|
Le plan cadastral de 1809 indique, au
lieu-dit Basses-Braies, une vigne et une loge; nom local pour désigner une
cabane de vigne qui appartiennent à "Julliard, receveur". En 1867, le long
de la partie basse de ce terrain, la municipalité ouvre une rue qui dessert
le centre ville jusqu'à la gare récemment construite. Cette nouvelle voie de
circulation appelée avenue de la Gare devient après la guerre de 1870
l'avenue Alsace-Lorraine. De chaque côté de cette promenade ombragée, les
terres agricoles sont achetées par des familles aisées afin d'y construire
une maison, un petit immeuble de rapport, voire un château et quelques
années plus tard des maisons pavillonnaires. Ainsi dans la deuxième moitié
du XIXe siècle, sur la vigne de "Julliard", terrain à forte déclivité, Louis
Lachèze et son épouse née Châtelard, font construire au sommet de la butte
un château entouré d'un jardin d'agrément. Le portail monumental, qui ouvre
sur la nouvelle avenue, montre en couronnement le chiffre LC, initiales des
commanditaires Lachèze-Châtelard; Louis Lachèze est fils d'un ingénieur et
petit fils de Claude Lachèze, l'ancien maire de Montbrison de 1801 à 1812.
Cette demeure de notable, rare château de la ville, est réalisée par les
architectes lyonnais Henri Feuga et Henri Despierre. Les matrices
cadastrales précisent que ce domaine constitué des "maison, loge du
concierge, bâtiment" est achevé en 1874 et imposable en 1877. C'est
probablement à cette date que les célèbres pépiniéristes et architectes
paysagers Luizet et Barret d'Ecully (Rhône) procèdent à l'aménagement du
parc arboré. Dans le 1er quart du XXe siècle, le jardin est amputé, le long
de l'avenue d'Alsace-Lorraine, d'une bande de terrain pour l'installation
d'un lotissement constitué de cinq maisons pavillonnaires implantées de part
et d'autre du portail d'entrée. A la même époque, une remise est édifiée
dans la partie haute du parc. En 1950, le domaine est acheté par la commune
pour y établir, dès 1951, une école complémentaire de filles; établissement
déplacé lorsqu'en 1964, il devient collège d'enseignement supérieur. Le
château accueille alors une école maternelle publique; il est prévu que
l'école maternelle soit transférée en 2014 vers le nouveau complexe
scolaire, sur le site Brillé.
L'édifice présente des solins de granite en pierre de taille et ses murs
sont constitués de moellons de granite et de calcaire couverts d'un enduit.
La tour est tout en pierre de taille et la toiture en ardoise. La demeure,
de plan symétrique, montre des façades à travées: cinq travées dans les
élévations principale et postérieure, trois travées dans les élévations
latérales. La façade principale du côté du parc est agrémentée d'une tour à
pans coupés qui constitue l'axe de symétrie de la maison; l'élévation
postérieure possède un avant-corps axial légèrement saillant. La toiture est
à longs pans et croupes, sa tour est couverte d'une flèche polygonale avec
épi de faîtage et girouette, l'avant-corps reçoit un toit en pavillon. Une
haute souche de cheminée s'élève sur chacun des versants. Le toit est
agrémenté de quatre oeil-de-boeuf du côté de la façade principale et de
lucarnes-pignons sur les autres versants formant un étage de comble, à
l'exception de la tour et de l'avant-corps qui possèdent un étage carré
supplémentaire. L'étage de soubassement, orienté du côté de l'élévation
principale, est masqué par une terrasse bordée d'un garde-corps à balustres
en pierre; celle-ci est interrompue en son milieu par un degré extérieur
convexe qui donne monumentalité et accessibilité au rez-de-chaussée surélevé
ouvrant sur le grand vestibule d'honneur.
L'intérieur de l'édifice est distribué par un escalier tournant à retours
avec jour, suspendu. La rampe d'appui est en fonte. L'étage de soubassement,
sur entrevous en brique cimentée, est accessible par un escalier à une volée
droite, installé sous l'escalier principal. Le décor d'architecture reste
discret. La tour est mise en valeur par un bossage à refends dans ses deux
premiers niveaux tandis que des frontons curvilignes garnissent les dessus
de fenêtres de l'étage attique, au troisième niveau. L'ensemble des
élévations est orné de bandeaux d'étage, de chaînes d'angle à refends,
d'encadrements de baies, de tables saillantes au-dessus des fenêtres du
rez-de-chaussée surélevé ; une simple corniche moulurée couronne l'étage
carré. Les garde-corps des baies sont en fonte. La distribution intérieure
est symétrique: l'axe étant réalisé par le vestibule d'honneur et l'escalier
intérieur. Quatre pièces se répartissent de part et d'autre de cet axe, avec
un jeu de fausses portes et fausses fenêtres, soit deux salons de chaque
côté de la tour, une bibliothèque à l'arrière du côté de la cour; la
quatrième pièce est restructurée. Le parc aujourd'hui très modifié est
délimité par un mur de clôture en mâchefer enduit, posé sur un solin de
pierres et protégé par un chaperon de tuiles. Subsistent de la création
initiale du jardin d'agrément, le portail monumental en fer forgé, trois
terrasses en terre-plein étagées maintenues par un mur de soutènement et le
bassin. (1)
château de Lachèze 42600 Montbrison,
propriété de la commune, il accueille l'école maternelle, il est prévu que
l'école maternelle soit transférée en 2014 vers le nouveau complexe
scolaire, sur le site Brillé.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement M.
Claude Moritel pour les photos qu'il nous a adressées pour illustrer cette
page.
A voir sur cette page "châteaux
de la Loire" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|