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Château de Goutelas à Marcoux
 
 

         Le Livre des Composition cite en 1278 ou Guillaume de Gotelus, damoiseau. Au XIVe siècle, le fief passe aux Ecotay. En 1405, Gabrielle d'Ecotay, dame de Goutelas, épouse Pierre du Bec de la Garde. Le fief passe ainsi dans cette famille, jusqu'au mariage de Marguerite du Bec avec Antoine de Rougement en 1525, puis avec Antoine de le Bretonnière d'Aix en 1557: elle meurt peu après et son époux vend Goutelas à Fleury Reygnaud, qui le cède l'année suivante à Jean Papon. De la maison forte médiévale, il resterait la structure d'ensemble: une plate-forme quadrangulaire à flanc de coteau, cantonnée de tours et protégée par un fossé en eau au nord-est et peut-être au sud-ouest, alimentés par un réservoir situé plus haut sur la colline, grâce à des canalisations dont des vestiges ont été trouvés lors des travaux des années 1960 (système endommagé lors de la construction de la route qui passe au-dessus du château). Au même moment ont été mises au jour les fondations d'une tour situés au milieu de la reconstruction de la façade est, remaniée au XVIIIe siècle. Un pont-levis se trouvait peut-être à droite du portail du XVIe siècle (traces dans les maçonneries). Jean Papon (1507-1590), qui rachète le château et la seigneurie de Goutelas en 1558, est l'un des personnages éminents du Forez de la Renaissance. Né à Crozet, la protection d'Antoine de Lévis, seigneur de Châteaumorand, abbé de La Bénisson-Dieu et évêque d'Embruns, lui permet de faire des études de droit.
Il devient lieutenant général du baillage de Forez en 1543 ou 1544, maître des requêtes de Marie de Médicis, et est anobli par Henri III en 1578. Surnommé "le Grand Juge" il s'illustre par son oeuvre de synthèse et d'explication du droit dans les Arrêts notables des cours souveraines de France et les trois notaires, rédigé eu français; traducteur de Démosthène et Cicéron, il est également l’auteur d'une description du Forez. La famille Papon était liée à celle d'Urfé dans le gouvernement du Forez et faisait partie du même groupe de l'élite forézienne lettrée et partisane de la Cours Réformée. Anne d'Urfé compose l'épitaphe du tombeau des Papon à la collégiale de Montbrison, et Honoré fait du Grand Juge le modèle du sage Adamas de l'Atrée. De leur côté, Jean Papon, puis son fils Louis qui hérite Goutelas à la mort de son père, se sont inspirés de la Bastie d'Urfé dans la reconstruction du château et le décor d'architecture qui est plaqué sur le portail, l'avant-corps soulignant l'entrée et la porte de la chapelle). Ce sont eux qui transforment la maison forte médiévale en château Renaissance avec plan en H et élévation régulière à travées. La cuisine située sous le passage couvert, avec cheminée en pierre sculptée et potager, est un des vestiges des aménagements de cette époque, ainsi que les décors peints subsistant dans la salle du Grand Juge et la chambre de Diane. Les cheminées sculptées de bas-relief illustrant l'histoire de Jomas (salon rouge) ont été vendues dans la deuxième moitié du XIXe siècle.
Louis Papon,seigneur de Gouteles de 1590 à 1599, était chanoine à la collégiale de Montbrison depuis 1559 (charge occupée par son grand-oncle et parrain) il devient ensuite curé de Saint-Georges-en-Couzan et prieur de Marcilly en 1565. Il est également connu comme lettré et poète. À sa mort, Goutelas revient à son jeune frère Melchior, puis aux fils, petit-fils et arrière petit-fils de celui-ci. Le dernier, François II Papon, meurt sans descendance et lègue Goutelas à son épouse Claire Séguier; au décès de celle-ci, le château passe à Catherine Papon, soeur de François III, et à son époux Pierre André du Cros de Montmars En 1777, Philippe du Cros de Montcoury entreprend des travaux d'embellissement de sa demeure. Le contrat passé en août 1777 avec Michel Ange Dal Gabbio, architecte d'origine italienne, que le texte signale comme demeurant à Goutelas, stipule que celui-ci dit démolir la charpente de tout le corps de bâtiment du côté du jardin, avec celle des tours, le propriétaire devant descendre les "tuiles à crochet", et "faire à neuf la charpente de la nouvelle construction que fait faire maintenant ledit seigneur suivant et conformément aux plans et profils qui seront de nous signés". Le nouveau toit sera "couvert à la mansarde" avec un brisis couvert en tuiles creuses. La nouvelle charpente réutilise des bois de la précédente, puisque des échantillons analysés par dendrochronologie ont été datés de 1550.
La toiture de la tour du colombier (extrême est), à faible pente et en tuiles plates, est certainement représentative de la forme des toits des château Renaissance. Dans la mesure où la présence de Michel Ange Dal Gabbio à Gautelas semble attestée avant ce chantier sur les toitures (il y demeure), on peut lui attribuer la "nouvelle construction", c'est à dire la reconstruction partielle de l'aile nord-est afin de constituer une façade unifiée donnant sur le jardin. On connaît de celui-ci une ébauche de plan dans la première moitié du XIXe siècle, mais il a totalement disparu. En 1778, Michel Ange Dal Gabbio part se retirer en Italie (il meurt pendant le voyage) et laisse le chantier à son neveu Michel, venu s'installer à Saint-Germain-Laval après avoir terminé ses études d'architecture à Dijon, et dont c'est le premier chantier en Forez. On lui attribue en général la construction de l'escalier central et l'aménagement de certaines pièces dans le style Louis XVI (lambris du salon de musique). Il prit peut-être une part importante à l'achèvement des reconstructions, puisque la date 1779 est gravée sur le linteau de la lucarne de la tourelle d'angle est de la façade sur jardin. En 1794, Philippe du Cros Papon de Montmars est exécuté à Fours. Le château est mis sous séquestre et pillé, puis restitué à ses quatre filles (dont l'une était chanoinesse à Leigneux) entre lesquelles il est partagé.
Le fils de l'une d'elles, le commandant Xavier de Campredon, finit par racheter l'ensemble et y assemble une collection d'objets d'art et d'antiquités. Il meurt en 1859; sa collection est dispersée et le château est vendu l'année suivante aux frères Lagnier. Ils se réservent la partie XXe du château, et construisent un mur pour la séparer de l'autre moitié, louée à des fermiers; une grange est construite à côté de la chapelle transformée en porcherie. Certains décors (cheminées, cloche) sont démontés et vendus. Les archives sont récupérées par la ville de Mantbrison, qui les dépose à la Diana après classement par Vincent Durand. Après la disparition des Lagnier en 1895, le château est vendu et le domaine loti; en 1920 le lot sur lequel se trouve le château est acheté par Noël Guyot, agriculteur à Marcoux, qui loue quelques pièces à une famille, puis vend la charpente et les tuiles en 1939. À sa mort en 1941, il transmet le bien à son neveu Noël Durand. En 1961, celui-ci accepte de le céder au franc symbolique à l'association "les amis de Goutelas", dont il rejoint les membres fondateurs Paul Boucher, son frère Louis, Jean Bonnard (avocat à Lyon), M. et Mme Paul Pais. L'association se donne pour but la restauration du château entamée dès 1962 et menée à bien grâce à la participation bénévole d'artisans locaux et d'habitants de la commune. L'association, puis le centre culturel de Goutelas, ont ensuite assuré la vie du site en y organisant diverses manifestations et en le louant comme hébergement collectif pour des stages ou des séminaires. Le château a récupéré certains de ses décors sculptés disparus pendant sa phase de ruine.
Le château est plaqué sur a côté de l'esplanade défendue par six tours (une à chaque angle; une en avancée au nord, son pendant à l'angle ouest aurait disparu à la Révolution; une à l'extrémité de la façade nord). Dans le mur d'enceinte sud-est est percé un portail d'entrée avec porte piétonne. Le portail est encadré de pilastres cannelés à chapiteaux composites supportant un entablement et un fronton triangulaire orné d'armoiries. Le chanfrein de l'arc du portail et de la porte est sculpté d'une frise d’oves et dards. Le château présente un plan régulier en H, avec une cour d'honneur au sud-est et une cour de communs au nord-ouest. Le corps central est constitué d'un passage couvert donnant à gauche dans une cuisine, à droite dans le vestibule d'où part l'escalier tournant à retour, avec jour, en maçonnerie et rampe en fer forgé. L'enfilade de pièces dans l’aile nord-est de la cour d'honneur comprend, en partant de l'escalier: une salle dite "salon rouge", une chambre dite "salon de musique" et une chambre à alcôve. La partie bordant la cour de communs a été recloisonnée après les travaux des années 1960: elle comprend une salle à manger et une cuisine, desservies par un couloir. L'aile sud-ouest bordant la cour d'honneur comprend (toujours en partant du corps central), une salle à usage actuel de chaufferie, un bureau (cheminée dont le linteau à cartouche Renaissance avait été remonté en linteau de porte d'étable dans la grange voisine démolie dans le dernier quart du XXe siècle) et la chapelle avec une tour campanile et construisent un mur pour la séparer de l'autre moitié, louée à des fermiers; une grange est construite à côté de la chapelle transformée en porcherie.
Certains décors (cheminées, cloche) sont démontés et vendus. Les archives sont récupérées par la ville de Mantbrison, qui les dépose à la Diana après classement par Vincent Durand. Après la disparition des Lagnier en 1895, le château est vendu et le domaine loti; en 1920 le lot sur lequel se trouve le château est acheté par Noël Guyot, agriculteur à Marcoux, qui loue quelques pièces à une famille, puis vend la charpente et les tuiles en 1939. À sa mort en 1941, il transmet le bien à son neveu Noël Durand. En 1961, celui-ci accepte de le céder au franc symbolique à l'association "les amis de Goutelas", dont il rejoint les membres fondateurs Paul Boucher, son frère Louis, Jean Bonnard (avocat à Lyon), M. et Mme Paul Pais. L'association se donne pour but la restauration du château entamée dès 1962 et menée à bien grâce à la participation bénévole d'artisans locaux et d'habitants de la commune. L'association, puis le centre culturel de Goutelas, ont ensuite assuré la vie du site en y organisant diverses manifestations et en le louant comme hébergement collectif pour des stages ou des séminaires. Le château a récupéré certains de ses décors sculptés disparus pendant sa phase de ruine.
Le château est plaqué sur a côté de l'esplanade défendue par six tours (une à chaque angle; une en avancée au nord, La partie bordant la cour de communs a été totalement reconstruite. Une partie des sols du rez-de-chaussée était constituée de pavés de chêne. À l'étage si l'on suit le même parcours, on a: deux chambres (au dessus de la cuisine Renaissance), une chambre dite "bibliothèque" et deux chambres (la première recloisonnée) à l'est, la salle dite du Grand Juge au nord, donnant sur la cour de communs. De l'autre côté, une salle convertie en sanitaires et deux chambres, la chambre dite de Diane ou de Jean Papon et une dernière chambre. Les combles ont été aménagés en dortoirs et en chambres dans le dernier quart du XXe siècle (hébergement collectif). La salle du Grand Juge avait un plafond peint: rinceaux de feuilles et fleurs de lys sur les grosses poutres, fleurons en camaïeu sur les caissons entre celles-ci. Une corniche peinte sur le mur reprenait le motif des rinceaux au-dessus d’une frise de grecque stylisée. Il ne subsiste que les rinceaux peints sur les poutres. Dans la chambre de Diane aurait subsisté un décor de peintures murales représentant Actéon dévoré par ses chiens, également disparu avec la restauration du château. Il en reste de minces vestiges et le décor des poutres (rinceaux, sirènes).
Certains décors du château sont connus par la description qu'en a laissé le commandant de Campredon: "du manoir de Jehan Papon.… avec ses planchers de chêne et ses larges panneaux peints en bleu et ornés de rosaces et de grandes fleurs de lys, avec des peintures retraçant sur les murs d'une grande salle, le cours du Lignon, et différentes scènes tirées du roman de l'Astrée, ainsi que la porte de fer gardant l'entrée de la tour dans laquelle étaient conservées Les archives de la seigneurie... le premier étage n’a conservé que deux pièces du manoir primitif. Sur les murs de la première dans laquelle on entre sont peints différents sites pris sur le cours du Lignon, on y distingue parfaitement le cours de cette rivière pour laquelle le roman de l'Astrée inspiré alors un culte tout particulier dans tout le pays du Forez. Plusieurs de ces peintures sont dessinées avec grâce, chacune desquelles retrace des sujets tirés du fond inépuisable du roman. La seconde pièce a un aspect plus grave, est un tout complet qui n'a point de peintures conservées. La corniche se compose de plusieurs petits tableaux pleins de grâce... dans l'un on voit des nymphes s'élançant les unes vers les autres avec des guirlandes de fleurs. Une autre représente des bergers avec leur chien. Ici c'est un autel, où sont les victimes qui doivent êtres immolées. Plus loin on voit l'enlèvement d'Europe".

Éléments protégés MH : les façades et les toitures, la grande salle, la chapelle : inscription par arrêté du 10 novembre 1964. (1)

château de Goutelas 42130 Marcoux, depuis 1985 il est géré par "l'association Centre Culturel de Goutelas", lieu d'accueil de séminaires, stages, vacances familiales et d'animation culturel...

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     source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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