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C'est un spectacle grandiose, mais bien triste que ces
hautes murailles en pierre de taille du château de Donzy, qui se dressent
sur les rochers à pic comme de vagues squelettes. Quelques débris de tours,
des écussons sculptés çà et là attestent seuls aujourd’hui, au milieu de
tant de ruines, la splendeur passée de ce manoir, résidence favorite de nos
comtes, protecteur sérieux parceque formidable de la ville qui s’étendait à
ses pieds et des nombreuses paroisses qui formaient son mandement. Le
château de Donzy est situé sur les bords du ruisseau de Loise. La partie la
mieux conservée est la chapelle, le chœur a conservé sa voûte et le petit
campanile aux deux arcades jumelles qui le surmonte. Trois fenêtres longues
et étroites éclairent ce chœur, une petite porte surmontée d’un œil de bœuf
y donnait accès aux gens du château. Cette chapelle est ornée de peintures
murales, bien conservées du côté du chœur, elles reproduisent des scènes de
la Passion. Le château de Donzy est mentionné dans un titre de 1021. A cette
époque il appartenait à l’illustre famille Calvus (le Chauve). Guillaume,
Girin et Artaud Calvus furent les membres les plus illustres de cette maison
qui avait donné à l’abbaye de Savigny des domaines considérables. Jusqu’au
XIIe siècle l’histoire de Donzy est obscure, il semble cependant que les d’Ecotay
et après eux les Lavieu aient eu des droits sur la châtellenie. Quoi qu’il
en soit, au milieu du XIIe siècle, le roi de France abandonne ses droits sur
Donzy en faveur des comtes de Forez. Le château sera, par la suite, donné en
apanage ou en douaire aux enfants ou aux veuves de nos comtes. A cette
époque fut érigé l’important mandement de Donzy qui avait ses prévôts, ses
juges, ses sergents et son capitaine-châtelain. Donzy fît partie, au XIVe
siècle, du douaire de la comtesse Jeanne de Bourbon qui prétendait gouverner
le comté pendant l’état d’imbécilité de son fils Jean. Le comte de Clermont,
son gendre, revendiquait les mêmes droits au nom de sa fille Anne.
La guerre civile allait éclater lorsque la douairière, sacrifiant son
ambition et ses droits, convoqua au château de Donzy, le 30 juin 1362, son
gendre et les principaux seigneurs des deux partis. La douairière se désista
de ses droits sur le comté et même de toute prétention à la tutelle de son
fils, moyennant l’abandon qui lui fut fait de divers châteaux, dont celui de
Donzy, et ce en faveur de sa petite fille Anne et de Renaud de Forez, oncle
du jeune comte. Le connétable de Bourbon fit plus tard relever et fortifier
Donzy. La tradition veut que ce soit dans ce manoir qu’il se retira, le 15
juillet 1523, après avoir signé avec les ennemis de la France le traité de
Montbrison. Après sa défection, la seigneurie de Donzy fut attribuée à
Nicolas Henrys, marchand à Lyon. Ce dernier appartenait à la famille
consulaire de ce nom avec laquelle les seigneurs d’Aubigny prétendent avoir
une commune origine. En 1603, le château fut démoli sur la demande des
habitants eux-mêmes qui se plaignaient que ces fortifications servaient
encore d’asile aux mécontents et y entretenaient un foyer d’insurrection. Un
inventaire dressé en 1667, en présence de demoiselle Françoise Lecour, veuve
du sieur de Giron, seigneur-en gagiste de Donzy, nous apprend que "ce
château était composé d'un grand corps de logis et d’une grande tour qu’on
appelait le donjon, lequel château est entièrement en ruines; laquelle
démolition est faite depuis longtemps et par ordre de Sa Majesté; et avons
remarqué que dans la muraille servant de clôture audit château du côté de
matin, il a été nouvellement construit un moulin à blé". Donzy fut engagé le
21 novembre 1709 au marquis de la Rivière.
Camille de Riverie, marquis de la Rivière, seigneur de Donzy, la Farge, etc,
fils de Barthélemy et de Florie Coignat de la Vaure, et capitaine au
Régiment Lyonnais, épousa le 27 mars 1662 Marie-Marguerite de Mussy, fille
de Barthélemy et de Marguerite du Lordu-Coing, dont il eut Pierre, baron de
Donzy, lieutenant au Royal-Vaisseaux, marié en 1727 à Lucrèce Cholier de
Cibeins (28 juillet 1708-11 novembre 1756), fille de Pierre et de Marie-Anne
Baronnat; 2° Camille, baron de Donzy, mort le 25 octobre 1777, ayant testé
en faveur des Charpin. Il avait épousé, le 16 septembre 1733, Marie-Joséphe
Puy du Périer. Riverie porte d’azur au chevron d’or chargé de trois
coquilles de gueules et accompagné de trois étoiles d’or. Au XVIII siècle le
seigneur engagiste de Donzy était Jean-Marie Gaudin de Feurs, seigneur de
Jas, fils de Jean-Baptiste Gaudin, notaire royal de Boën et de Jeanne
Durand, petit-fils d’Etienne, juge de Boën et de Marianne Girard, enfin
arrière petit-fils d’Antoine Gaudin, mort en 1657. Il habitait Versailles et
fut anobli en 1764. Ses armes sont d’argent à la tige de sinople fleurie de
trois roses de gueules, mouvante d’un croissant d’azur et accostée de 3
étoiles du même. Il avait épousé à Paris, en novembre 1762, Hélène-Madeleine
de Jouvencel, fille de Pierre et de Marie-Anne-Antoinette de Palerne de la
Madeleine, Madeleine comparut à l’Assemblée de la noblesse de Forez en 1789
pour "les terres et châtellenies de Feurs, Donzy et Villechenève qui lui
appartiennent". Les deux époux eurent pour enfants Jean-Louis-Vincent, baron
de Donzy, mort en 1789; 2° Claude-Camille-Emile, né le 28 février 1768,
marié à Constantinople le 6 novembre 1793 à Marie-Anne, des comtes de
Sommaripa, dont Athénis-Laure-Pauline, morte le 3 août 1871, mariée au
marquis Ernest-Stanislas de Girardin; 3° Marie-Jeanne-Hélène, morte le 20
janvier 1791, mariée à Versailles, le 25 février 1783, à Pierre Henri
Lefébure de Vatimesnil; 4° Sophie-Laure-Hélène, mariée à Christian-Joseph
François de Paulze. (1)
château-fort de Donzy 42110 Salt-en-Donzy, l'association de Salt en Donzy
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