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Le gros bourg
de Roche-la-Molière est assis sur une légère éminence rocheuse qui se dresse
au milieu d’une large vallée, à mi-chemin entre Saint-Etienne et la Loire.
Son château existait déjà en 1173. Il est bâti au nord-ouest du village;
depuis le XIIe siècle il a subi de grandes modifications, mais a conservé
son grand air. La porte d’honneur, de grandes dimensions, est revêtue
entièrement d’un placage du XVIIe siècle, et conduit à la cour par une voûte
ogivale. A droite de cette cour sont les bâtiments de service. A gauche, la
chapelle dédiée à Sainte Anne et à Saint Savin, dans laquelle on entre par
une porte du XVIIe siècle, dont l’huisserie, un peu plus récente, est
finement ouvragée. La partie habitée du manoir est au fond de la cour, on y
arrive par un perron monumental de quinze marches. La façade à pans coupés
est sans caractère extérieur; une tourelle engagée, à trois faces, contient
l’escalier à vis. A l’intérieur, qui a conservé en partie son ancien aspect,
on remarque des cheminées monumentales et de belles tapisseries. Au niveau
de l’étage principal est une terrasse donnant sur un vaste jardin,
magnifiquement ombragé. Les murs extérieurs sont assis sur le rocher; ils
sont élevés presque sans ouvertures et hérissés de corbeaux qui soutenaient
autrefois des mâchicoulis. Une tour carrée, quoique démantelée, domine
encore la masse des constructions, dont l’aspect général est imposant et
sévère. Aussi haut qu’on puisse en remonter l’histoire, on trouve la
seigneurie et le château au pouvoir des seigneurs de Jarez. Ils passèrent
ensuite dans les possessions de la puissante famille de Lavieu. Toutefois
une certaine obscurité enveloppe ces origines.
Le premier seigneur distinct de Roche-la-Molière serait Artaud de Lavieu,
vers 1260. En 1278, son fils Gaudemar en rend hommage au comte de Forez. La
dernière des Lavieu de Roche fut Catherine de Lavieu, fille de Jean et de
Marguerite de Lespinasse, qui épousa Jean d’Augerolles, seigneur de
Saint-Polgues, et lui apporta Roche. Son fils Dauphin d’Augerolles et son
petit-fils, nommé également Dauphin, possédèrent Roche pendant la première
moitié du XVIe siècle. En 1552, la seigneurie passa à Antoine d’Augerolles,
qui fut assassiné le samedi saint, 31 mars 1584, avec son fils Jean d’Augerolles,
par Aymar et Pierre de Saint-Priest. Antoine, atteint d’un coup de pistolet,
testa à Vuns, près du lieu du crime, devant le notaire Nicolas Fromage et
mourut le même jour. Jean fut transporté dans son château de Roche et y
mourut huit jours plus tard. Catherine Mitte de Chevrières, veuve d’Antoine
d’Augerolles, fit élever sur le lieu du crime, à la mémoire de son mari et
de son fils, une chapelle expiatoire, qui existait encore à la fin du XVIIIe
siècle, mais a été démolie depuis. Un débris de la pierre où était sculptée
une inscription commémorative a été employé comme couverture d’une fenêtre
d’écurie dans le domaine de la Polonière, près Roche. Jean d’Augerolles, le
fils, était nouvellement marié à Adrienne de Fougère et n’avait pas
d’enfants. Les biens des d’Augerolles, dont les armes sont d'or; au chef de
gueules, chargé d’un lion issant d’or; alias de gueules au lion d’or issant
d’une champagne du même, passèrent alors aux trois sœurs de son père,
Catherine, Antoinette et Françoise. Cette dernière épousa, le 17 mars 1586,
Alexandre de Capponi, baron de Feugerolles, et lui apporta en dot la
seigneurie de Roche-la-Molière, Gaspard de Capponi agrandit le domaine de
Roche par de nombreuses acquisitions échelonnées de 1637 à 1667.
Après sa mort, sa veuve, Madeleine du Peloux, vendit, le 14 août 1677, la
terre de Roche à Jean-François Anselmet, seigneur des Rruneaux, pour 111.000
livres. Cette vente fut ratifiée par Pierre-Hector de Charpin et
Catherine-Angéliquede Capponi, son épouse, le 25 octobre 1677. Le 20 août
1688, Hector de Charpin et son épouse reprirent la terre de Roche des mains
de Claude-Gabriel Anselmet, frère et héritier de François, qui se disait
lésé, et lui donnèrent en échange la partie de la seigneurie de
Saint-Just-lès-Velay qui dépendait de Feugerolles. Ils revendirent presque
de suite Roche à Pierre Duon, président des Trésoriers de France à Lyon, le
13 décembre 1688. Il épousa la même année Madeleine Chappuis de la Fay qui,
veuve, revendit en 1719 la terre de Roche à Jean Perrin de Vieuxbourg. Leur
fille, Madeleine Duon, épousa le 12 mai 1706 Raymond de Flachat d’Apinac.
Les armes des Duon sont d’argent à la bande de gueules; alias de gueules à
la fasce d’or, accompagnée de trois cailloux d’argent. Le 25 janvier 1745,
Alexis-Bonaventure Perrin de Vieuxbourg vendait Roche à Jean-Louis Girard.
Cette famille tire son origine du manoir de Vivert, près de la Tour-en-Jarez.
L’acquéreur était fils de Pierre Girard et de Jeanne du Bréas, et frère de
Pierre Girard, marié à Marcelline Chauvon, d’où Marie, mariée le 27 janvier
1738 à Pierre-Antoine Chappuis de Maubou, et Marie-Renoîte, mariée le 2
janvier 1741 à Jacques Bernou de la Bernary. Jean-Louis avait été tué dans
un duel, à Lorient, en 1746. Dans un règlement de famille du 6 février 1749,
Pierre Girard attribua la seigneurie de Roche à Madame Chappuis de Maubou.
En 1765, Pierre Chappuis de Maubou la céda à Armand-Joseph de Béthune, duc
de Charost, dont les armes sont d’azur à cinq cotices d’or. Ce dernier
n’avait fait cette acquisition que pour pouvoir obtenir la concession des
mines de houille exploitées sous l'étendue de la seigneurie.
Il l’obtint effectivement, en 1767, et se défit du château et de la terre de
Roche, en faveur de Jacques Neyron, secrétaire du Roi, moyennant 205.000
livres, le 26 février 1772. Le nouvel acquéreur était fils de Marcellin
Neyron, échevin de Saint-Etienne, et de Marie-Anne Thiollière, et petit-fils
de Marcellin, né à Monistrol en 1650, et de Marie Brun. Il avait un frère
jumeau, Antoine, et trois sœurs: Claudine, mariée le 9 mai 1758 à
Jean-Marcellin Véron de la Combe; Louise, mariée le 11 février 1760 à
Pierre-Jean-Georges Roux de la Plagne; Antoinette, mariée le 22 mai 1764 à
Antoine Vincent de Soleymieu. Jacques Neyron, né le 17 novembre 1733, a
prêté hommage de Boche en 1775. Le 4 août 1767, il épousait Marie Vincent de
la Bérardière, fille d’Antoine et de Jeanne Praire, dont Claude Aymé, qui
suit; 2° Pierre-Antoine-Louis; 3° Jeanne Marguerite, née le 30 janvier 1775,
mariée le 19 octobre 1797 à Eustache Thiollière de l’Isle; 4°
Jeanne-Victoire-Sabine, née le 10 janvier 1780, mariée le 14 messidor, an
XIII, à Claude Gaspard Vincent de Vaugelas. Claude-Aymé Neyron de
Saint-Julien (1772-1838) hérita de Roche. Il épousa le 9 janvier 1809
Antoinette-Thérèse-Julie Jovin, dont Jacques, qui suit; 2° Antoine-Louis (23
août 1813-25 février 1887), marié en 1846 à Marie-Catherine-Amélie Dupin,
morte le 18 mars 1872, dont Valentine, morte à 52 ans, le 7 septembre 1903,
mariée en mai 1878 à Louis-François-Bernard du Pouget, comte de Nadaillac;
3° Antoinette, née en 1810, mariée en 1830 à Jacques Octave Vincent de
Saint-Bonnet. Jacques Neyron de Saint-Julien (1811-1883) épousa en 1837
Félicie Faye, dont Louis-Gabriel, qui suit; 2° Jules; 3° René; 4° Alphonse.
Louis-Gabriel Neyron, baron de Saint-Julien (1837-1897), épousa en 1871
Marie-Pauline Philip, dont Jacques, baron de Saint-Julien, né en 1872,
capitaine d’artillerie breveté, marié en 1904 à Lucie Estignard; 2° André,
né en 1875, officier d’infanterie; 3° Aimé, né en 1877, marié en 1905 à
Elisabeth Laurent; 4° François, né en 1882; 5° Pierre, né en 1886. Les armes
de cette famille sont d'azur au héron d'argent; au chef de gueules chargé de
trois étoiles d’or. (1)
Éléments protégés MH : les façades et les toitures, l'escalier XVIIIe
siècle, l'escalier à vis de l'angle Nord-Est de la cour, le rempart Nord, à
l'Ouest le mur de soutènement des jardins avec ses arcades, les anciennes
cuisines : inscription par arrêté du 17 décembre 1985. (2)
château de Roche-la-Molière 42230 Roche-la-Molière, tél. 04 77 50 47 83,
ouvert au public, propriété de la commune.
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