert aujourd’hui de logis aux fermiers qui travaillent
les terres du domaine. Sa façade ouest était, jusque vers 1900, percée de
travées composées de plusieurs petites baies rectangulaires dont plusieurs
existent encore, murées. Sur le cadastre ancien de 1824, ce bâtiment était
deux fois moins large et cependant aucune trace d'agrandissement est
visible, il se pourrait qu'il ait été entièrement reconstruit après cette
date là, ce qui impliquerait alors que le portail XVIe de la cour ait été
partiellement remonté, ce qui paraît fort probable. Enfin, dans l’angle
sud-est de l’ancienne basse-cour se trouvait un édifice barlong qui
encadrait, avec la grange-étable, l'entrée du domaine. De cette construction
il ne reste que le soubassement, lequel comportait un important fruit. Un
mur de soutènement, dans son prolongement, fermait au sud la basse-cour. Au
XIXe siècle, après 1824, une grange-étable, de plan carré, s'élève en
travers de l'ancienne bâtisse, en ayant réemployé un bon nombre
d'encadrement de baies. Trois contreforts épaulent sa face sud au niveau de
l'étage de soubassement, lequel abrite un large espace voûté en berceau
plein cintre pouvant servir de remise à matériel agricole, de cave ou autre.
Sous l'important montoir de la grange, un passage voûté traversant est
aménagé. Au droit du montoir se trouve un bûcher.
La maison forte est située en fond de vallon, sur une pente assez forte,
aussi est-il logique qu’il y ait eu un certain nombre d'édifice avec un
soubassement, comme le logis XVIIe siècle et la grange-étable XIXe siècle
ci-dessus décrite, mais également de murs de soutènement destinés à retenir
les espaces aplanis. Il en est ainsi des jardins et cours de la propriété.
Un important mur de soutènement, épaulé d’un contrefort à l'endroit où
devait se trouver une tour contenant un colombier et / ou une chapelle,
contient la poussée des terres de l’ancienne basse-cour de la maison forte.
Il en est de même concernant les jardins en terrasse qui s’étagent sur deux
niveaux, le mur de soutènement du jardin supérieur comprend dans son
épaisseur une glacière voûtée en berceau en anse de panier; celui qui est en
contrebas est contrebuté par quatre volumineux contreforts percés à leur
base dans la largeur, pour permettre l'écoulement des eaux qui provenaient
de la retenue d’eau supérieure, l’autre servant au moulin, que l’on remarque
sur le plan de 1904 seulement, et qui devait permettre l'irrigation des
jardins et des terres. Ce même plan nous renseigne sur la nature des
plantations du domaine mais également des jardins: à l'ouest, terrasse
supérieure : massif : terrasse inférieure partie de gauche, accessible par
un escalier droit de plan circulaire, parterre ; terrasse inférieure partie
de droite : jardin potager, et enfin à l’est, en contrebas de la cour
centrale, le jardin des houches (jardin maraîcher). Sur le cadastre de 1824,
à l'ouest des jardins en terrasse, figurent deux moulins, actionnés par
l’eau conduite dans une retenue par un bief prenant sa source dans le
ruisseau de Villeneuve. Déjà en 1904, un seul moulin subsistait, lequel,
aujourd’hui, n'est plus en fonction. Les quelques vestiges de son mécanisme
nous permettent de savoir qu'il s'agissait d'un moulin à farine à roue
horizontale. La construction, de plan rectangulaire possède également un
étage de soubassement.
château de Villeneuve 42380 La Tourette, propriété privée, ne se visite pas.
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