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Le château de Ressins est
une construction très vaste, composée d’un corps de logis rectangulaire,
auquel se relient deux ailes formant à l’intérieur une cour carrée ouverte à
l’est. Il date du XVIIIe siècle et a remplacé le manoir primitif dont
quelques fragments encore apparents semblent fixer la date au XVe siècle. Un
pont-levis, dont l’emplacement se reconnaît sans peine, donnait accès dans
le castel entouré de profonds fossés, qui ont été comblés à la fin du XIXe
siècle. On remarque, sur un des bâtiments de service, les écussons de deux
des anciens propriétaires: celui des du Saix: écartelé d'or et de gueules et
celui des Béraud: d’azur à trois molettes d'éperons d’or; au chef cousu de
gueules, chargé d’un lion léopardé d’argent. Nulle part on ne voit celui des
Morestin ce qu’explique facilement leur trop court passage à Ressins, en
1604. Parmi les travaux exécutés par M. E. Gautier, dans le but de rendre à
cette demeure la physionomie du premier castel de la fin du XVe siècle, il
faut citer le rétablissement des meneaux en croix des fenêtres, la
suppression des corniches, et surtout l’installation, dans la cour
intérieure d’un portique en pierre, de style Louis XII, surmonté d’une loge
ouverte à piliers de chêne massif, taillés en balustres. En 1664, après le
décès de François Béraud de Ressins, il y avait au château "dans la chambre
du trésor, un grand coffre baye où sont les papiers de la maison, en la
chapelle de ladite maison et chasteau estant au second étage proche la
grosse tour où s’est trouvé sur l’auteul un tableau de l’annonciation de la
Vierge avec un cadre doré et verny... en la grande salle basse, deux grands
andiers de cuivre à l’antique, sur le fourneau, un tableau de la conversion
de Saint-Paul, sans cadre, deux tables noyer, 14 chaises de tapisserie à
gros point, 10 chaises garnies de sarge de camp verte... un jeu de billiard
assorty avec son tapis surjetté roze serge; dans la chambre du défunt, deux
chenets cuivre deux tables noyer et un champlit garni de rideaux à ouse, un
fauteuil et un miroir avec une tapisserie de Bergame;... à l’écurie 3
chevaux de carrosse et 2 de selle....".
Le vendredi vigile de saint Georges 1334, Robert de Ressins promit payer 4
livres, 11 sols, à l’acquit de Guillard Chersala de Sainte-Colombe. En 1427,
en présence de Girard de Rochefort, Hélénore de Ressins, dame de Passinge,
femme de noble Guyot Nagu, seigneur de Magriy, fit dresser un terrier pour
la paroisse de Chirassimont. Sa fille, Marie Nagu, dame de Passinge, femme
d’Antoine de Saint-Romain, seigneur de Valorges, fit dresser un nouveau
terrier, en 1478, en présence de Jean Bec, seigneur de la Motte. Cette terre
de Passinge fut vraisemblablement le berceau de la famille de ce nom qui a
brillé en Roannais d’un certain éclat. Dès la fin du XVe siècle, Claude du
Saix, époux d’Alix de Girardières, s’intitule seigneur de Ressins, que ses
descendants possédaient encore cent ans plus tard. La seigneurie appartint
ensuite aux Béraud de Ressins, après une possession intermédiaire très
courte des Morestin. Les armes des Morestin sont de gueules à la bande
d’argent accompagnée de deux croissants du même; au chef cousu d’azur,
chargé de trois croisettes d’or; alias: de... à la fleur de lys de...
accompagnée en chef de deux étoiles et d'un croissant en pointe. David
Morestin fit enregistrer à l’A. G. d’azur à une bande d’or, chargée de trois
flammes de gueules et accompagnée de deux croissants d’argent. Le 21 mai
1604, Claude Morestin, bourgeois de Perreux, acquit pour un ami élu ou à
élire, la justice de Nandax, des commissaires du duc de Montpensier. Le 17
juillet 1604, il fit élection de Claude du Saix, seigneur de Ressins.
Jean Béraud, chevalier, seigneur de Ressins en 1623, trésorier de France à
Lyon, épousa d'abord Eléonore Richard; puis Marguerite Pianello. De ses deux
mariages il eut François Béraud, chevalier, seigneur de Ressins, trésorier
de France à Lyon, épousa le 9 octobre 1647, Françoise Charrier, fils de Jean
et de Dorothée Mascrany, dont François, marié à Marie-Renée Courtin, fille
de François et de Marguerite Popule; 2° Mathieu Béraud de Ressins, dit le
marquis de Ressins, seigneur de Ressins après son frère, épousa Benoîte d’Arcy
d’Ailly, dont Charles-Marie-César; 2° Jean-Mathieu Béraud de Ressins,
chevalier, capitaine au régiment de Picardie. Il était très lié avec le
marquis de Vichy. Le 3i juillet 1773, il lui adressait ses condoléances pour
la mort de Madame de Vichy, et quinze jours plus tard, Madame de Ressins
l’entretenait d’une terre que le marquis voulait vendre. "Mes sœurs,
ajoutait-elle, vous prient de recevoir leurs empressés compliments, nous
vous prions de dire bien des choses à Madame la Marquise de Vichy et de la
faire resouvenir de la promesse qu’elle nous fit de passer par Carillion
quand elle ira à Saint-André, la fête sera complète si vous pouviez en être,
mais j’espère que ce qui est différé ne sera pas perdu". Jean-Mathieu épousa
le 8 mai 1780, Jeanne-Guillelmine Bona de Perex, fille de Jean-Baptiste et
de Rose-Hyéronyme de Murard. Charles-Marie-César-Jérôme Béraud de Ressins
vivait en 1843. Le comte de Ressins avait vendu ses biens aux Captier, de
Marcigny, et habitait Paris en 1866. En possession de M. Etienne Gautier, à
la fin du XIXe siècle, dont la charité était proverbiale, le château de
Ressins était au commencement du XXe siècle à ses héritiers. (1)
château de Ressins 42720 Nandax, tel. 04 77 23 70 90, lycée agricole, des
salles pour réceptions, des chambres de 1 à 8 personnes et des dortoirs sont
mis à disposition.
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