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Château de Couzan à Sail-sous-Couzan
 
 

        Le voyageur qui emprunte la pittoresque ligne de Saint-Etienne à Clermont remarque entre les gares de Boën et Sail les ruines formidables, imposantes et pittoresques d’un manoir dont les tours s’accrochent sur les flancs de rochers à pic et les murailles se détachent sur le ciel bleu, en dentelles de pierre. C’est Couzan, jadis première baronnie du Forez, aujourd’hui rendez-vous des historiens et des archéologues, des penseurs et des philosophes. Un sombre corridor donne accès à l’intérieur de ces ruines qui couronnent le sommet d’une montagne à pente raide. Les tours et les murailles qui, extérieurement paraissent intactes, ne cachent plus les irréparables outrages du temps et des hommes. Les communs, écuries, étable, fauconnier, chenil sont en ruines. Une partie de ces constructions, plus favorisée que les autres, a gardé jusqu’à ces derniers temps sa toiture et ses belles cheminées, mais le temps a obtenu gain de cause et les élégants manteaux sculptés ne se tiennent plus debout que par un prodige d’équilibre. Sur le linteau de la porte se voient les armes des Damas: d’or à la croix ancrée de gueules. Non loin de là, un cube de granit attire l’attention. C’est la pierre de la Dîme, dont la cuvette quadrangulaire servait à mesurer le blé et autres céréales. Trois de ses faces portent de curieuses figures sculptées. Un peu plus loin, un toit rustique abrite le grand puits du XVIe siècle, chargé d’un écusson qui porte les armes de Lévis et de Damas, en écartelure, et celles de Lavieu en abîme. Le grand portail, qui est voisin, permet de rejoindre l’ancien chemin de Saint-Georges.

Un portail de pierre que l’on franchit en marchant à chaque pas sur des vestiges de pierres sculptées mène à la citadelle. La tour du nord se compose de quatre hautes et solides murailles, bâties sur un plan rectangulaire et flanquées aux angles d’échauguettes reliées entre elles par des courtines épaisses. La cour supérieure est dominée par la masse imposante du donjon, qu’entourent de hautes murailles crénelées, bordant les rochers à pic. Deux belles fenêtres s’ouvrent sur la vallée du Lignon et la fertile plaine du Forez. A l’ouest, le donjon, énorme tour cylindrique, domine un véritable amoncellement de murailles et de tours découronnées. Ce donjon s’élève à près de 150 pieds au-dessus de la cour basse du château et domine encore de 50 pieds l’enceinte supérieure. Il a cinq mètres de diamètre et à la hauteur du premier étage ses murs ont 1,50 mètre d’épaisseur. Un chemin de ronde reliait le donjon à une haute tour carrée, ruinée aujourd'hui, puis à la citadelle elle-même. L’entrée du donjon est à plusieurs pieds au-dessus du sol; au-dessous se trouvent les fameuses oubliettes qui ne furent jamais que des caves ou des glacières. La tour carrée, éventrée, ne présente plus que trois de ses murailles, ses angles arrondis attestent l’antiquité de sa construction. Le rempart de l’ouest, avec ses baies étroites à plein cintre et la tour carrée en ruines qui le termine paraissent plus anciens encore.

Les Damas, premiers seigneurs de Couzan, seraient issus des comtes de Forez de la première race par les sires de Beaujeu. Guillaume II, comte de Forez, eut deux fils: Artaud 1er, comte de Forez, et Béraud, tige des comtes de Beaujeu, barons de Couzan. Lors du partage de la succession de Guichard II, sire de Beaujeu, mort après 1040 et arrière petit-fils de Béraud 1er, la terre de Couzan échut à Dalmas, son troisième fils, mais fut reprise à ce dernier par son frère aîné qui le dédommagea par d’autres terres. Le titre de premier baron du Forez fut donc indivis entre les branches de Beaujeu et Couzan, jusqu’au courant du XIIIe siècle. Hugues Dalmas II, baron de Couzan, épousa Béatrix, fille unique et héritière de Robert III, vicomte de Châlon et seigneur de Marcilly-en-Charolais. Il fut en luttes incessantes avec ses voisins, notamment avec Hugues de Rochefort. Son fils Hugues III, seigneur de Couzan et Chalain d’Uzore, réclama le château qui avait été cédé en 1223 par Humbert IV, sire de Beaujeu, à Mahaut, comtesse de Forez, et qui lui fut rendu. Il en rend hommage en 1209. Son fils, Renaud 1er, rend hommage au comte de Forez le 3 novembre 1227, et le renouvelle en 1233 pour Couzan, Sauvain, Urbize et Chalain d’Uzore. Guy V, comte de Forez, époux de ladite Mahaut de Nevers, céda en 1229 tous les droits de la branche de Beaujeu, sur la terre de Couzan. Renaud de Cou zan eut pour enfants Henri, bailli de Mâcon; Jean, évêque de Mâcon, et Guy 1er de Damas, qui épousa Dauphine de Lavieu. Ce dernier octroya en 1250 une charte de franchises aux habitants de Boën et mourut sans postérité vers 1273. Renaud II continua la lignée, tandis que son frère Robert faisait les seigneurs de Marcilly. Hugues IV succéda à Renaud II et mourut après 1310. Amédée de Couzan, son fils, obtint en 1320 du Roi et du comte de Forez l’autorisation de clore de murs la ville de Boën.

Il mourut vers 1325, laissant pour héritier Hugues V de Damas, qui, par son mariage avec Alix de la Perrière, en 1343, acquit la moitié des seigneuries de Roanne et de Saint-Haon. Le 2 juin 1327, il transige avec Hugues, seigneur de Rochefort, au sujet de la justice de Lijay et la Pra. En 1333 il rend hommage au comte pour ses divers châteaux, mais sous réserve de la fidélité due au Roi de France. Son fils, Guy IV, lutta contre les Anglais. Froissart, dans ses Chroniques, vante la bravoure et la valeur du "Sire de Cousant". En 1359, il fut fait prisonnier et le Roi dut verser 942 moutons d’or pour sa rançon. Hugues VI, son fils, fut échanson du Roi. Il brisait les armes paternelles d’une fleur de lys au premier canton de la croix. Une légende veut qu’un Damas arrivé le premier et sanglant sur les remparts de Jérusalem aurait reçu son blason des mains mêmes de Godefroy de Bouillon, qui aurait tracé avec le sang du brave une croix rouge sur le bouclier du chevalier. Hugues de Damas épousa Alix de Beaujeu dont il eut un fils, Guy V, qui mourut sans postérité, et une fille, Alix de Couzan. Cette dernière, héritière des biens de sa maison, les porta d’abord à Guy de la Perrière, que nous voyons se qualifier de seigneur de la Perrière et de Chalain d’Uzore, mais il mourut jeune et Alix épousa en secondes noces Eustache de Lévis. Ce dernier était le second fils de Philippe, seigneur de Florensac et d’Alix de Quélus. Il formait le 8e degré d’une filiation connue depuis Philipppe de Lévis, mort en 1203. Eustache, seigneur de Villeneuve-la-Cremade,avait servi en Languedoc en 1421. D’Alix de Couzan il eut Philippe (1435-1475), archevêque d’Auch en 1454, d’Arles en 1462, cardinal en 1473; 2° Jean, qui suit; 3° Eustache, archevêque d’Arles après son frère, mort en1489; 4° Guy, qui a fait la branche de Quélus; 5° Jean, religieux de l’Ile-Barbe; 6° Marie, mariée à GuillaumeRollin, seigneur de Beauchamp; 7° Charlotte, mariée à Jean IV de Lévis-Mirepoix; 8° Marguerite, mariée au seigneur de la Quaille, en Auvergne; 9° Catherine, femme de Jean de Pérusse; 10° Izabel, mariée en 1496 à Bertrand d’Alègre, fils d’Yves de Tourzel, baron d’Alègre, et de Marguerite d’Apchier; 11° Agnès; 12° Jeanne, mortes jeunes.

Jean de Lévis, seigneur de Couzan, Lugny, etc, fut héritier universel de son père, mais il accepta la donation de sa mère et laissa, le 15 septembre 1469, à son frère Guy ce que son père lui avait donné. Il testa le 1er juillet 1494, ayant épousé Marie de Lavieu, fille de Jacques, seigneur de Feugerolles, et de Jeanne de Cassinel, et en secondes noces, Louise de Bressoles, veuve de Charles de Lavieu, fille d’Antoine et de Catherine d’Apchon. Du second lit il eut Jean, qui suit; 2° Guy qui vit en 1500; 3° Jean Louis, marié à Marguerite de Sainte-Colombe, fille de Guillaume et de Jeanne de Damas-Vertpré; 4° Louise, mariée d’abord le 15 octobre 1493 à Anne de Talaru, seigneur de Chalmazel, puis à Guillaume de Talaru, seigneur de Noailly; 5° Antoinette. Jean de Lévis épousa Antoinette de Chalancon, fille de Guillaume, seigneur de Rochebaron, et de Catherine de Brion. Il testa le 18 octobre 1533, laissant Claude, qui suit; 2° une fille, qui épousa le seigneur de la Motte-Morlet. Claude de Lévis, seigneur de Couzan, Feugerolles, Lugny, épousa le 9 juin 1541 Hilaire des Prez, fille d’Antoine de Lettes, seigneur de Montpezat, maréchal de France, et de Liette du Fou, dont Hubert, seigneur de Feugerolles, Curraise et Chalain-le-Comtal. Il épousa Marguerite de Rostaing, fille de Tristan et de Françoise Robertet, dont il n’eut pas d’enfants; 2° Jacques, qui suit; 3° Jeanne, qui épousa François de la Béraudière; 4° Louise, mariée au seigneur de la Brosse. Jacques de Lévis, baron de Couzan, seigneur de Chalain-le-Comtal, Curraise, etc, testa le 29 février 1613. Il épousa en 1584, Paule de Gaste, fille d’Antoine, seigneur de Lupé, et de Françoise de Joyeuse, et en secondes noces Louise de Rivoire, fille de Balthazard, seigneur du Palais et la Bâtie, et de Gabrielle de la Barge. Du premier lit il eut Gaspard, baron de Couzan, mort sans alliance, en 1622; et Marguerite, mariée à Louis de Saint-Priest qui lui apporta la baronnie de Couzan, les terres de Champs et Chalain d’Uzore et 20.000 écus des droits de sa mère.

Louis démembra complètement Couzan, il vendit Arthun à André Paparel, Boën à Gilbert de Rivoire, Chalain d’Uzore à Claude de Luzy; d’Isabeau de La Rochefoucauld, sa seconde femme il n’eut pas plus de postérité qu’avec la première. Gilbert de Chalus, son neveu et héritier, vendit Couzan, le 16 octobre 1656, à Jean de Luzy-Pélissac. Le nouveau baron de Couzan descendait au Xe degré de Pierre de Luzy et d’Hélène de Talaru. Il était fils de Claude de Luzy et de Jeanne de Pautrieux et petit-fils de François et de Françoise de Baronnat. Il se titrait en outre de seigneur de Chalain d’Uzore, Champs, etc. Le 28 avril 1642 il épousa Marie de Stulengen-Dodieu, fille de Claude Dodieu et de Jeanne de Sève, dont Imbert, qui suit; 2° François, prieur
de Sail (1646-1729); 3° Balthazard, né en novembre 1650, chevalier de Saint-Louis; 4° Françoise, mariée le 10 février 1668 à Léonor de Vallerost; 5° Marie, mariée à Just Jean Le Blanc, seigneur de Chantemule; 6° Laurence-Françoise, visitandine à Montbrison, en 1682. Imbert de Luzy, marquis de Couzan, premier baron du Forez, né le 8 novembre 1650, testa le 8 janvier 1711. Il épousa en 1698, Marie-Anne Portail de Chatou dont il eut Just, marquis de Couzan, né le 12 juillet 1701, mort jeune; 2° Balthazard, qui suit; 3° Marie-Françoise, chanoinesse de Leigneux. Balthazard de Luzy, marquis de Couzan, premier baron du Forez (20 août 1704-18 mars 1756).

En 1736, il avait épousé Marguerite-Catherine de la Rochelambert, morte à Chalain le 9 septembre 1782, dont Louis-Claude, qui suit; 2° Louis-Gilbert, né le 6 janvier 1751, chevalier de Saint-Jean-de-Jérusalem; 3° Gabrielle (1739-1811) mariée le 30 décembre 1760 à Bernard de Chargères; 4° Marianne Henriette (20 juin 1744-1792), chanoinesse de Saint-Antoine ; 5° Marie-Ga brielle (1748-1789), chanoinesse de Leigneux; 6° Françoise, née le 8 février 1749, chanoinesse de Saint-Antoine; 7° Marthe-Louise-Catherine,née le 10 septembre 1753, mariée le 6 février 1794 à Antoine-François de Thy, comte de Milly, fils d’Antoine-Claude-Louiset de Jeanne-Louise de Brosse de la Bruyère; elle lui apporta Couzan. Louis-Claude de Luzy, marquis de Couzan, premier baron du Forez, seigneur de Chalain, Champs (28 avril 1743-7 octobre 1826), épousa le 26 juin 1763, Henriette de Bochemore d’Aigremont, puis en secondes noces le 14 pluviôse an IV, Marie-Julie Girard de la Fayolle, morte le 2 janvier 1812. Du premier lit il eut Jean-Louis, né le 7 avril 1766, chevalier de Malte; 2° Pierre-Camille, marquis de Couzan (13 novembre 1777-15 juin 1827), épousa Antoinette Barbier, dont Louise-Gabrielle-Blanche (1806-mars 1831), mariée le 14 septembre 1825 au baron Frédéric de Lauthonnay; 3° Louise-Gabrielle (6 février 1769-15 janvier 1848), mariée le 19 brumaire an III à Jean-Baptiste de Sainte-Colombe, fils de Jean-Louis-Eléonore et de Louise de Guillermain. Les de Thy de Milly qui étaient toujours en possession de Couzan au début du XXe siècle portent d’azur à trois lions de gueules, celui du canton dextre tenant une fleur de lys d’or. (1)

Éléments protégés MH : les ruines du château de Couzan : classement par arrêté du 20 décembre 1890. (2)

château de Couzan 42890 Sail-sous-Couzan, ouvert au public tous les jours de juin à septembre de 14h30 à 18h. Visite guidée ou libre, groupe et de scolaires toute l'année sur réservation.

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(1)       Les Châteaux historiques du Forez par Emile Salomon, Imprimerie de Normand, Hennebont, Morbihan (1916-1926)
(2)   
    source :  https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/

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