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Le château du Verney est situé à deux
kilomètres au nord de Saint-Galmier, sur la colline. Remanié à diverses
époques, c’était au XVIe siècle, une maison-forte entourée de fossés,
comprenant à l’est une tour ou donjon, élevée de trois étages, aux murs en
talus et à côté, un corps de logis à un étage ; au nord un vieux corps de
logis de "98 pieds de long et 24 de haulteur", composé d’une cuisine,
cellier, pressoir, écurie à chevaux, étables et des greniers au-dessus avec
"une galerie le long desdits greniers regardant sur la cour"; ce vieux logis
entièrement ruiné en 1644 et 1665 et "qu’il faudrait de nécessité faire à
neuf". Egalement en ruines, les murs de pisé qui, à l’ouest et au sud
fermaient la cour, et le pont-levis de la porte d’entrée; les fossés "sans
eau ni murailles sont remplis de terre et brossailles". La disposition est
la même aujourd’hui, seuls les murs de l’ouest et du sud ont été abaissés,
les fossés en partie comblés, et le bâtiment du nord reconstruit. Le donjon
rectangulaire (10 mètres nord-sud, 9,80 mètres est-ouest) dont le comble
élevé et les mâchicoulis furent abattus à l’époque révolutionnaire, est la
partie la plus ancienne; il est du XIVe ou duXVe siècle. Ce donjon comprend,
au rez-de-chaussée,une grande salle voûtée servant de cuisine en 1644 et
1665. Cette salle avait une seule porte à arc en ogive, s’ouvrant à
l’intérieur au pied de l’escalier. Une fenêtre étroite, au sud, l’éclairait
faiblement, elle est remplacée aujourd’hui par une porte vitrée. Dans une
embrasure, à gauche de la vaste cheminée à manteau, est une petite lucarne.
On accède aux étages supérieurs par un escalier à vis dont la tour carrée,
éclairée par des ouvertures étroites et une fenêtre à meneau, flanque le
donjon à l’ouest. Sur le plein cintre de la porte de cet escalier, à
l’intérieur sont sculptés trois écussons: celui du centre, mutilé, est
illisible, à droite est celui des du Verney. Chaque étage comprenait une
seule pièce de 7,10 mètres de côté, éclairée au sud par une large fenêtre
divisée par un meneau en croix qui existe encore au troisième étage; à l’est
et à l’ouest, par des fenêtres étroites ayant un parement de pierres de
taille moulurées et, aux deux tiers de leur hauteur, un meneau transversal;
une meurtrière, ouverte dans le mur du nord à chaque étage, indique que le
donjon dominait le corps de logis contigu.
Les deux premiers étages, restaurés avec goût, ont encore leur lambris à la
française et leur vieille cheminée à manteau de pierre armorié. Le bâtiment
contigu avait en 1644 et 1665 deux pièces au rez-de-chaussée et à l’étage,
une grande et une petite à la suite. Aujourd’hui on trouve à l’est de ces
pièces la chapelle et le boudoir. L’écu mutilé de Balthazard de Charpin
(1665-1695), placé au-dessus de la porte de ce logis, permet d’attribuer à
ce dernier la restauration et les adjonctions. Le boudoir et l’ancienne
chambre attenante, sont recouverts de peintures à l’huile. La première pièce
est éclairée par une large fenêtre à l’ouest, elle était pourvue d’une
alcôve marquée encore par des chambranles. Le lambris est formé de panneaux
occupés par des peintures représentant des sujets historiques, empruntés à
l’histoire romaine, pour la plupart. Dans le trumeau de la cheminée est
encadré le portrait de Paul Sigismond de Montmorency de Luxembourg, duc de
Châtillon, colonel de Piémont, brigadier des armées du Roi, marié en 1696, à
Marie-Anne de la Trémoille. Deux autres portraits représentent un seigneur
de l’époque Louis XIII et un abbé ou un homme de loi du XVIIe siècle. La
seconde pièce est un petit boudoir carré. Le fond de la décoration est
blanc, les peintures sur bois sont des paysages, ruines, vues sur mer, etc.
A mi-hauteur, des panneaux représentent des scènes de l’histoire sainte ou
ancienne. Au-dessus est un rayon vitré qu’on suppose avoir été à usage de
bibliothèque. En haut enfin, une série de cadres faisant corps avec la
boiserie et uniformément décorés d’ornements polychromes, feuilles et
feuillage, devaient contenir des portraits de famille. La chambre à coucher
a conservé son lambris à la française peint en camaïeu jaune et rouge. Le
boudoir, dont le plafond parait moderne, prenait vue, par une ouverture
encore munie de son ancien volet à vieille ferrure, sur la chapelle. Dans
l’ancien corps de logis reconstruit au XVIIIe siècle on remarque de belles
pièces en style Louis XVI très grandes et élevées de plafond (5 mètres).
Le fief du Verney, mandement de Saint-Galmier, châtellenie comtale, ne
comportait pas le droit de justice, qui appartenait aux comtes de Forez. Les
du Verney furent les premiers seigneurs. Guillaume du Verney en rend hommage
en 1317 et le 6 février 1333; la même année, le 17 février, il le renouvelle
au nom de son fils Guillaume. Jean du Verney, fils de Guillaume rend hommage
du Verney le 29 janvier 1338. Jean, dit Plotard rend le même hommage le 27
juillet 1366, puis le 14 septembre 1378, et sa veuve, Clémence de
Montmorillon, le 13 décembre 1395. Enfin Jean du Verney prête hommage le 21
mai 1441 et Jacques du Verney, le 14 mars 1458. Son fils Pierre, le 17
décembre 1477. En 1547, la seigneurie du Verney est indivise entre Pierre du
Verney, seigneur de la Garde et Jean Baronnat, seigneur de Teillières fils
de Guillaume et de Françoise du Verney. Pierre du Verney acquiert, le 7 juin
1547, de Jean Baronnat et Marthe Delaye sa femme, leur part de la seigneurie
du Verney, qu’ils allaient céder à Jean Paulat, sieur de la Tour, marchand
citoyen de Lyon. Cette acquisition, faite au prix de 2362 livres, comprenait
la moitié de la maison-forte, place et seigneurie du Verney, consistant en
une tour et autres édifices, cour, fossés, boys, garenne, chasse, collation
de prébendes, patronage de chapelle, etc. La veuve du dernier des du
Verney-la-Garde, François, Aymaré Trunel transigea avec l’héritier de son
époux, Marc de Beaumont, le 25 avril 1643. Pour ses reprises elle garda la
seigneurie du Verney, en fit don le 26 à Renée Papon, sa sœur utérine, et se
retira le 28 avril, en l’abbaye de Chazeaux où elle mourut deux ou trois ans
plus tard. Renée Papon résida au Verney, c’est elle qui fît faire l’état
descriptif de 1644. Elle testa le 6 juin 1660. Veuve en premières noces de
Jacques de Rochefort, et en secondes de Pierre Charpin qu’elle avait épousé
le 13 novembre 1613, elle était fille de Melchior Papon, seigneur de
Goutelas et de Jeanne du Verney.
Pierre Charpin, qui testa le 28 janvier 1635, était fils de François et de
Jeanne de Damas. Ils eurent Balthazard, qui suit; 2° Guillaume, religieux de
Savigny; 3° Hector, seigneur de Montellier; 4° Marthe, religieuse à Bonllieu.
Balthazard de Charpin, baron de la Garde, seigneur de Montellier, le Verney,
etc, épousa le 29 septembre 1642, Louise de Villars dont Pierre, chanoine de
Saint-Pierre-de-Vienne; 2° Jean-Michel, marié le 14 juillet 1680, à
Elisabeth d’Arreretz de la Tour; 3° Pierre-Hector; 4° Henri, l’abbé des
Halles; 5° Marie Anne, prieure de l'Argentière; 6° Claude-Catherine, mariée
le 6 juin 1689, à Claude François de Fournier, seigneur de Montagnac, puis
le 27 février 1699, à Annet, comte de Cha vagnac, veuf de Claudine de
Salles, auquel elle apporta le Verney dont il a prêté hommage le 10 juillet
1722. Il était fils de François et de Louise Le Blanc du Bos et descendait
au XIVe degré de Guillaume de Chavagnac, croisé en 1248. Son frère
Henri-Louis épousa, le 30 novembre 1708, Louise-Juliennedes Nos de
Champmeslin, leur descendance est représentée, au XXe degré par
Henri-Charles-Marie-Yves, marquis de Chavagnac, né le 29 août 1865, marié le
11 octobre 1902, à Henriette Pourroy de l’Au berivière de Quinsonas, dont
Edouard, né le 8 août 1904. Les armes de cette famille sont de sable à trois
fasces d’argent, accompagnées en chef de trois roses d’or. Annet n’eut de
Claude-Catherine de Charpin qu’une fille, Marianne-Josèphe de Chavagnac,
morte à 70 ans, le 6 décembre 1772. Elle épousa le 10 février 1721, Thomas,
marquis d’Espinchal, exempt des Gardes du Corps du Roi, maître de camp de
cavalerie, lieutenant-général des armées du Roi, fils de François,
chevalier, baron de Dunières, et d’Anne de Montmorin-Saint-Hérem.
Leur fils Louis d’Espinchal, qui avait épousé le 12 décembre 1746, Catherine
de Chavagnac, vendit le 24 mars 1777, le château et la terre du Verney, qui
comprenait 700 hectares, à Jean-Joseph Carrier de Monthieu, au prix de
156.000 livres, gardant Saint-Priest et partie de Saint-Marcellin où vivait
en 1789, leur fils Thomas-Joseph d’Espinchal, brigadier des armées du Roi.
Les armes de cette famille sont d’azur au griffon d’or, accompagné de trois
épis de blé du même. Jean-Joseph Carrier de Monthieu portait: Ecartelé d’or
et d’azur à quatre losanges de l’un en l’autre. Il appartenait à une famille
originaire de Saint-Rambert-sur-Loire. Enrichi dans le commerce des armes,
il fut accusé, en 1773, d’avoir réformé à tort des fusils de l’Etat et de
les avoir revendus comme bons fusils. Condamné le 12 octobre 1773, il vendit
le fief de Monthieu et acheta le Verney, dont hommage au Roi, le 3 mars
1779. Ses affaires allant de mal en pis, il fut déclaré en faillite et le 24
août 1791, le fief du Verney était vendu par les syndics de faillite à
Jean-François Thiollière de l’Isle, ancien échevin de Saint-Etienne, époux
de Marguerite Ravel de Montagny, pour 280.600 livres. Son petit-fils Antoine
vendit, le 12 janvier 1824, le château du Verney avec une partie des
domaines à M. Peyret-Dubois. Jean-Claude Peyret-Dubois a épousé Marguerite
David, dont Jeanne-Louise, morte le 8 novembre 1880, mariée le 5 juin 1832,
à Claude-Henri Palluat de Besset, fils d’Antoine-Jeanet de Catherine
Forissier de Bagnol, et un fils qui transmit le Verney à Jules
Peyret-Lacombe, marié à Aimée Giraud, dont Marie, mariée le 19 avril 1900, à
Joseph Calemard de Charézac, fils de Philippe et d’Elisabeth Coignet;
Marguerite, mariée le 25 avril 1908, à Francisque Calemard, frère du
précédent; M. Peyret-Lacombe, marié à N. Kemmel, possesseur du château au
début du XXe siècle. (1)
château du
Vernay 42330 Saint Galmier, propriété privée, ne se visite pas.
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