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Château de la Salle à Nervieux
 
 

       Le château de la Salle, tel qu’il existe actuellement, date de 1730. C’est une vaste construction rectangulaire, à laquelle M. de Bastard fit ajouter en 1825, un portique classique composé de quatre hautes colonnes doriques soutenant un fronton triangulaire aux armes de Bastard. A droite du bâtiment principal une chapelle a été construite, en 1879, par l’architecte Carra, dans le style Renaissance. Une riche ordon nance de pilastres et de colonnes composites règne à l’extérieur. Tout le mobilier de la chapelle est traité avec un fini précieux, les vitraux sont de Bégaie. Ce château, tel qu’il fut construit en 1730 par les Chappuis, comprenait un pignon au centre et des pavillons aux deux extrémités qui sont aujourd'hui en retrait par suite de la construction du portique.

En 1320, le fief de la Salle appartenait à Humbert de Vaisseu, dit l’Espagnol. En 1336, son fils Paynet de Vaisseu fait donation à Barthélemy de Mespin de tous les droits qui lui appartenaient, du chef de Guillaume de Vaisseu, sur des biens situés à Balbigny et sur la maison de la Salle et ses dépendances à Nervieu. L’érection en fiefs de la Salle et de Sugny eut lieu au XIVe siècle, sans doute à la demande de Pierre de Mespin, peu après la destruction du château de Nervieu, dont ces terres étaient arrière-fiefs. En 1369 Pierre de Mespin est mandataire général du duc de Bourbon. En 1414 la Salle appartient à la famille de Sugny, car à cette époque Antoine de Sugny, fils et héritier de Berthon de Sugny et d’Arthaude de Granval, rend hommage pour Sugny et la Salle. En 1442 nouvel hommage d’Antoine de Sugny pour la Salle. La Salle eut longtemps les mêmes seigneurs que Sugny, les de Sugny s’étant fondus dans les d’Albon elle passa à ces derniers. En 1650, le seigneur de la Salle est noble Charles Billiot. Il mourut avant 1656 et sa veuve, Antoinette de Fossat, dame de la Salle, mourut à 50 ans, le 6 janvier 1660. Son héritier fut Antoine de Beylle, seigneur de la Salle en 1661. Il mourut à 40 ans, le 20 novembre 1672, et avait épousé Elisabeth de Jally, dont il eut Jacqueline Claudine, née le 4 juin 1665, dont le parrain fut Jacques de Beylle, sans doute son oncle; 2° Jacques, né le 20 juillet 1666; 3° Alexandre, né le 15 mai 1668; 4° Marie, née le 7 janvier 1671.

Elisabeth de Jally fut inhumée le 30 novembre 1675, elle était alors femme en secondes noces de Claude Papon, seigneur de Matorge. Ce dernier donne, en 1679, un aveu et dénombrement de la Salle. Le château, dont Claude Papon paraît n’avoir eu que la jouissance de son vivant fit retour aux enfants du premier lit de sa femme. Claudine de Beylle le porta à son époux, Pierre-Vital Chappuis, lieutenant criminel à Montbrison. Ce dernier était fils de Vital, marié le 15 juillet 1641 à Emérentienne Chassain, et petit-fils de Jacques, marié le 22 avril 1617 à Catherine Allard, ce dernier second fils de Vital. Il avait un frère, Pierre, marié d’abord à Marie Rochet, puis le 25 janvier 1703 à Louise Servonnet, dont Barthélemy, marié à Marie Saladin du Fresne; et trois sœurs, Emérentienne, mariée à Louis de Gaulne; Antoinette, femme d’Antoine Verne, et Toussainte, ursuline à Saint-Galmier. Il épousa Jacqueline-Claudine de Beylle, fille d’Antoine et d’Isabeau de Jally, le 2 octobre 1673, et contracta une seconde alliance avec Marguerite Daudieu. Sa première femme était morte le 15 octobre 1687. Il eut du premier lit Vital Chappuis, seigneur de la Salle, marié le 18 juin 1710 à Claudine Thoynet, d’où sont issus Marie-Joseph, inhumé à 3 ans, le 5 octobre 1723, et Claude-Vital Chappuis, seigneur de la Salle, marié le 19 juillet 1746 à Françoise-Thérèse Jourdan de Saint-Lager, fille de François et de Françoise Richer, dont une fille et un fils.

La Salle passa après leur mort à leurs cousins, les Chappuis de la Goutte. Pierre-Antoine Chappuis de Maubou, seigneur de la Goutte, était fils de Pierre, seigneur de la Bruyère, et petit-fils de Claude et de Claudine Barailhon. Il épousa Claire Bernou de Nantas, morte le 24 novembre 1736, puis le 27 janvier 1738, Marie Girard, dont Jean-Pierre, qui suit; 2° Pierre, né le 21 janvier 1748, mort martyr de la Révolution le 24 octobre 1793, chevalier de Saint-Louis; 3° Pierre-Antoine, né le 14 mai 1749, emprisonné sous la Terreur, épousa Agathe-Madeleine Colomb d’Ecotay, fille de Jacques-François-Christophe, et de Marie-Madeleine-Augustine Odde de Triors, dont Agathe, mariée en 1814, à Jules Gaillard de Dananche; 4° Pierre-Antoine, enseigne de vaisseau (15 février 1752-juin 1774); 5° Marie-Catherine-Pierrette, née le 13 novembre 1738, mariée le 24 mars 1772 à Toussaint Scott de Martinville; 6° Marguerite, née le 29 octobre 1739, religieuse ; 7° Jeanne, née le 18 novembre 1746, mariée à Gaspard Odde de Triors; 8° Mar guerite, mariée le 10 février 1775 à Georges Bertrand de Chabron. Jean-Pierre Chappuis de Maubou, seigneur de la Salle, etc, né le 8 avril 1744, mort victime de la Terreur le 15 octobre 1793, chevalier de Saint-Louis, épousa le 13 avril 1774 Marie-Claire Rolin de Champclos, morte victime de la Terreur le 23 mars 1794, dont Pierre-Marie Chappuis de Maubou, seigneur de la Salle (1777-1848), épousa le 31 octobre 1802 Marthe Quarré du Plessis; 2° Brice-Jules, 28 mai 1809, marié le 27 août 1840 à Isaure Mottin; 3° Melchior, né le 7 juillet 1812, marié le 17 septembre 1837 à Louise Pochon, dont Marguerite, mariée le 22 juin 1859 à Albin Cognet de la Roue, dont la descendance a relevé le nom de Mau bou, et Isaure-Marie-Edwige.

Le 3 juillet 1816, Pierre-Marie Chappuis de Maubou et son épouse vendaient le château et la terre de la Salle à Antoine Denave-Ronat et Antoine Ronat, son père adoptif, pour 535.000 francs. Le 17 avril 1824, Anfoine-Hippolyte Ronat revendait la Salle au comte de Bastard, président à la cour d’appel de Lyon. Les armes de cette famille sont d’or à l’aigle d’Empire; mi parti d’azur à la fleur de lys d’or. Le 8 juillet 1841, le comte de Bastard revendait le château et ses dépendances de 850 hectares à M. Henri Palluat de Besset, pour 600.000 francs. L’acquéreur était fils d’Antoine-Jean (13 décembre 1759-30 juin 1830) et de Catherine Forissier de Bagnol, et petit-fils de Claude (4 mars 1723-14 septembre 1785) et de Catherine Vincent de Soleymieu. Il descendait au XIe degré de Régnault Palluat, notaire des comtes de Saint-Jean de Lyon, à Dargoire en 1509, et de Françoise Palluys. Il avait une sœur, Génie, née le 30 octobre 1803, mariée le 22 avril 1822 à Joseph Frèrejean. Claude-Henri Palluat de Besset (9 avril 1806-7 mars 1886) avait épousé le 5 juin 1832 Jeanne-Louise Peyret-Dubois, dont Marguerite Aimée (1er mai 1833-9 juillet 1850); 2° Jean-Jacques-Henri, né en 1835; 3° Emile-Joseph, qui suit; 4° Simon-André (17 juillet 1838-5 janvier 1859); 5° Catherine-Marie (12 mars 1841-1843).

Joseph, comte Palluat de Besset (bref de Léon XIII) (20 mai 1836-7 juin 1895), épousa c'abord le 19 août 1861 Marie-Coralie-Claire de Chapel, fille d’Alfred et d'Isaure de Villardi de Montlaur, puis le 17 octobre 1871, Marguerite d'Humières (26 février 1847-9 juillet 1892), fille du comte Eugène et d’Anne de Dampierre. Du premier lit il eut Henry, comte Palluat de Besset, 12 juin 1862, marié le 1er juin 1892 à Marcelle d'Adhémar, fille d’Olivier et de Nelly Verdet; 2° Alfred, né le 21 novembre 1863, marié le 7 février 1892 à Jeanne Roux de la Plagne, fille de Théo bald et de Marie de Martinel; 3° Edith-Marie-Aimée-Joséphine (10 mars 1866-17 janvier 1870): Du second lit: 4° Roger, comte Palluat de Besset, né le 5 septembre 1872, marié le 16 octobre 1898 à Mathilde Perquer, fille de Frédéric et de Mathilde Curnier; 5° André, né le 7 mai 1875; 6° Robert, né le 20 septembre 1880, marié le 30 septembre 1908 à Marie Bellon, fille de Paul et de Jeanne Olivier, dont Paul, né en juillet 1909; 7° Maurice, né le 15 février 1879; 8° Bernard, né en février 1882, marié à N. de Pavin de Lafarge, dont Gérard, né en mai 1914; 9° Louise (8 décembre 1873-9 juillet 1892); 10° Thérèse (25 juillet 1876-9 juillet 1892); 11° Jeanne, né le 9 septembre 1877, mariée 1° le 12 octobre 1896 à Jean de Pina, marquis de Saint-Didier, fils d’Humbert et de N. de Rascas, puis en secondes noces en juin 1908 à Xavier de Villèle, fils du comte et de Geneviève de Mauléon. 12° Marie, née le 3 octobre 1889. Au début du XXe siècle les Palluat de Besset ont repris les armes des Palluat de Jalamondes dont on les croit issus: d’or à trois œillets de gueules, tigés et feuillés de sinople et mouvant d’une même tige. (1)

Éléments protégés MH : les façades et les toitures ; le grand escalier d'honneur ; la bibliothèque à l'étage ; les deux salons du rez-de-chaussée l'un appelé salon rouge et l'autre grand salon ; la chapelle du château ; la ferme modèle dans le style néo-gothique ; les façades et les toitures du pavillon de gardien ; les façades et les toitures du pigeonnier face au château : inscription par arrêté du 16 février 1988. (2)

château de la Salle 42510 Nervieux, propriété privée, ne se visite pas.

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(1)       Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)
(2)
       source : 
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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(IMH) = château inscrit à l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques, (MH) = château classé Monument Historique
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