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Comme Notre-Dame-de-Grâces, comme
Joursey, Beaulieu est une ancienne demeure monacale, que le bouleversement
de 1789 a transformé en habitation particulière. L’ancien prieuré a fort bon
air avec ses élégantes colonnades et sa gracieuse tourelle et sa destination
nouvelle n’a point altéré son caractère extérieur. C’est en 1115, par un
acte daté de Bouthéon, que le comte de Forez Guy 1er aidé par les
libéralités des seigneurs de Roanne, fonda le prieuré de Beaulieu, que
devaient occuper des religieuses de Fontevrault auprès desquelles une
communauté d’hommes allait bientôt s’établir à son tour, ce qui explique que
nous trouvions le 20 septembre 1420, Barthélemy Ollivier, prieur du prieuré
de Beaulieu. A la même date, dame Isabelle de était moniale de Beaulieu. Le
27 juillet 1549, noble Claude de Damas, écuyer, seigneur d’Esthieugues et de
la fils et héritier universel de feu noble Claude de Damas et Catherine de
Lavieu engagea ses domaines de Vernay et Comelle pour servir à Catherine et
Antoinette Damas, ses sœurs, religieuses du couvent de Beaulieu, une rente
de 15 livres et de deux ans en deux ans, à chacune, "une robe et une coete
de drapt de coleur" et de six ans en six ans, à chacune un manteau. Furent
présentes: Adrienne des Roches, prieure, Antoinette de Damas, Mariette de
Chartre, Ursule Austel, Jane Daulnoz, Catherine du Poyet, Antoinette du
Poyet, Gilberte des Serpens et Claude de Cournillon (sans doute une Thélis);
cet acte nous fait donc connaître dix religieuses de Beaulieu au milieu du
XVIe siècle.
Le 5 juin 1688, autre acte pour le même objet, dame Claudine Courtin épouse
de François-André de Pastural, écuyer, seigneur de Tronchy et Jean Courtin,
écuyer, conseiller du Roi, "assesseur et premier esleu en l'eslection de
Roanne" passent un contrat de rente au profit des dames prieures et
religieuses de Beaulieu, au parloir de Beaulieu et en présence de dames
Izabelle de Montillet, prieure, Marguerite Courtin, prieure claustrale,
Ducarre, de Commière, de Grezolle, de Jovet, de la Chambre, de Chancé, de la
Tour, de Môntcorbier, de Ressins, de Corcelle, de Pierrefitte, de Lin gendes,
Gaulne, Rolland, de Valorge, de Neufbourg, Noailly, de la Forge, de
Nentillieu, de Grosloupt, Dauphin Dalbigny, Dupuy, Basset, de ce qui nous
donne vingt-cinq religieuses. Sont encore présents révérend père Jacques Le
Blond, religieux de Fontevreau, confesseur et messire Pierre de Lestrat, "prestre
aumosnier desdites dames". Le 31 mai 1717, dame Marie de Bayle, veuve de
René de Pastural, écuyer, cède 1100 livres pour principal d’une rente de 55
livres aux révérendes dames prieures et religieuses du couvent Notre Dame de
Beaulieu, révérendes dames Marguerite Béraud de Noailly, prieure; Charlotte
Thélis de Valorge, "prieure de cloetre"; Marguerite Courtin, Antoinette de
Duverney, de Pierrefitte, Antoinette Gaulne, discrètes dames Eléonore de
Nompère, dépositaire, Marguerite Dauphin Dalbigny, cellerière, Gabrielle
Alheaud Delamillerais, boursière; révérend père François Aubin de Cheuraigny,
confesseur, Jacques Coste, prêtre-aumônier. Avec le temps, les revenus du
prieuré avaient pu constituer une seigneurie importante, aussi les
religieuses la donnèrent-ils à ferme, dès 1604 à Antoine Courtin dont le
fils Jean Courtin, écuyer, se qualifie seigneur de Beaulieu, Riorges, etc.
Le 22 juin 1677, on attribua 7945 livres à Jean Dongny, seigneur d'Origny,
par suite du rattachement au domaine royal des seigneuries de Villeret,
Saint-Sulpice, Lavigny, Riorges et Beaulieu, dont il était adjudicataire. Au
XVIIIe siècle les affaires n'étaient point prospères pour Beaulieu. En 1746,
il n’y avait plus que 2100 livres de revenu et en 1760, les dames de
Beaulieu, avec Thérèse de Gaulne durent s’opposer à la pose des scellés. La
dernière prieure fut Madame de la Chassagne. Les armoiries du prieuré
étaient d'argent à la croix longue de gueules, le croisillon portant une
couronne d'épines de sinople posée sur une terrasse de gueules et
accompagnée des lettres I à dextre et M à senestre, de sable. A la
révolution l’église fut démolie, l’autel enseveli dans les combles. En 1791,
le moulin de Beaulieu était à M. Alcock. Au XIXe siècle le vieux prieuré
devint une caserne pour les troupes, puis une demeure de plaisance ayant
appartenu, au commencement du XXe siècle aux Escoffier, puis aux Souchier.
(1)
château de Beaulieu, rue de Saint-André, 42153
Riorges. Notre époque vit l'abandon de ces grandes demeures et le château se
dégrada au milieu de son parc qu'envahissait les broussailles. Il fut vendu
et revendu dans le but de réaliser une nouvelle opération immobilière. Il
faut attendre 1977, pour que la municipalité refuse de signer le permis de
lotissement et entreprenne la réhabilitation du parc et du château de
Beaulieu. Au cœur d’un écrin de verdure, l'édifice accueille des expositions
en accès libre, tout au long de l’année, tel 04 77 23 80 27 , propriété de
la commune entrée libre, ouvert au public tous les jours de 14h à 18h en
période d’exposition.
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