|
A une courte distance de Rive-de-Gier, sur
le bord de la voie ferrée de Lyon à Saint-Etienne, existe encore le château
du Sardon. La façade occidentale est ornée d’un beau portail du XVIIe
siècle, à fronton triangulaire. Le château était placé à la tête d’un pont
du XVIe siècle, sur le Gier, et flanqué de ce côté d’un curieux pavillon
rectangulaire avec toiture à deux pentes très aiguës, et flanqué de deux
tourelles dont l’amorce existe encore. Une passerelle moderne a remplacé
l’ancien pont. Sur la façade opposée, face à la voie ferrée, deux tours
rondes subsistent encore. Le fief du Sardon fut démembré en 1597 de la
seigneurie de Chagnon par Pierre de Flagheac et vendu à Pierre Allard. La
maison-forte cependant existait bien auparavant, mais vraisemblablement sans
aucun droit de justice. Le Sardon était alors la résidence d’un notaire de
Rive-de-Gier, Guillaume Zacharie. Il mourut sans enfants, en 1496, testant
en faveur de son beau-frère Guillaume Allard, à la charge pour celui-ci et
sa descendance de prendre le nom et les armes des Zacharie: d'aziir à la
bande d'argent chargée de trois alérions d'azur. Ce sont ces armes en effet
qui surmontent l’épitaphe de Pierre Allard, aujourd’hui encastrée dans un
mur de la rue Mandelot, à Lyon.
Guillaume Allard, de la ville d'Annonay, épousa Claire Zacharie, dont
Zacharie, qui suit; 2° Anne-Zacharie, mariée à Nicole Chol. Zacharie Allard,
clerc de notaire à Rive-de-Gier (1496-1528), épousa en 1505 Catherine de la
Ressée, dont Jean, qui suit; 2° Pierre; 3° Denis. Jean Allard Zacharie,
capitaine-châtelain de Rive-de-Gier, épousa d'abord Claudine Go yard, puis
Marie Arnoud, et testa en 1586. Du premier lit il eut Pierre, qui suit; 2°
Gaspard, qui suivra; 3° Balthazard Allard-Zacharie; 4° Zacharie, avocat ès
cour de Lyon; 5° dom François, chartreux de Sainte-Croix; 6° Jean
Allard-Zacharie, moine de la Chaise Dieu; 7° Melchior Allard-Zacharie, moine
d’Ainay; 8° Suzanne, religieuse à Jour sey; 9° Claude, femme de Claude
Paterne, châtelain de la Fouillouse. Pierre Allard-Zacharie, seigneur du
Sardon, conseiller du Roi au siège présidial et au Parlement de Dombes, juge
de Bresse en 1595, échevin de Lyon, mort en charge en 1607. Marié le 11 mars
1581 à Marguerite Barailhon, morte le 9 décembre 1600, et en secondes noces
le 19 février 1601 à Marie de Guillens, dont Françoise, née en 1603. Gaspard
Allard, conseiller du Roi, élu en l’Election de Lyon, recteur de l’hôtel
Dieu, en 1605, seigneur du Sardon après son frère, épousa avant 1604 Isabeau
de Masso, fille de Jean, dont Pierre; 2° Marie, mariée en 1623 à Jean
Janorey; 3° Claude, née en 1604; 4° Jeanne, née en 1609; 5° Françoise, née
en 1610; 6° Louis, né en 1613.
Les d’Allard vendirent le Sardon aux Croppet, famille originaire de Cologne
et établie à Lyon depuis 1480, anoblie en 1615. Le 25 juillet 1632, nous
trouvons noble Justinian Croppet, marié à Isabeau du Coing. Plus tard
seigneurs de Varissan, les Croppet jouissaient du privilège de faire sonner
le gros bourdon de Saint-Jean, à la mort de chacun d’eux. Les armes des
Croppet sont d'or au chevron de gueules accompagné de trois quinte feuilles
d’azur; alias: au chef d’azur chargé de trois croisettes de sable. Ils
vendirent les Sardon à Gabriel de Palerne. Ce dernier, mort le 23 juin 1652,
était fils de Philibert et de Jeanne Esgallier, petit-fils de Claude et de
Jeanne Mestrat. Claude était lui-même fils d’Antoine et d’Anceline de
Salamar, et petit-fils de Mathieu Palerne, bourgeois de la Fouillouse, fils
naturel, croit-on, de Léonard de Saint-Priest, baron de Saint-Chamond.
Gabriel fut conseiller du Roi, maître d’hôtel de la Régente, procureur du
bailliage de Bourg-Argental, trésorier de France à Lyon. Il épousa Marie
Granjon, puis le 16 mai 1617, Sibylle de Noyers, qui teste le 19 novembre
1650, fille de Jean et d’Isabeau Pelleron. Du premier lit il eut
Blaise-Louis, marquis de Bussy; 2° Françoise, mariée le 18 janvier 1633 à
Claude Mazenod, fils de Gabriel et de Sybille des Noyers. Du second lit: 3°
Léonard, qui suit; 4° Louis-Antoine, seigneur de Sorin et la Porchère, mort
le 20 avril 1680, ayant épousé le 2 juin 1663 Marie Terrasson, fille de Jean
et d’Anne du Rieu; 5° Claude, qui teste le 28 septembre 1652; 6° Jeanne,
mariée le 16 février 1646 à Thomas de Tricaud; 7° Hélène, femme de Jean
Colombet.
Léonard de Palerne, seigneur du Sardon, mort le 18 octobre 1661, Trésorier
de France à Lyon, épousa Françoise de Couleur d’Arnas, fille de Philippe,
vicomte d’Arnas, et de Suzanne Vidaud, dont Philippe, né le 15 avril 1659,
marié le 15 mars 1695 à Catherine de Coquerel, morte le 27 juin 1718, veuve
d’Abel d’Herval; 2° Louis Antoine, né le 10 septembre 1659; 3° Françoise (30
septembre 1660-27 décembre 1711). Le Sardon passa alors aux Vidaud, qui
portent d’azur à la fasce d’or, accompagnée en chef de trois fleurs de lys,
et en pointe d’un lion passant du même. Jean Vidaud, seigneur du Sardon,
était fils de Jean et de Françoise Bezin. De Gabrielle Sève de Fléchères il
eut entre autres enfants: Gaspard, Guillaume, Philippe, Mathieu et Pierre.
Le 13 janvier 1713, Gaspard Vidaud, conseiller du Roi en ses conseils,
procureur au Parlement de Dauphiné, comte de la Bastie, baron d’Anthon,
époux de Catherine de Simiane, vendait le château et seigneurie du Sardon à
Antoine Bonand, bourgeois de Lyon, pour le prix de 23.000 livres. Antoine
Bonand, seigneur du Sardon, était fils de Guillaume, bourgeois de Lyon, et
de Marie Coquerel. Le 17 mai 1719, procédant de l’avis de Philippe de
Palerne, son oncle, il épousait Marthe Girard, fille de Jean, marchand
bourgeois de Lyon, et de Marguerite Dervieu. Les armes des Bonand sont
d’azur au paon rouant d’argent, accompagné en chef de trois croisettes du
même. Ce blason semble une modification de celui des Palerne: d’or au paon
rouant d’azur; au chef du même chargé de trois étoiles d'argent.
Antoine Bonand a prêté hommage du Sardon le 12 juin 1717 et l’a renouvelé le
30 mars 1722. Un an plus tard, le 25 mai 1723, il le revendait à Pierre
Trollier, qui en prête hommage à son tour le 21 juillet 1727. Pierre
Trollier était fils de Claude, banquier et échevin de Lyon, et de Marie-Anne
Deschamps, et petit-fils de Benoît Trollier, originaire du Bouchage, en
Dauphiné, et de Suzanne Pellisson. Né le 20 juillet 1684, mort à Paris en
avril 1761, il avait épousé le 28 mai 1727 Marie-Anne Giraud d’Amareins,
fille d’André et de Louise Charlet de la Douze. Leur fils,
Esprit-Etienne-FrançoisTrollier de Fontcrenne, a rendu hommage du Sardon le
23 août 1776. Né le 28 mai 1735, il testa le 9 septembre 1790, ayant épousé,
le 24 novembre 1763, Marie Bruyères, fille de François-Marie,échevin de
Lyon, et de Claudine Pitra, dont François-Marie, né le 20 septembre 1764,
fit ses preuves pour le grade de sous-lieutenant, le 20 août 1784; 2°
Sybille-Pauline, mariée le 4 germinal an IV à Barthélemy-Marie Bona de Perex,
lieutenant-colonel de dragons, chevalier de Saint Louis, fils de
Jean-Baptiste et de Rose-Hiéronyme de Murard; 3° Claudine-Félicité, mariée
le 16 février 1790 à Jacques-Françoisde Boubée, fils d’Henri et d’Anne
Lemercier. Les armes des Trollier sont d'argent au lion rampant de gueules;
à la fasce d’or brochante. Le château du Sardon fut vendu aux Dervieu de
Varey peu avant la Révolution (1)
château du Sardon
42800 Rive-de-Gier, après la première guerre mondiale l'édifice tombe dans
l’oubli. Il est aujourd’hui divisé en cinq appartements locatifs, propriété
privée, ne se visite pas.
Ce site recense tous les châteaux de France, si vous possédez des documents
concernant ce château (architecture, historique, photos) ou si vous
constatez une erreur, contactez nous. Propriétaire de cet édifice, vous
pouvez enrichir notre base de données en nous adressant des photos pour
illustrer cette page, merci.
A voir sur cette page "châteaux
de la Loire" tous les châteaux répertoriés à ce jour
dans ce département. |
|