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Saint-Just-en-Chevalet, écrit Anne d’Urfé, "est une
petite ville de Forez où les comtes d’Urfé font tenir la justice de leur
comté, et à leur considération, a été reçue entre les villes capitales. Il a
pris son surnom du grand nombre de chevaliers, lesquels y faisaient
autrefois leurs demeures, et desquels on voit encore les marques des
maisons". Saint-Just, quoique peu central, était un bourg populeux, ce qui
explique que les comtes de Forez d’abord, puis les d’Urfé y aient établi le
siège de leur justice. Le prévôt de Saint-Just était, en 1380, maître Jean
Popinat, de Sainte-Menoux, en Bourbonnais, il était assisté d’Hugues de
Félines, de Néronde. Hélias Dadolle, juré de la cour de Forez, était "clerc
du papier" de la châtellenie de Saint-Just-en-Chevalct. Vers 1450, nous y
trouvons Pierre Perrin, substitut de la cour de Forez, Pierre de Vaux était
garde forestier des bois et forêts et Jean de Maisonseul, remplaçait Jean
Verdier, dit Dugas, comme sergent ordinaire de la châtellenie.
Saint-Just-en-Chevalet qui appartenait aux comtes de Forez passa, comme les
autres seigneuries,.aux mains des ducs de Bourbon, leurs héritiers et
successeurs. En 1507, le connétable de Bourbon ayant besoin d’argent,
vendait Saint-Just-en-Chevalet, à Pierre d’Urfé, grand écuyer de France,
moyennant 15.000 livres tournois. L'un des successeurs, Anne d’Urfé, bailli
de Forez pendant les guerres religieuses "tira moult prouffit des habitants
de Saint-Just, qui étaient ses plus fidèles subjets, lui ayant fourni plus
de vingt garçons, pour aller guerroyer en Auvergne" comme il l’écrivait aux
consuls et échevins de Lyon, en 1589. En 1592, Anne d’Urfé étant à Paris,
Saint-Just fut occupé par les troupes du sieur de Leviston "qui ne laissa
chose du monde dans le bourg". En 1594, Anne d’Urfé abandonnait la Ligue et
rendait hommage au Roi, de ses terres et seigneuries d’Urfé et
Saint-Just-en-Chevalet.
Le 12 juillet 1S96, résolu à entrer dans les ordres, il se démit de ses
charges et offices en faveur de son frère Jacques, se réservant l’usufruit
de ses seigneuries d’Urfé, Saint-Just-en-Chevalet, Rochefort, etc, plus
environ 3.000 écus de rente annuelle sur ses autres seigneuries. Mais son
frère n’accepta pas une donation qu’il jugeait trop onéreuse, prétextant que
ses charges s’élevaient à plus de 8.000 livres, de telle sorte que ce traité
préparé "dans la maison d’Urfé, à Saint-Just-en-Chevalet", n’eut pas de
suites et Saint-Just continua à faire partie intégrante de la terre d’Urfé.
La maison d’Urfé resta en possession de Saint-Just-en-Chevalet jusqu’en
1764. A cette époque eut lieu la saisie-arrêt des "terres, seigneuries,
comtés et marquisat de Saint- Just-en-Chevalet, Urfé, Rochefort, la Bâtie,
Bussy et dépendances, en la province de Forez, à la poursuite et diligence
de dame Marie-Renée de Gontaut-Biron, veuve de Charles-Edouard Colbert,
comte de Seignelay, au nom et comme subrogé, par arrêt de la Cour du
Parlement de Paris, à la poursuite des saisies réelles, criées, ventes et
adjudications par décret des biens de la maison d’Urfé, saisis réellement à
la requête de Jean-Baptiste Sallière, au préjudice d’Alexis-Jean de
Lascaris, marquis du Châtelet, de la dame d’Urfé, son épouse, et de
Georges-André Lefèvre, curateur onéraire à l’interdiction de ladite dame,
marquise du Châtelet". En 1776, Saint-Just passa, avec les biens de la
maison d’Urfé, aux de Simiane, qui le revendirent aux de Meaux. Le
château-fort de Saint-Just-en-Chevalet avait été construit sur les débris de
l'ancien prieuré. Il n'en subsiste plus que le mur d’enceinte, un bâtiment
de service, et l’arcade en cintre surbaissé de la porte d’entrée du XVIe
siècle. Une tour carrée, dite des Prisons, était encore debout à la fin du
XIXe siècle. Le château moderne, inachevé, a été commencé au XVIIIe siècle.
Sur le trumeau de la belle cheminée du salon, est peint le portrait de
Durand-Antoine de Meaux, lieutenant général au bailliage, martyr de la
Révolution. Au début du XXe siècle, le châtelain était le baron Antoine de
Meaux (1)
château de Saint Just 42430 Saint-Just-en-Chevalet, propriété privée, ne se
visite pas.
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