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En sortant de la gare de Saint-Thurin, le touriste
qui emprunte à gauche un sentier de chèvre grimpant presque à pic au milieu
des bois, ne tarde pas à apercevoir devant lui un imposant manoir dominé par
une grosse tour ronde: c’est le château de la Garde. Le temps et les hommes
ont respecté cette vieille demeure. Les anciennes ouvertures grillagées, les
meurtrières et dans la cour de ravissantes baies Renaissance et la porte
principale surmontée des armes de la Garde, tout est encore en place,
jusqu’au portail d’entrée que défendent huit créneaux. La cheminée de la
cuisine n’a plus, cependant, son large manteau de pierre mais la disposition
intérieure est restée la même. Situé sur une motte et dominant au loin la
campagne, ce château avait au moyen-âge une situation unique. La première
famille seigneuriale de la Garde en avait pris le nom mais il s’agit d’une
branche de la maison de Génetines.
Nous voyons, en efïet, Guillaume de la Garde, dit Charboner, damoiseau à
Saint-Julien-la-Vêtre, en 1321. En 1337 Guillaume de la Garde de Génetines,
possessionné à Pouilly, testa sous le nom de Génetines en 1342. Bernard de
la Garde, damoiseau, rend hommage en 1357. En 1356 jean Beck et Arnulphe,
son frère, succèdent à Blaize de la Garde, substitué à Guillaume de la
Garde. En 1441, nouvelle substitution, Anthoine Gaudet, damoiseau, rend
hommage de la Garde au nom d’Arthaude de la Garde, son épouse et leur
descendance forme la troisième maison de la Garde. Charles de la Garde
épousa Amée Bourbon, dont Philibert de la Garde, marié le 2 mai 1570 à
Pernette de Thélis, fille de Louis et de Louise de Bonnaz. Rolline de la
Garde épousa noble Guillaume Chalon, seigneur des Sarrots, mort le 4
novembre 1622. Catherine de la Garde est femme en 1607, de Jean Vauberet,
notaire royal. Les montres du ban et de l’arrière ban citent en 1545 et le 5
septembre 1557, Mathieu de la Garde-Gaudet pour le fief de la Garde lès
Marcilly et son neveu Claude de la Garde-Gaudet, pour le surplus dudit fief.
Le 5 février 1625, le château de la Garde appartient à Christophe de la
Garde. Ysabeau de la Garde épousa vers 1645, Jacques des Gouttes, seigneur
de la Presle, veuf d’Etiennette de Rancé de Chavannes de Gletains, qu’il
avait épousée le 22 avril 1635. La dernière héritière Marguerite de la
Garde, épousa noble Christophe de Rancé de Chavannes de Gletains, seigneur
de Chavannes. Elle est veuve de lui en 1671 et c’est elle qui fonda la
prébende de trois messes par semaine que Jean-Marie Mallet acquitta encore
en 1785 et 1786. Dès 1674 Barthélemy de Muzy, chevalier, est seigneur de la
Farge et la Garde. Il est encore mentionné le 12 décembre 1691. L’obituaire
de Leigneu, mentionne en 1682, Jeanne de la Garde de Muzy. Les armes de
cette famille sont de gueules à l'aigle à deux têtes de sable, couronnée
d'or. Barthélemy épousa Marguerite de Lors du Coing qui testa le 23 novembre
1718, léguant 100 livres au couvent de Sainte-Claire de Montbrison et
faisant héritière sa fille Marie-Marguerite de Muzy.
Celle-ci avait épousé le 27 mars 1662, Camille de Riverie, qui devint
marquis de la Rivière en juin 1719, capitaine au Régiment de Lyonnais. Son
grand-père Philippe de Riverie, avait épousé le 10 février 1603, Jeanne de
Pontevès, fille de Jean seigneur de Pélussieu et de Renée de Chazeron, d’où
Barthélemy de Riverie, marié le 19 janvier 1640, à Florie Coignat de la
Vaure, fille de Pierre-Sibert, seigneur de la Franchise et de Marguerite
Chareyzieu, d’où Camille; 2° Christophe; 3° Marguerite; 4° Françoise; 5°
Marie, toutes trois religieuses à Joursey. Camille eut de Marie-Marguerite
de Muzy: Pierre, marié en 1727, à Lucie Cholier de Cibeins, fille de
Pierre-Marie et d’Anne Baronnat; 2° Camille, mort le 25 octobre 1777, marié
le 16 septembre 1733, à Marie-Josèphe Puy du Périer, fille de Pierre et de
Marie-Antoinette Punctis de la Tour. Le 17 décembre 1731, Messire Camille de
Riverie, chevalier, marquis de la Rivière, Messire Camille de Riverie, son
fils, chevalier, seigneur de la Garde-Gaudet, résidant à la Rivière,
paroisse de Villechenève, ledit seigneur de la Rivière fils, héritier
testamentaire de Messire Barthélemy de Muzy de la Farge, chevalier, seigneur
de la Garde, son ayeul maternel, vendirent à Maître François Gavault,
conseiller du Roi, receveur au grenier à sel de Saint-Symphorien-le-Château
et à dame Françoise Mauvernay, sa femme, le château et fief de la
Garde-Gaudet, jardin, verger, pourpris, prés, rente noble, dîmes, deux
domaines (la Garde et Vernet), prés, paturaux, bois de haute futaie,
pintages, rivages, vignes, cheneviers et autres héritages et dépendances,
situés dans les paroisses de Saint-Didier-sous-Rochefort, Saint-Thurin et
autres lieux.
Le château garni de meubles, de lits garnis de rideaux, tours de lits,
matelas, coistres et chevets de plume, pressoirs, cuves et tonneaux, tous
les ustensiles de cuisine, linges, fourrages, livres, ménagerie, vaches,
volaille, foins, paille, vins, grains, droits de sépulture et de ban en
l’église de Saint-Didier, etc. moyennant 20.000 livres et 670 livres
d’étrenne. Les nouveaux seigneurs restèrent en possession un peu plus d’un
an. Le 1er janvier 1733 ils revendaient la Garde à Claude Chamboduc de
Magnieu qui en prit aussitôt le nom et en rendit hommage le 4 août 1753. Né
à Saint-Germain Laval, le 26 février 1695, il mourut le 28 août 1758. Elu en
l’Election de Roanne, il épousa le 22 janvier 1722, Marie Benoîte Guignot,
dont Pierre, qui suit; 2° Jeanne-Marie, née le 21 septembre 1730, mariée le
18 septembre 1760, à Jean-Baptiste de Chambaran, écuyer, seigneur de la
Guilanche; 3° Jeanne-Marie, née à la Garde le 1er septembre 1734; 4° Mère
sainte Thérèse, hospitalière à Sainte-Anne de Montbrison. Pierre Chamboduc
de Magnieu de la Garde, seigneur dudit lieu, écuyer, rend hommage le 11
avril 1767, né à Saint-Germain-Laval le 6 juillet 1728, mort martyr de la
révolution, épousa le 28 mars 1758, Marianne Fourgon, fille de
Georges-Philippe et de Marie Daudé, dont Barthélemy, qui suit; 2°
Jean-Baptiste, écuyer, né le 4 août 1764, admis à l’Ecole Militaire sur
preuves du 5 avril 1785; 3° Benoîte-Rosalie (14 mai 1759-10 mai 1838); 4°
Claire-Madeleine, née le 10 août 1760, mariée le 24 octobre 1786, à David
Daudé du Villard, chevalier, fils de Jacques, chevalier, seigneur du Poussey
et de Claire-Madeleine Fabron de Saint-Amand.
Barthélemy Chamboduc de la Garde de Magnieu, né le 3 août 1761, écuyer,
seigneur de la Garde, mort martyr de la révolution le 17 mars 1794, épousa
le 31 mai 1791, Elisabeth Puy de Mussieu fille de Louis-François Puy de la
Bastie, écuyer, et de Guillermine Préveraud de Laubépierre, dont
Pierre-Victor, qui suit; 2° Louis-Victor, né le 12 février 1793.
Pierre-Victor Chamboduc de la Garde (12 mars 1792-17 décembre 1850) épousa
le 15 novembre 1819, Adèle-Léonide de Foudras (24 avril 1798-28 août 1880)
fille de Barthélemy-Edme, comte de Foudras, chevalier de Saint-Louis et de
Pierrette-Anne de Fontenay, dont Marguerite-Elisabeth-Clémentine, née le 9
novembre 1820. C’était clore par une haute alliance, la généalogie du rameau
le plus saillant des Chamboduc. Le 6 mai 1783 Pierre Chamboduc de Magnieu,
écuyer, seigneur de la Garde, vend à Jean-Marie Mallet, marchand, demeurant
à la Garde, paroisse de Saint-Didier, son château appelé de la Garde
moyennant 16.000 livres. Dominique Mallet, fils de Jean-Marie, épousa le 12
novembre 1842, Laurence Pantin, dont une nombreuse postérité. La famille
Mallet habitait toujours le château de la Garde au début du XXe siècle. (1)
château de la Garde 42111 Saint Didier sur Rochefort, propriété privée,
ne se visite pas.
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