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Une grange monastique installée sur les bords du
Lignon par les moines du prieuré de Champdieu est à l’origine de la
propriété de la Bâtie au XIe siècle. Elle devient ensuite une maison-forte
avec son pont levis et ses fossés. La famille d’Urfé, descendue de sa
forteresse des Cornes d’Urfé à Champoly, près de Saint Just en Chevalet,
s’installe à la Bâtie à partir du XIIIe siècle. Érigé au XVe siècle le
manoir familial de la Bastie, un édifice à l’origine de style médiéval a par
la suite été transformé par Claude d'Urfé, ambassadeur de François Ier à
Rome pour le concile de Trente. Il s'inspira de ses séjours en Italie pour
aménager dès 1535 sa demeure en un joyau de la Renaissance italienne et
française et devenir le fleuron du Forez. Claude d'Urfé a voulu exprimer à
travers l’architecture et les décors de son château différentes idées: son
amour pour sa femme, sa passion pour les arts et pour la connaissance et sa
pensée philosophique. Il a passé commande à de grands artistes pour
l’embellir. Le château adopte un plan régulier en U, sur une plate-forme
autrefois entourée de douves en eau (dérivation du Lignon). Il est construit
en pisé (corps de logis ouest) et en moellons de granite enduits. Le corps
de bâtiment principal, comprenant la grotte, la chapelle, la bibliothèque et
les chambres des maîtres occupe le sud de la cour. L'étage et le comble sont
desservis par un escalier en vis. Le toit pentu est couvert d'ardoise, le
comble est éclairé par des lucarnes. Le logis est flanqué au sud par deux
bastions de plan polygonal, à rez-de-chaussée voûté (plein cintre à l'ouest,
anse de panier à l'est), et à toit terrasse. Le corps ouest est constitué de
pièce de service et de pièces de réception à l'étage, donnant sur une
galerie desservie par une. L'aile est forme un corps de garde avec sous-sol
voûté en anse de panier et rez-de-chaussée constitué de cellules voûtées en
berceau, sauf une, voûtée d'arêtes. les toits de ces deux ailes sont à longs
pans et croupes, en tuile creuse. Les magnifiques jardins du XVIe siècle
qui entoure le château de la Batie, bordés par un canal en amont du Lignon,
et aujourd'hui reconstitués comme aux origines, comprennent des parterres de
buis divisé en seize compartiments géométriques et symétriques, une rotonde,
une fontaine de marbre blanc fontaine de la vérité d’amour, un dédale, une
pergola et un bassin. Une partie de la balustrade a été réalisée à
l’identique. Également disparu, une partie du jardin composée d’un
labyrinthe de coudriers. Le temple, par la perfection de son dessin
architectural, est significatif du tournant plus classique pris par le
chantier de la Bastie dans les années 1550. Il est décrit dans son état
d'origine par L'Astrée : il abritait une fontaine en marbre et était
surmonté d'une statue de Cérès. L'état de délabrement de la fontaine est
mentionné dès 1683. En 1811, elle a disparu et il ne reste que le pied de la
statue (fragment déposé à la Bastie). Entre 1951 et 1995, la statue de
Bacchus est placée dans le temple. Cette dernière ayant été remise ne place
dans la grotte, une fontaine a été restituée à son ancien emplacement. Le
temple est situé au centre du parterre de carrés du jardin. Il adopte un
plan en rotonde, couvert d'uns coupole supportée par des fragments
d'entablement reposant sur une colonne et un pilier doriques, dont les
chapiteaux sont disposés perpendiculairement. Les supports et la corniche
sont en granite, la coupole, les arcs qui la soutiennent et les écoinçons
sont en brique enduite. Le toit conique est en ardoise. Le décor sculpté des
l'entablement et des chapiteaux était complété par des masques en terre
cuite disposés dans les écoinçons au-dessus des colonnes.
Sauvé de la ruine par la Société Historique et Archéologique du Forez, la
Diana, en 1909, il est classé monument historique depuis 1912. D’importants
travaux réalisés par le Conseil général de la Loire depuis 1990 ont permis
d’améliorer l’image de la Bâtie et l’accueil des visiteurs. En sept ans, le
Conseil général a engagé pour 1 140 000 euros de travaux pour redonner vie à
ce site majeur de la Loire.
Éléments protégés MH : le château de la Bastie-d'Urfé en totalité:
classement par arrêté du 25 octobre 1912.
château de la Bastie d'Urfé 42130 Saint-Étienne-le-Molard, tél. 04 77
97 54 68, ouvert de novembre à mars, mercredi, vendredi, samedi et dimanche
de 14h à 17h, en avril, mai, juin, septembre et octobre tous les jours de
10h à 12h et de 14h à 18h, en juillet et août : tous les jours de 10h à 12h
et de 13h à 18h.
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constatez une erreur, contactez nous. Nous remercions chaleureusement M.
Yann Enjolras pour les photos qu'il nous a adressées afin d'illustrer cette
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