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Il y eut en Forez, aux XIIIe et XIVe siècles une
famille de Curraise, ou Currèze, qui fut sans doute la première
possessionnée en ce lieu. Elle portait d’or à trois chauderons de sable, ce
qui a fait supposer qu’elle était une branche des Chauderon d’Ecotay. A
cette famille appartenait Marie de Currèze, prieure de SaintThomas,après
1307. Marguerite de Currèze porta ce château à son époux, Pierre du Cros,
bourgeois de Montbrison, au commencement du XIVe siècle. Cette famille porte
d’azur à trois chevrons d’or accompagnés de trois coquilles du même. Jean du
Cros, professeur ès lois, avait été nommé juge ordinaire de Forez le 17 juin
1365, il exerça ces fonctions jusqu’au 14 août 1367, puis les reprit en
1372. La comtesse Jeanne lui céda 4 deniers oboles de cens, le 14 février
1379. Il eut une fille, Jeanne, mariée à Girard de Sainte-Colombe, puis, le
7 mars 1409, à Louis de Lorgue, fils de Louis et d’Antoinette de Saint-Just,
elle testa, veuve, le 13 février 1641, voulant être enterrée au tombeau de
sa famille, dans l’église des frères mineurs de Montbrison; et un fils, Jean
du Cros de Curraise, qui testa le 14 avril 1431, puis, en 1441, ayant rendu
hommage de Curraise le 1er avril 1393. Il laissa deux filles: Antoinette, et
Marguerite,mariée à 18 ans le 17 juin 1447 à Jean Le Viste, puis, en 1460, à
Pierre de la Bastie. Le 13 janvier 1472, elle fait donation à son
petit-neveu, Artaud de Sainte-Colombe, de la Garde d’Ampuis, puis, le 20
avril 1487, de tous ses droits sur Curraise. Elle testa en 1498. Dès 1396,
la maison forte de Curraise appartenait aux Lavieu-Feugerolles et passa par
alliance, en 1465, aux Lévis.
Peu après, un procès faillit s’élever entre noble dame Marguerite du Cros de
Curraise, dame de la Garde d’Ampuis, et noble et puissant homme Messire Jean
de Lévis, seigneur et baron de la baronnie de Couzan et de Feugerolles et
seigneur de Curraise, sur ce que ladite Marguerite du Cros demandait audit
messire Jean de Lévis, comme seigneur de Curraise, le payement de 800 francs
d’or qui lui étaient dûs pour le complément de sa dot et lui avaient été
légués par feu noble Jean du Cros, son père, autrefois seigneur de Curraise
et de la Garde d’Ampuis; le 11 septembre 1487, ledit noble Jean de Lévis
consentit à payer lesdites 800 livres à Marguerite du Cros qui lui remit le
château de la Garde d’Ampuis et ses dépendances. Hubert de Lévis habitait
Curraise le 21 mai 1575. En 1591, Jacques de Lévis, baron de Couzan,
résidant au château de Curraise, mit la ville de Sury en état de défense.
Les Lévis paraissent avoir beaucoup affectionné cette belle résidence. En
1721, Curraise était acquis par François Goulard, d’une famille originaire
de Tours, dont les armes sont d’azur au lion d’or couronné de gueules,
connue depuis. Nicolas Goulard, de Tours, fut père de François, qui suit;
René, sieur des Brosses, marié à Marie de Coste, dont Renée et Françoise.
François Goulard, seigneur des Landes, habitant à Tours, marié à Anne Céré,
eut quatre enfants dont François, qui suit; 2° René, banquier à Lyon, où il
épousa, le 20 avril 1695, Marie Degraz. Il en eut une nombreuse postérité et
fut le grand père de Jean-Claude Goulard (11 décembre 1744-4 novembre 1825),
curé de Saint-Etienne de Roanne; 3° Joseph, qui teste le 7 octobre 1689; 4°
Jean Jacques, chanoine de Saint-Vanain de Tours.
François Goulard des Landes, seigneur de Curraise, dont il a prêté hommage
le 27 janvier 1721, de la Pommière, Chalain-le-Comtal, etc, échevin de Lyon
en 1702-03, gentilhomme de la grande vénerie de France, épousa le 16 juillet
1673, Elisabeth Duport, fille de Claude et de Jeanne Fournier, dont Jacques,
qui suit; 2° Marie-Aimée (9 juillet 1677-26 septembre 1747), mariée le 12
février 1697 à François de Guillon, fils de Charles et d’Anne-Marie de
Camus; 3° Marie, baptisée le 14 septembre 1680. Jacques Goulard de Curraize,
seigneur dudit lieu (5 août 1674-18 avril 1757), conseiller en la Cour des
Monnaies de Lyon, y épousa, le 11 septembre 1703, Suzanne Vande, fille de
Jean-François et de Françoise Laurisse, dont Claude-Aimé; 2° Jean-François
(23 mars 1713-25 janvier 1772); 3° Etienne, mort le 27 avril 1736; 4°
Jean-Marie (18 décembre 1721-18 juin 1750); 5° Elisabeth, mariée le 11
décembre 1725 à Henry-JosephThoynet de Bigny. Claude-Aimé Goulard de
Curraize, seigneur de Curraise (30 mars 1708-13 août 1778), dont il a prêté
hommage le 12 juillet 1755, épousa le 3 février 1737, Françoise Cabanis,
fille de François et de Lucrèce Sauret, dont Jacques-Claude, qui suit; 2°
Jeanne Agathe, mariée le 28 février 1764 à Paul-François Billacoys de Mignié;
3° Claudine, mariée le 12 avril 1772 à Jean-Claude Cher pin; 4° Jeanne-Marie,
mariée le 9 septembre 1777 à Balthazar Jean Macors. Jacques-Claude Goulard
de Curraize, seigneur de Curraise, dont il a prêté hommage le 30 décembre
1776, tué au siège de Lyon, le 29 septembre 1793, épou sa le 29 octobre
1782, Claudine-Marie Chassain de Mar cilly, fille de François et de Victoire
de Ruolz, dont Noël, qui suit; 2° Françoise Claudine, mariée à
Antoine-Dominique Milliochin-Bellerive. Jean-Marie Noël Goulard de Curraize,
marié le 19 nivôse an XIII à Bonne Buer, fille de Claude-Joseph et de
Claudine Merle, dont Barthélemy, qui suit; 2° Colette-Nicole, mariée à
Benoît Tison Désarnaud; 3° Françoise-Pauline, née le 17 janvier 1818, mariée
le 15 octobre 1838 à Frédéric Durand, fils de Jean-Baptiste et de Victoire
Ronast; 4° Joséphine-Charlotte Colette, mariée le 1er juillet 1839 à
François Heurtier. Barthélemy Goulard de Curraize (17 septembre 1821-25
janvier 1904) épousa le 19 octobre 1889, Benoîte Merle, fille de Jacques et
de Benoîte Simonet. De cette union sont nés Claude-Etienne et
Marguerite-Benoîte-Pauline. M. de Curraise a vendu son domaine patrimonial à
M. Edouard Alamagny qui a fait restaurer sa magnifique demeure. (1)
La maison forte est largement reconstruite et agrandie dans le dernier quart
du XIXe siècle, une très belle galerie occupe la façade sur cour du bâtiment
sud. Les communs sont également agrandis, des éléments ajoutés tel le
château d'eau, le chenil. Ces importantes modifications sont accompagnées
d'un ameublement complet qui est resté presque intacte dans la demeure.
L'ensemble est vendu en 1950 mais n'a plus connu de modifications
architecturales importantes. L'actuel propriétaire vient d'en faire
l'acquisition pour le restaurer et utiliser les communs pour des locations
et activités ponctuelles. Le château de Curraize est accessible depuis une
allée d'honneur qui mène préalablement au bâtiment de l'ancienne féculerie,
depuis la grille d'entrée le chemin mène ensuite vers une vaste esplanade où
se trouve un chenil au bâtiment centrale octogonal entouré de petits enclos
individuels. L'allée poursuit vers la cour d'honneur qui est encadrée par
deux grands bâtiments de communs, les bâtiments est et ouest qui sont en
forme de L. Le bâtiment ouest masque le bâtiment de l'ancien pigeonnier, il
abrite deux salles voûtées qui servent d'écuries et de sellerie. Ces
bâtiments réaménagés au XIXe siècle sont vétustes à l'intérieur mais
abritent encore des cheminées XIXe, à signaler également au rez-de-chaussée
du bâtiment est, une cheminée monumentale du XVe siècle. Le château de
Curraize fut bâti autour d'une première maison forte laisse voir une façade
principale nord, austère dans un style néo-gothique tardif, un cartouche
décoratif contenant les blasons des familles successives ayant possédé
Curraize décore le centre de cette façade. Un petit bâtiment de garde sur un
niveau vient agrémenter la composition. Derrière la façade principale se
trouve un logis en forme de U. Les toitures sont couvertes d'ardoise. La
façade arrière est très sobre et est réalisée dans un style éclectique aux
inspirations fortement néo-gothiques. Dans la partie est se trouve un jardin
régulier hérité du XVIIIe siècle avec ses deux pavillons d'agrément.
L'intérieur du château a été entièrement refait entre la fin du XIXe siècle
et le début du XXe siècle dans un style néo-gothique.
château de Curraize 42600 Précieux, remarquable pour la diversité de ses
parties constituantes, bien conservées et présentant une architecture
recherchée, comme le chenil ou le château d'eau, propriété privée, ne se
visite pas.
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Claude Moritel pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer cette
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