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Non loin du bourg de Renaison, on admire le château de Taron, avec son beau
jardin, dessiné, croit-on, par le Nôtre. Taron, restauré ces dernières
années et meublé dans le goût moderne avait sans doute été reconstruit au
XVIIIe siècle par Gilbert II de Martinière, avec ses immenses caves et
cuvages pour recevoir les récoltes des nombreux vigneronnages de Taron et
Beaucresson. C’est dans les fossés du château de Taron, ainsi que dans
l’étang de Rouillère que le serpent de la légende de Jacques-Joli-Cœur "le
monsieu de Boisy" court à tâtons, chaque nouvelle lune, chercher son œil,
cette bague magique, diamant éblouissant, qu’il quittait chaque soir, en se
couchant auprès du grand étang de Boisy et que Jacques Cœur lui ravit en "s’encafournant
dans un tonneau cloué et chevillé la pointe en dehors". La légende est
charmante, Jacques Cœur pris, ni ses trésors ni l’anneau ne furent
découverts, le cadenas qui les ferme n’a pas trouvé une main pour l’ouvrir.
Taron appartenait au XIVe siècle, â la famille de la Chaux, très importante
dans la région, dont les armes étaient d’azur au lion léopardé d’or; à la
bordure engrelée du même; au chef d'or chargé d’une aigle naissante de
sable. Au XIIe siècle, Guillaume de la Chaux, seigneur de Vaux, possédait à
Renaison une maison forte appelée de Calvi ou de Calcé. Taron ne fut
cependant, à l’origine, qu’une simple ferme dont plusieurs familles du pays
prirent le nom. A l’une d’elles appartenait Marguerite de Taron, épouse de
Jean d’Arpheuille, cordonnier de Saint-Haon-le-Châtel, qui teste en 1434. En
1500, Taron fut acheté par un tabellion de Saint-Haon, Jean Taron, poussé
sans doute par quelque tradition familiale.
Dans la première moitié du XVIIe siècle, il appartient aux de Martinière,
notaires à Changy et portant d’or à trois fasces ondées de simple; au chef
de gueules. Claude de Martinière, notaire royal de Saint-Haon-le-Châtel,
lieutenant de juge de Saint-André d’Apchon fut père de Louis de Martinière,
seigneur de Taron en 1638, marié le 6 février 1615 à Jeanne de Bartelat,
dont Gilbert de Martinière, seigneur de Taron avant le 25 mai 1653, date à
laquelle de concert avec Renée Durand, son épouse, il "dote d’une rente
annuelle de 5 livres, la chapelle qui est la 3e en descendant du chœur et du
côté de l’Evangile, sous le vocable de Saint-Claude à charge pour le curé de
Renaison, de 5 messes à célébrer chaque année". A cette occasion le seigneur
de Taron reçut la jouissance de cette chapelle "avec droit de sépulture,
bancs à accoudoirs et balustres, lesquels ne pourront excéder la hauteur de
trois pieds et demi". Le 1er janvier 1654, Gilbert de Martinière acquit du
comte du Mayne, les trois quarts de la coseigneurie de Renaison, et quatre
ans plus tard, un autre quart des Damas. Il mourut avant 1670. Le 8 mai
1674, sa veuve, Renée Durand, rendit hommage au duc de la Feuillade, pour
Renaison et Taron "la justice haute, moyenne et basse qu'elle partage avec
le Roi, avec le droit de nommer des officiers dans ladite justice". Il eut
deux fils: Gilbert, qui suit; 2° Jacques, seigneur dü Soleillant, marié à
Françoise-Gabrielle Tissier, d’où Gilbert, mort en 1737, marié le 19 avril
1731, à Colombe Montagne; d'où Laurence, mariée le 27 avril 1752, à
Antoine-Laurent du Fornel.
Gilbert II de Martinière (1653-1725), anobli en 1678, épousa Anne Blanchet
de la Chambre, dont Jacques-François, écuyer, ingénieur ordinaire du Roi; 2°
Louis, écuyer, seigneur de Taron après son frère, prit part à la guerre de
la succession d’Autriche, testa le 3 mai 1743 et mourut à Aix-la-Chapelle;
3° Claude, seigneur des Creux et de Fleury, marié à Marguerite de Chaubois,
remariée à Joseph de Foudras- Fleury; 4° Renée-Antoinette, mariée à Pierre
de la Faige, seigneur des Claines. Louis de Martinière fit héritiers pour un
sixième les pauvres de Renaison de même que ceux de Saint-Haon. On nomma le
curé Bouquet, administrateur desdits biens et d’accord avec les autres
héritiers il demanda la mise en vente de la terre de Taron et de la
co-seigneurie de Renaison qui furent acquises en 1746, par Jean Goyet de
Livron. Cette famille porte d’argent à trois ancolies de simple, tigées et
feuillées du même, 2 et 1, et une pomme de pin de gueules, en abîme. Jean
Goyet de Livron, seigneur de Taron, dont hommage le 7 septembre 1776. Jean
fut secrétaire du Roi et mourut le 22 avril 1750, ayant épousé Françoise Le
Vasseur de Néré, dont érôme, qui suit; 2°Marie-Françoise-Achille
(1721-1762), mariée le 16 janvier 1738, à Jean-Jérôme du Creulx; 3°
Madeleine, mariée le 14 janvier 1745, à Pierre Papon, seigneur d’Orgeval; 4°
Louise-Claude, mariée le 22 février 1746, à Claude Mathé de Balichard, fils
d’Hector-Joseph et de Marie-Anne du Bost de Trémolin; 5° Germaine-Jéromine,
mariée le 16 janvier 1748, à Pierre-André Rimoz de la Rochette; 6° Simone,
mariée le 3 juin 1768, à Jean-Noël de Laval.
Jérôme Goyet de Livron, seigneur de Taron, Beaucresson, Magnieu-Hauterive,
Saint-Haon, etc, né le 6 mars 1725, conseiller du Roi, épousa c'abord
Nicole-Pierre de Sainay; puis le 9 septembre 1773, Marie-Anne Gémier des
Périchons, fille de Louis et de Charlotte du Rosier. Il eut de ses deux
mariages Benoît-Simon (1754-1770); 2° Jeanne-Jéronime (1751-1772), mariée le
29 décembre 1770, à Augustin de Veyny, fils de Philippe et de Marguerite
Dauphin de Montrodez; 3° Jean-Jérôme, né le 4 juillet 1774; 4° Louis-
Stanislas-Xavier, né le 22 novembre 1773, marié à Marie-Rosdovie de
Pontgibaud; 5° Catherine-Charlotte (3o novembre 1780-28 décembre 1869),
mariée d'abord le 13 nivôse an VI, à son cousin germain, Jean-
Louis-François de Laval d’Arlempdes; puis le 15 juin 1816, à Antoine-Claude-
Marie de Barthelats d’Arfeuillettes, fils de Jean-Claude et de
Jeanne-Emérentienne de Flachères de Leyvert. Catherine-Charlotte fut
légataire universelle de son père. De son second mariage elle eut le 7 avril
1817, une fille, Jeanne-Marie-Xavière de Barthelats, qui épousa le 4 janvier
1835, Maximilien-Louis, comte Duclaux de l’Etoile, né le 15 avril 1806,
officier d’Etat-Major, fils de Maximilien et de Gasparde-Lorize Hugon de
Givry, dont postérité. Taron appartint ensuite à M. Reynaud, à M. Faure,
puis à un fabricant roannais, M. Bréchard au début du XXe siècle. (1)
château de Taron 42370 Renaison, accueille aujourd'hui un Institut Médico
Educatif (IME).
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