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Le château de
Feugerolles est bâti sur une montagne élevée et assis sur la saillie d’un
large rocher. Il domine de sa formidable silhouette l’industrielle cité du
Chambon. Le portail est surmonté par des mâchicoulis, abritant un chemin de
ronde auquel conduit un petit escalier, pratiqué de chaque côté, dans
l’épaisseur du mur. A droite du portail, qui s’ouvre à l’ouest, se trouve
une tour qui renferme un cabinet voûté. La chapelle paraît être du XVe
siècle. Une inscription, placée dans la frise du fronton, indique que le
portail et les fenêtres furent reconstruits par Gaspard de Capponi. Un peu
plus loin est une petite enceinte où se trouve un puits, autrefois à l’usage
des écuries. Les bâtiments qui portent ce nom furent à l’origine habités par
les châtelains. Après les écuries on pénètre dans une petite cour qui
précède un jardin, l’un et l’autre fermés par les murailles d’enceinte à
l’angle occidental desquelles se trouve une tour qui était encore intacte en
1760. Dans le château proprement dit, on rencontre d’abord au
rez-de-chaussée une grande salle, précédant l’ancienne boulangerie,
attenante à la cuisine. Dans celle-ci se trouve une vaste cheminée où se lit
encore, quoique martelé, le blason des Lavieu. Par la cuisine on gagne une
porte moderne qui conduit à une tour ronde dans laquelle se trouve
l’escalier à vis, primitif du château. Sur le tympan de la porte, un écu en
losange porte le blason des Lavieu, parti d’une alliance. Ce sont sans doute
les armes de la femme de Jausserand de Lavieu, dit Pérceval. Au premier
étage la chambre dite de Saint-Chamond, grande et magnifique, est éclairée
par une grande fenêtre à croisillons et une petite, sans meneaux.
On l’appelle également Chambre des Revenants, car, au dire des gens du pays,
les anciens seigneurs de Feugerolles s’y donnent encore rendez-vous. De
cette chambre, une porte aux armes des Lavieu conduit à un cabinet, situé
au-dessus de la boulangerie. La chambre située au-dessus de la cuisine est
très vaste, c’était celle des anciens seigneurs et on lui a rendu sa
première destination. Un cabinet de toilette, en dépendant, existe dans la
tour du milieu. Au second étage, au-dessus de la chambre de Saint-Chamond,
se trouve celle dite des Commissaires qui prend vue au couchant par une
fenêtre à croisillons. Une belle porte aux moulures gothiques conduit dans
un cabinet de la grosse tour du portail, relié à la salle des archives qui
contient encore le meuble de pierre aux épaisses portes de fer qui abritait
les choses précieuses. De là, on arrive dans un cabinet de la tour à
consoles. Par un dédale de petits réduits on parvient à la chambre au-dessus
de celle des maîtres. Enfin, par une petite porte carrée on pénètre dans un
cabinet voûté de la grosse tour du centre. Les greniers n’ont rien de
remarquable. A droite de la cour sont les appartements édifiés par Henri de
Charpin des Halles, en 1721, communiquant par une galerie avec le château.
Au centre de cette galerie sont les armes accolées des Capponi et des d’Augerolles.
Elle conduit à un vestibule qui mène à la salle à manger et à une autre
pièce, splendidement décorée. Au premier étage, une salle immense est
décorée d’une belle cheminée en proportion aux armes de Capponi et d’Augerolles;
elle est reliée à la chambre de Damas, ornée, comme celle du
rez-de-chaussée, de tapisseries de laine. La galerie de Feugerolles renferme
de nombreux portraits de différente valeur.
En 1173, Feugerolles appartenait à la puissante maison de Jarez. Guichard de
Jarez était feudataire du comte de Forez et seigneur de Feugerolles. Hugues
de Lavieu, fils de Gaudemar, seigneur de Roche, dut acquérir Feugerolles des
de Jarez. Il avait épousé Miracle, veuve en 1312, dont Jaucerand, qui suit;
Ahélida, mariée à Nicolas de Thiers, fils de Guillaume et d’Agnès de Malmont.
Jaucerand de Lavieu, rendit hommage de Feugerolles en 1296. Il épousa Egline
de Chalancon, déjà veuve en 1312, dont Jaucerand, qui suit; Hugues, baron d’Ecotay,
dont il prête hommage en 1324, 1332, 1333. Il épousa Ansillette, dont il eut
Jean de Lavieu, qui rend hommage d’Ecotay, le 20 janvier 1336; 3° Jaucerand;
4° Bertrand; 5° Egline, mariée à Jean de Marcilly, fils d’Antoine et d’Audis
de Saint-Priest; 6° Florus, le grand prieur de Feugerolles. Jaucerand de
Lavieu, dit Perceval, sr de Feugerolles, Marclopt, etc, dont il rend hommage
au comte de Forez, père de Bertrand de Lavieu, seigneur de Feugerolles,
épousa en 1350 Agnès de Cornon, dont Jaucerand III, qui suit; Briand, qui
entra dans les ordres; 3° Perceval, prieur de Bard et de Conflans; 4°
Bertrand, religieux de Saint-Antoine; 5° Roland, seigneur de Perrignac.
Jaucerand III de Lavieu, seigneur de Feugerolles et d’Ecotay, épousa en 1372
Alix de Beaujeu, fille de Guichard et de Marguerite de Poitiers, qui apporta
en dot 3.000 florins d’or; il en eut un fils qui va suivre. Alix, devenue
veuve se remaria à Etienne de Sancerre, qui mourut dans un voyage en
Barbarie, en 1390; elle épousa alors en troisièmes noces Guy Damas de Couzan.
Edouard de Lavieu, seigneur de Feugerolles, Ecotay, Rochefort, fut bailli de
Mâcon et sénéchal de Lyon, en 1412, et mourut en 1415. En 1404, il avait
épousé Marguerite Dauphine, fille de Béraud, tué à Azincourt, et d'Isabeau
d’Apchon, dont Jacques, qui suit; 2° Jean, seigneur d’Ecotay, Saint-Didier
et Rochefort, conseiller et chambellan du duc de Guyenne, fils de Charles
VII. Il épousa Marguerite de Balzac d’Entragues, n’en eut pas d’enfants et
testa en faveur de son beau-frère, Annet de Talaru; 3° Anne, mariée en 1435
à Jacques de Chabannes la Palice; 4° Alix, femme d’Annet de Talaru.
Jacques de Lavieu, seigneur de Feugerolles, Curraise, etc, épousa Jeanne de
Cassinel, et en secondes noces Antoinette de Crussol, fille de Géraud et
d’Alix de Lastic. Du premier er lit il eut Charles, qui suit; 2° Artuse,
femme de Jean de Montmorin, fils de Pierre et d’Isabeau de Chauvigny; 3°
Louise; 4° Marie, mariée à Jean de Lévis, seigneur de Couzan; 5° Georgette,
religieuse; 6° Marguerite, épouse de Guillaume de Rollat. Charles de Lavieu,
seigneur de Feugerolles, Curraise, etc, épousa en 1463 Louise de Bressoles,
fille d’Antoine et de Catherine d’Apchon. Il mourut sans enfants et sa veuve
se remaria avec Jean de Lévis, veuf de Marie de Lavieu, dont elle n’eut
aucune postérité. Tous les biens des Lavieu passèrent par héritage aux
Lévis, seigneurs de ’Couzan. Le 23 juin 1570, Claude de Lévis, baron de
Couzan, vendait la baronnie de Feugerolles à Jean Camus, seigneur de
Châtillon, pour 200.000 livres tournois. Ce dernier était fils de Pernet
Camus et de Françoise Jacob, et petit-fils de Maurice. Il avait épousé
Antoinette de Vinols. L’aîné de leurs enfants, Antoine, fut investi de la
baronnie de Feugerolles. Leurs armes sont d'azur à trois croissants d’argent
et une étoile d’or en abîme. Mais la vente de Feugerolles avait été faite
sous faculté de rachat, aussi la terre retourna-t-elle au vendeur, qui,
solidairement avec son fils Jacques de Lévis, la vendit, le 26 juin 1586, à
Alexandre de Capponi, seigneur d'Ambèrieu. Cette dernière famille est une
des plus anciennes de la Toscane. Laurent de Capponi, père du seigneur de
Feugerolles, était venu s’établir à Lyon, en 1530. Pendant la famine de
1573, il nourrit et entretint à ses frais 4.000 pauvres de la cité de Lyon.
Naturalisé Français en 1553, il épousa le 12 mai 1554 Hélène de Gadagne,
fille de Thomas et de Pernette de Berti, dont Charles, marié le 11 février
1591 à Gabrielle d’Aligre; 2° Alexandre, qui suit; 3° Lucrèce, mariée le 1er
juillet 1570 à Philippe de Gondi; 4° Cassandre, mariée à François Manelli.
Alexandre de Capponi, baron de Feugerolles, seigneur de Roche, marié le 17
mars 1586 à Françoise d'Augerolles, dame de Roche, fille d’Antoine et d’Anne
Mitte de Chevrières, dont Gaspard, qui suit; Alexandre-François, baron de
Roche, qui testa le 3 juillet 1624. Gaspard de Capponi, baron de
Fougerolles, seigneur de Roche, etc, épousa le 31 octobre 1623 Isabeau de
Crémeaux, fille de Renaud et de Sybille de Rébé, et en secondes noces le 10
février 1647 Madeleine du Peloux, fille de Nicolas et de Catherine du Puy.
Du second lit il eut Louise, mariée le 3 juin 1664 à son cousin issu de
germain, Gilbert de Capponi; 2° Marie, mariée en 1678 à Gaspard Arod de
Montmelas; 3° Catherine Angélique, mariée à Pierre-Hector de Charpin; 4°
Catherine-Charlotte, mariée à Louis de Crémeaux; 5° Christine, supérieure de
la Visitation de Saint-Etienne; 6° Gaspard. Les armes des Capponi sont
tranché de sable et d’argent. L’héritier des biens des Capponi fut
Pierre-Hector de Charpin, marié le 22 janvier 1676 à Catherine-Angélique de
Capponi. Il était fils de Balthazard et de Louise de Villars, petit-fils de
Pierre et de Renée Papon de Goutelas, et descendant d’une famille qui se
trouve être aujourd’hui la plus vieille du Forez. Son frère Henri de Charpin,
dit l’abbé des Halles vint finir ses jours à Feugerolles.
Catherine-Angélique de Capponi mourut le 22 décembre 1686, laissant Henri,
mort en 1705; 2° Jean-Michel, abbé de Saint-Germain d’Auxerre; 3° Henri,
abbé delà Grande-Seauve; 4° Louis-Hector.
Louis-Hector de Charpin, baron de Feugerolles, etc, mort le 3 juin 1744,
épousa le 22 avril 1722 Marie-Polixènede Riverie de la Rivière, fille de
Christophe et de Diane Arod de Lay, dont Jean-Baptiste-Michel, qui suit; 2°
Camille-Colombe, chanoinesse-comtesse de Neuville; 3° Amable-Espérance,
reçue à Saint-Cyr, le 22 juin 1743; 4° Anne-Diane, religieuse à la Séauve;
5° Marie-Anne. Jean-Baptiste-Michel de Charpin, marquis de Feugerolles,
seigneur des Bruneaux, etc, épousa, le 24 juillet 1753, Anne-MarieAnselmet
des Bruneaux, dont Louis-Alexandre-Jérôme de Charpin, baron de Feugerolles,
seigneur des Bruneaux, etc, marié le 28 octobre 1777 à Suzanne-Christophe
d'Albon, fille de Camille, baron d’Avauges, et d’Anne Marie-Jacqueline
Olivier, dont André-Camille, qui suit; 2° Jean-Baptiste-Michel, mort à 22
ans, le 1er novembre 1811; 3° Anne-Diane-Félicité, mariée le 26 juillet 1804
à Ferdinand Puy du Roseil. Elle hérita de Feugerolles, mais par acte du 15
novembre 1853 y réinstalla les Charpin. André-Camille de Charpin-Feugerolles
épousa le 27 septembre 1815 Pauline Adélaïde de Perthuis, fille de
Lucien-Julien et de Philippine de Varennes. Il mourut le 15 novembre 1824,
laissant Hippolyte, qui suit; 2° Félicité-Adélaïde, née le 16 février 1818,
mariée le 12 juin 1839 au comte Guy-Armand de Dampierre.
Hippolyte-André-Suzanne, comte de Charpin-Feugerolles, né le 11 septembre
1816, mort le 9 mars 1894, épousa le 28 octobre 1845, Marie-Aimée-Pauline de
Nettancourt-Vaubecourt, fille du marquis Claude et d’Ernestine de Beauffort
de Montdicourt, morte en 1860; et en secondes noces le 11 novembre 1862,
Sophie de Guignard de Saint-Priest, veuve du comte Gaspard de
Clermont-Tonnerre, et fille d’Alexis et de Marie de la Guiche. Il eut
Alexis-Henri-Marie-Chantal, marié à Renée du Soulier, fille de Nicolas et
d’Henriette Arthaud de la Ferrière, dont Pierre, sous-lieutenant, tué à
l’ennemi le 17 février 1915; Raymond, sous-lieutenant, tué à l’ennemi le 17
janvier 1915, et Chantal. Les armes des Charpin sont d'argent à la croix
ancrée de gueules, au franc quartier d’azur, chargé d’une molette d’or.
Depuis leur alliance avec les Capponi, ils portent leurs armes en
écartelure. (1)
Éléments protégés MH : le château en totalité : le logis principal, la
maison attenante, l'ancienne salle de justice, la chapelle, les terrasses et
éléments maçonnés inclus dans l'enceinte, l'enceinte avec la porte
monumentale, les tours, les fossés ensevelis et les jardins : inscription
par arrêté du 25 janvier 2012. (2)
château de
Feugerolles 42500 Le Chambon-Feugerolles, propriété privée, ne se visite
pas.
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Crédit photos:
Anthony Morel
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